CHRONIQUE PAR ...
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Shield Anvil
(chant+guitare+claviers+basse+programmation)
-Mortal Sword
(chant+guitare+claviers)
TRACKLIST
1) City of Azure Fire
2) Echoes of Battle
3) Wild Autumn Wild
4) To Walk the Ashes of Dead Empire
5) A Voice Born of Stone and Dust
6) Book of the Fallen
DISCOGRAPHIE
Une fois n’est pas coutume, commençons cette chronique avec une bonne tranche de LOL. Recueilli sur le net : « Plus j’écoute Caladan Brood, moins je trouve que ça ressemble à Summoning. » Un, deux, trois, en chœur : ha ha ha ha ha ha ha ha ha ! Qu’est-ce qu’il est bon de rire parfois, comme disaient Les Nuls. Non mais franchement, qu’écouter un groupe qui calque sa musique sur un autre puisse poser des problèmes de conscience, pourquoi pas, mais de là à s’affranchir de ces problèmes avec de telles affirmations, il faut avoir de bonnes joues, bien fermes.
Caladan Brood joue du Summoning, de manière totalement assumée en plus – de toute façon, même un politicard de premier plan n’arriverait pas à nous faire croire le contraire. Au mieux, on constatera trois infimes nuances entre les Américains et leurs idoles autrichiennes. Une : une vague réminiscence Agallochienne dans "Echoes of Battle" (US oblige). Deux : la présence d’un solo de guitare sur le fantastique "A Voice Born of Stone and Dust" et d'un chtit blast sur "To Walk the Ashes...". Trois, et c’est la plus marquante : des chœurs plus haut perchés et cleans que chez Summoning. Le début de l’excellentissime "Book of the Fallen" en est le meilleur exemple. Voilà. Pour le reste, Caladan Brood est Summoning, ni plus ni moins. Le mimétisme est si flagrant que le duo américain nous fait le coup de la baisse de régime sur les morceaux du milieu ("Wild Autumn Wild" et "To Walk the Ashes…"), assez caractéristique des albums du duo autrichien. C’est pour dire... Ici cependant, la baisse de régime signifie que l'on passe du niveau « exceptionnellement bon » au niveau « fort bon », et il faut le dire : Caladan Brood n’est pas loin de dépasser le maître.
On pourra mépriser les suiveurs, penser que Gruesome n’a aucun mérite, que les Distillator sont de sales copieurs et que le groupe qui nous intéresse ici aurait lui aussi pu suivre une voie propre. Arguments acceptés, mais je défie n’importe quel fan de Summoning de venir ici, me regarder dans les yeux (mes splendides yeux d’un bleu azur sans égal...) et de me dire que "City of Azure Fire", "Echoes of Battle", "A Voice Born of Stone and Dust" - ah mais quel refrain ! - et "Book of the Fallen" ne sont pas au niveau des meilleurs titres concoctés par Silenoz et Protector, voire un ton au-dessus. Riches, accrocheurs, mélodiques, épiques et entêtants, ces quatre perles se fredonnent sous la douche et se chantent à plein poumon au moment d’enfiler son armure et d’aller combattre les Elfes ou les Orques selon sa vocation. Alors effectivement, on ne peut pas crier au génie, puisque le génie implique un aspect précurseur que Caladan Brood n’a évidemment pas. En revanche on peut crier au talent, car comprendre, assimiler et reproduire l’esprit Summoning n’est pas donné à tout le monde.
Indépendamment de tout débat sur le bien-fondé de ce genre de groupes, Echoes of Battle est une merveille qui ravira tout fan d’Iron M... je veux dire de Summoning. Et puis, quoi ? Les gars aiment ce genre de musique, la reproduisent d’une manière fabuleuse et n’obligent personne à les écouter. Donc : où est le evil ?