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CHRONIQUE PAR ...

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TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 10/20

LINE UP

-Para Bellum
(chant+basse)
 
-Abysslooker
(chant+guitare+claviers)

TRACKLIST

1) 47° 9’ S. Br. Und 126° 34’ W. L.
2) Wenn der vierte Mond fällt
3) Totenburg
4) Der absolut Böse
5) Bis zum Grabe
6) Die Türme
7) Posaunenruf
8) Blut und Asche
9) The Raised

DISCOGRAPHIE

Totentanz (2015)

Blackdeath - Totentanz
(2015) - black metal - Label : Heidens Hart Records



Si Blackdeath est un nom qui peut sembler bien peu original et très usité, une rapide recherche sur metal-archives révèle qu’étonnamment, ce groupe russe le partage avec seulement un unique groupe américain. Ironique de voir d’ailleurs la Russie et les États-Unis ainsi liés. Au-delà de la curiosité nominale, Totentanz n’est pas un nouvel album, il faut savoir qu’il s’agit de la fusion de deux splits faits au milieu des années 2000, les très bien nommés Totentanz et Totentanz II. Russie, black metal, patronyme pas franchement original, ça sent le bon vieux true black des familles ça.

Notre odorat ne se trompe pas, le black pratiqué par Blackdeath n’a absolument rien d’original, est très largement mal produit avec des guitares sursaturées d’aigus (on peut penser au premier méfait de 1349 en plus poussé encore) et est dirigé par un chant vomi et haineux au possible. Ce premier constat donne une confiance correcte dans la qualité de cette sortie puisque rappelons que pour du true black, on vient de faire une liste de trois qualités. Notez rapidement que le passage d’un split à l’autre est clairement audible car le son saute d’une chanson à l’autre (oui, le groupe ou le label a eu la bonne idée de mélanger les chansons des splits plutôt que de faire l’un puis l’autre). Ce n’est pas franchement dérangeant en soi puisque la qualité sonore est déplorable dans les deux cas, elle est simplement déplorable d’une manière vaguement différente, ce qui aux oreilles des profanes n’aura strictement aucune importance. D’ailleurs les profanes sont d’ores et déjà exclus de cette sortie. Seulement cette chronique n’a pas abordé un petit détail : la batterie. Ou plutôt, son absence. Les deux seuls membres du groupe certes manient les instruments, mais ils dédaignent la batterie, et c’est mal.
Oh que oui, très. Pas de batterie dit donc boîte à rythme. On sait que ça se fait, et si un groupe comme Mysticum l’a très largement exploitée comme une plus-value, les exemples sont malheureusement beaucoup plus nombreux de ratages. Et c’est un beau ratage que voilà. Synthétique au possible, son aspect playskool est sidérant. Dans une musique qui se veut crade en diable ça dénote. Ça détruit un peu l’effet recherché. Certes, ce n’est pas un argument suffisant pour démonter le disque, mais c’est un très mauvais point. Surtout que le reste a beau rejeter toute forme d’humanité, dégueuler sa haine du monde et suinter le satanisme, il faut avouer que les riffs simplistes n’arrivent pas à créer une ambiance aussi mortuaire que nécessaire pour rattraper le ratage rythmique. C’est d’autant plus dommage que la basse faiblement audible, mais bien là, nous abreuve de notes rapides et agréables. Et que malgré leur simplicité extrême, les riffs sont corrosifs, rendus bien plus agressifs par leur saturation excessive. Les éructations incantatoires du chanteur font aussi leur effet. Et il faut avouer que malgré la simplicité technique de l’ensemble, il y a une certaine diversité pour le genre.


Difficile de se forger une opinion. D’une, on peut être certain que cette sortie s’aliènera tous les amateurs d’autre chose que du true black. Et parmi ces fans, il faudra qu’ils outrepassent la batterie catastrophique. Et qu’ils acceptent la simplicité du message et embrassent l’ambiance bancale entre haine et amateurisme.


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