CHRONIQUE PAR ...
Shamash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Feffe Berglund
(chant+guitares)
-Matte Säker
(chant+guitares)
-Ola Henriksson
(basse)
-Peter Asp
(batterie)
TRACKLIST
1) Eyes On The Price
2) Rust
3) Deadweight
4) Horde Of Flies
5) I Call You Over (Hairy Teeth Pt. II)
6) Repeat Until Death
7) Shake Them For What They're Worth
8) You The Man
9) Get Your Cuts
DISCOGRAPHIE
Bombus nous vient du grand nord. Plus précisément de Göteborg. En ce début d’année 2016, les suédois présentent leur troisième album. Après avoir reçu de bonnes critiques concernant leurs sorties précédentes, ils entendent désormais franchir un palier supplémentaire et rallier à leur cause un nombre plus conséquent d’amateurs de musique lourde.
Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parler de ce groupe, il faut rappeler qu’il a été formé à la fin des années 2000, s’évertuant depuis lors à composer des titres puissants qui leur ont valu une certaine reconnaissance, notamment de la part de Fenriz de Darkthrone, ce dernier ayant entrevu le potentiel de ces jeunes musiciens. Il n’aura pas fallu longtemps pour que Century Media vienne proposer un contrat à ces derniers et distribue un The Poet and the Parrot plus travaillé et encore une fois bien accueilli par la critique. Bombus est-il capable de poursuivre sa progression ? Pour le savoir, il a fallu décortiquer ce Repeat Until Death. Passons sur l'hideuse pochette de cet album pour nous intéresser à la musique. Premier constat : l’ensemble, au premier abord, paraît moins inspiré que son prédécesseur. Un désagréable sentiment vient s’insinuer dans l’esprit de l’auditeur. La formation cherche indéniablement à plaire à un plus grand nombre. Or, pour autant, fallait-il renier ce qui faisait son identité ?
Les titres sont en effet très calibrés, avec des riffs simples mais efficaces et des alternances couplets-refrains attendues. Moins sombres, les morceaux proposés, à classer dans un registre hard rock somme toute classique, peuvent d’emblée décevoir. Le quartet s’est même fendu d’une sirupeuse ballade, "I Call Over", qui ne sera pas appréciée par tous. L’une des forces réside néanmoins dans la capacité à créer des titres qui, peu à peu, s’introduisent dans l’esprit, jusqu’à être finalement savourés. La pièce éponyme est en ce sens un excellent exemple. Rien de neuf, mais c’est avec un plaisir non feint qu’on l’écoutera. Au niveau des influences, il faut aller chercher dans le hard rock des années 1980. Cette troisième offrande est-elle dès lors un hommage ou ne se contente-t-elle pas de capitaliser sur une nostalgie de bon aloi ? Nul doute que les fanatiques de cette période et de ce style trouveront leur compte avec cette grosse demi-heure de musique.
Les suédois ont tout mis en œuvre pour rallier les suffrages. Les guitares sont puissantes et lourdes, la basse claque comme il se doit, accompagnée par une batterie bien en place. Le chant pour sa part est l’un des points forts de Bombus. Assez rauque, il évoquera des intonations proches de celles de Jaz Coleman de Killing Joke. Les vocaux sont souvent doublés, ce qui, à force, tend à indisposer. Si cet effet peut-être bénéfique, il aurait gagné à être utilisé avec plus de parcimonie. Bombus cherche l’efficacité jusqu’à parfois oublier les bonnes idées qui avaient germées sur leurs efforts précédents. L’ennui vient même à guetter à l’écoute de "Shake Them for What They're Worth" ou sur la doublette finale "You The Man" et "Get Your Cuts". Trop simples et manquant de folie, ces morceaux ne retiendront pas l’attention bien longtemps, les écoutes successives n’y changeant rien.
Bombus offre au final un album honnête qui ravira certainement les amateurs de musique électrique des plus classiques. Efficace mais peu aventureux, voilà comment l’on pourrait qualifier Repeat Until Death. Un disque à écouter, mais rien ici ne vous obligera à le répéter jusqu’à votre dernier soupir.