CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Abbath
(chant+guitare)
-King
(basse
-Creature
(batterie)
TRACKLIST
1) To War!
2) Winterbane
3) Ashes of the Damned
4) Ocean of Wounds
5) Count the Dead
6) Fenrir Hunts
7) Root of the Mountain
8) Endless
DISCOGRAPHIE
Ok, traiter de Abbath le groupe avec Abbath le chanteur et sans Abbath le membre de Immortal c’est comme expliquer que la couleur blanche est blanche. C’est comme ça, tout le monde le sait. En 2016 Abbath a largué, ou plutôt s’est fait larguer par, ses anciens compères. Abbath sans Immortal on connaissait déjà, mais en side-project. Abbath sans Immortal comme groupe principal, voici la véritable nouveauté. La question qui va nous hanter est donc de savoir si Abbath sans Immortal c’est Immortal (et on se posera la question à l’envers si jamais Immortal venait à ressortir quelque chose).
Comme pour marquer sa volonté de différence, "To War!" commence façon death metal, riff lourd en va-et-vient, batterie costaude derrière, son gras. Le sieur du Nord souhaiterait-il clarifier les choses en assénant à la face du monde ce qu’il n’est plus : Immortal ? Non car la chanson fonce tête baissée comme du temps de Battles in the North avec toujours ce chant de crapaud reconnaissable entre mille, même si il s’est assagi pour devenir plus typique black metal, dommage. "Winterbane" au contraire se fait un mix de At the Heart of Winter et Sons of Northern Darkness. Lyriquement parlant, la simple lecture des titres des chansons prouve également que les thématiques nordiques et la Nature n’ont pas disparu malgré la séparation d’avec Demonaz. On note l’apparition de la guerre (faut-il y voir une quelconque métaphore de la situation que vit actuellement Abbath vis-à-vis de son ancien groupe ?), bien que celle-ci ait déjà fait partie des sujets de prédilection de Immortal. Difficile donc de se départir de l’idée première: Abbath = Immortal. Néanmoins il faut le faire dans un mouvement salvateur à la fois pour Abbath mais également pour notre appréciation de ce nouveau groupe.
D’une, le son s’éloigne de la froideur typique du grand ancien. L’introduction a d’emblée mis les pieds dans le plat, des pointes de death metal ont fait leur apparition. De deux, le jeu de batterie est sensiblement différent. Creature, qui n’est autre que le batteur de Benighted, a un style qui se démarque de Horgh. Pour le pire et le meilleur ? Il faut dire que son style qui apprécie plus les descentes de toms et la frappe dure sur la peau contribue à ancrer le son sensiblement plus du côté death metal que son glorieux prédécesseur. Abbath n’est donc pas Immortal et il se permet des bizarreries. Il faut entendre ce clavier chelou incongru sur "Ashes of the Damned", remplie de Battles in the North sinon. Mais également affublée d’un passage plus groovy, rock à la Motörhead et qui peut inévitablement faire penser à son expérience I. De même la basse, tenue de main de maître par King, ose les mini solos. A ce sujet, King était apparemment tellement motivé de participer à Abbath qu’il aurait composé toutes ses lignes en un temps record. Que tout le monde se rassure, on retrouve aussi la patte Abbath : les arpèges.
Abbath livre un album très correct qui prouve qu’il sait composer. D'après ses déclarations, certaines compositions auraient dû atterrir sur un hypothétique successeur à All Shall Fall, on le croit volontiers car nous avons droit à une sorte de synthèse de ce qui a fait Battles in the North, At the Heart of Winter et Sons of Northern Darkness. Abbath (le groupe) se pare toutefois de sonorités plus personnelles à son maître à penser (Abbath l'homme) ce qui évite de sombrer dans le groupe hommage. Solide donc, à la personnalité appuyée malgré les liens de parenté évidents, toutefois on ne retrouve pas entièrement la magie passée. Logique se diront certains. Elle nous manquera.