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CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 19/20

LINE UP

-Kris Force
(chant+violon)

-Jackie Perez-Gratz
(violoncelle)

-Sarah Rosalena Brady
(viole)

-Fern Lee Alberts
(basse)

-Rebecca Hawk
(batterie)

TRACKLIST

1) Prelude
2) Perfect Calm
3) Beast Star
4) Tot
5)
Harvester
6) Paean
7)
Executionner
8) Sin Eater


DISCOGRAPHIE

Sin Eater (2015)

Amber Asylum - Sin Eater



Pelotonné sous mon édredon, je grelotte et regarde avec inquiétude l’embrasure de la porte qui dessine un carré de lumière contrastant avec l’obscurité totale de la pièce. La fièvre monte, trente-neuf. Le hasard n’existe pas. Il est im-po-ssible que ce soit le « hasard » qui m’ait fait écouter Sin Eater, et découvrir Amber Asylum par la même occasion. Seule une volonté aux intentions équivoques a pu m’inviter à cet endroit. Il fait vraiment froid dans cette maudite chambre. Trente-neuf et demi. Quarante.

Qu’est-ce qui frappe le plus quand on écoute Sin Eater ? La réponse est dans un premier temps inconnue. Sin Eater attire. Point. Sans effort, sans extravagance, sans aucune esbroufe. Oh bien sûr, la réponse évidente ce sont les cordes, tant il est vrai que les violoncelles et autres violons savent tisser une atmosphère d’une subtilité mélancolique. Le fait que Kris fasse entendre son délicieux organe vocal de temps à autre, telle une maîtresse des lieux bien souvent cachée – et ô combien désirée ! -  rend l’ambiance encore plus troublante, et définitivement gothique. Vraiment gothique et uniquement gothique. Mais il y a autre chose. On passe bon nombre d’écoutes à chercher ce qui fait de Sin Eater une atmosphère musicale unique. La qualité de toutes les mélodies ("Beast Star", "Tot", "Harvester") belles à humecter l’œil et à donner envie de les fredonner des jours durant ? Le côté presque effrayant de certains passages, et notamment de… (non, je ne peux pas encore en parler) ? Bien sûr, tout contribue à l’ambiance. Le côté doom acoustique de "Tot", seul morceau où l’on sent poindre quelque peu la colère de la maîtresse des lieux joue et grandement. Mais en réalité, le grand secret de cet album se dévoile peut-être sur "Paean", petit morceau à la limite de l’intermède, mais ô combien fascinant.
Ecoutez-y les percussions, vous verrez comme elles savent se taire. Comme elles jouent, puis se taisent, avant de jouer à nouveau. La clé est là. Le silence. Sin Eater possède une maîtrise absolue du silence. Du non-dit. De la menace. Ce qui confère à l’œuvre un caractère foncièrement intimiste, doux et mortifère. L’invitation était un piège. Kris vous laissera seul, comme moi, au détour de "Harvester" et vous ne la reverrez plus. Ses amies se chargeront de vous. Elles vous infligeront le Laibachien "Executionner" puis vous mettront comme moi dans cette chambre, où le titre éponyme final jouera fatalement avec vos nerfs. Doucement vous supporterez ces mélodies délétères, araignées velues se glissant en vous, en espérant comprendre. L’espoir, pauvres fous, l’espoir… quelle illusion. Sin Eater s’achèvera et vous n’aurez toujours rien compris. Alors il ne vous restera qu’une chose à faire. Recommencer. Encore et encore. Apercevoir Kris, la héler, l’entendre vous enjôler puis la voir vous abandonner à votre triste sort. Alors il ne vous restera qu’une chose à faire. Recommencer. Encore et encore. Apercevoir Kris, la héler, l’entendre vous enjôler puis la voir vous abandonner à votre triste sort. Alors il ne vous restera qu’une chose à faire. Recommencer. Encore et encore.


Sur le premier album de The Days of the Moon, David Mellor demandait aux auditeurs d’écouter l’œuvre « once only, in a darkened room ». Sin Eater doit absolument s’écouter dans une chambre sombre, sans quoi la magie de cette œuvre diaphane et ténébreuse à la fois, monument incontournable du gothique ambient, s’évaporera. Si vous tombez sous le charme, n’espérez en revanche pas être capable de ne l’écouter qu’une fois. C’est tout bonnement impossible.

Note : bande-son conseillée pour la lecture du livre Kafka sur le Rivage.



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