CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Harry Lauraéus
(chant)
-Efe Guner
(guitare)
-Erik Molnar
(guitare)
-Mikael "Micke" Malm
(guitare)
-Anders Peterson
(claviers+batterie)
-Raul Vicente
(basse)
TRACKLIST
1) Remnants of the Fallen
2) Novus Ordo Seclorum
3) Flagellum Dei
4) Seraphical Euphony
5) Moral Evasion
6) Primal Cosmic Ascendancy
7) Zephyr of Grace
8) Empyrean Yearning
9) Blood of the Ancients
DISCOGRAPHIE
Il est toujours amusant de s’en tenir aux descriptions de la musique faites par les autres. Prenez le cas d’Hyperion : du black brutal. L’esprit alléché, je m’en vais guerroyer en me pourléchant les babines, ça va blaster. Attention, décompression terrible, l’intro est du pur symphonique, joli orchestre reproduit par les claviers, guitare acoustique mélancolique et tout le toutim. C’est beau en fait. Ok ça ne signifie pas que derrière ce sera du même tonneau mais difficile d’y voir la promesse de jours plus féroces. Fort heureusement les premières secondes du titre d’ouverture s’annoncent brutales…
Sauf que très rapidement la musique débordera de mélodies. De claviers doucereux, de la gentillesse de partout. De cette rudesse initiale le groupe ne garde presque rien. Seuls les blasts vont régulièrement accompagner notre périple dans les terres d’Hyperion. Néanmoins la surabondance de mélodies dans leur entourage cassera rapidement toute velléité brutale. Ne voyez cependant pas ces premières lignes virulentes comme un pamphlet anti-Hyperion. Voyez-y seulement la surprise teintée de tristesse de se voir bafouer ses droits les plus intimes à la bestialité. Changement de cap donc, mise en condition du cerveau. Dimmu Borgir, Dissection, Nazxul. De la symphonie, des mélodies, du gros son, un black metal loin des Burzum et Darkthrone. Choisissez immédiatement votre camp, de toute manière les compositions l’imposeront pour vous tant elles sont homogènes dans leur approche du black metal, les mélodies sont omniprésentes.
On note très rapidement l’attachement du groupe à la guitare acoustique, cette volonté de gratter les cordes une à une en arpèges délicats. Bien évidemment cela renforce les riffs mélodiques. De fait, à naviguer entre Dimmu Borgir et surtout Dissection, Hyperion finit immanquablement par taquiner le death mélodique. Riffs plus gras et syncopés, l’ombre des Dark Tranquillity et Soilwork plane. Beaucoup de références à ce stade et c’est effectivement une caractéristique essentielle des Suédois, rappeler beaucoup de formations et par là même, risquer le manque d’originalité. De toute manière, à vouloir sortir un album de black mélodique, il était évident que l’originalité ne crèverait pas l’écran. Il faudra maintenant surtout s’attarder à la réalisation car seule elle déterminera le destin de cette sortie. Nous l’avons déjà évoqué, le son est gros, plein. Bien défini il est également très clair et peu abrasif. Manifestement le but n’est pas d’écorcher l’oreille.
Techniquement tous les musiciens sont en place. Rythmes impeccablement enchaînés, riffs nombreux et envolés, propreté de l’exécution, toutes les cases sont cochées pour faire un sans-faute à ce niveau. Cela n’est bien sûr pas suffisant à la réussite mais pose un jalon indispensable dans ce style. Reste donc le juge de paix, les compositions. Peu originales, elles recèlent pourtant leur touche de personnalité. La chanson titre "Seraphical Euphony" constitue un bon exemple en entremêlant les touches acoustiques aux riffs mélodiques avec une brutalité plus crue et un passage plus alambiqué. La patte Hyperion se manifeste alors pour notre plus grand plaisir. La partie est sauve, les Suédois ont su forger leur son. Le cahier des charges est alors parfaitement rempli. Reste le plaisir ultime à l’écoute. Il variera bien sûr selon votre sensibilité aux mélodies.
Je vous l’avoue sans mal, cet aspect ultra mélodique m’indispose, pourtant malgré cela, la musique sonne bien. C’est entraînant. Et c’est un mot que je ne devrais pas apposer dans une chronique de black metal. Vous savez donc que les puristes n’aimeront pas. Par contre les amateurs de symphonique et de mélodique (étonnant) seront aux anges : les voilà face à un groupe qui maîtrise tout ce qu’il fait - ce qu'il faut - dans le genre.