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CHRONIQUE PAR ...

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Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Matthew "AntiMatter" Youkhana
(chant)

-Andrew Stevens
(guitare)

-Alessandro Sabato
(guitare)

-Adrian Tate
(basse)

-Matthew Nekic
(batterie)

TRACKLIST

1) I V I
2) Six Figures Deep
3) Fatal Attraction
4) Shutdown...
5) Life And Death

6) Beneath The Skin
7) Remission
8) Hooded Race
9) The Forked Tongue
10) React
11) Unconscious

DISCOGRAPHIE

D.V.S.R (2015)
Therapy EP (2017)

DVSR - D.V.S.R
(2015) - Djent rap - Label : Auto-production



C'est une nouvelle tendance. Il faut croire que l'humanité évolue lentement vers un fainéantisme patent. On ne dit plus par exemple « Legend » mais « LGND ». Habituez-vous donc désormais à dire « DVSR » et non plus « Devastator ». Sûrement trop long à écrire. Toujours est-il que, la mode, DVSR sait la suivre, ne serait-ce qu'à moitié.

Alors oui, c'est encore du djent, c'est encore un style tendance - quoique plus vraiment, ou en tout cas de moins en moins - mais ce n'est pas seulement ça. L'autre force de DVSR, qui en fait sa caractéristique, c'est le rap. Ce n'est évidemment pas nouveau, puisque vous avez sans doute pensé aux vedettes américaines de Rage Against The Machine en premier lieu. Mais évitons d'appeler cela de la fusion. C'est un mélange de rap et de djent, c'est tout. De là à parler de djap. . . Comment ça Hacktivist ? Bon, oui, c'est vrai, ce n'est pas non plus totalement neuf, les Anglais s'étant chargés de faire populariser leur musique (et de facto leur style) il y a de ça quelques années déjà. Là où je veux en venir, c'est que c'est bien assez rare pour être mis en avant. Et cela ne peut être imputé qu'à une personne. L'homme providentiel de DVSR se nomme Matthew Youkhana.
Atout principal et pièce majeure de ce groupe allergique aux voyelles, il convient d'en parler un peu plus en détail. Sur internet, peu ou pas grand-chose à son propos certes, le Chicagoan est encore jeune et ne s'est pas encore fait de place dans le milieu. Mais cela ne saurait tarder. DVSR n'est pas la seule formation à avoir fait appel à lui. Début d'année 2015, entre le 15 janvier et le 1er février, on peut l'entendre en featuring dans "Chrysalis" de la formation Entities et dans "Derelict" du groupe Currents. Un style et un flow qui interpellent immédiatement par la rapidité et la dextérité avec laquelle il déballe son texte. Un petit aperçu qui intriguait fortement par le mélange original, et mettait l'eau à la bouche. Ecoutez plutôt "Life And Death". Le gaillard n'a rien à envier à un Chamillionaire et peut même se mettre à rêver de concurrencer un Eminem, un Hopsin et pourquoi pas un Mac Lethal.
Comme vous l'aurez compris, DVSR accorde donc une part importante - pour ne pas dire centrale - à la voix, contrairement à Hacktivist où l'instrumentation prend une valeur égale. DVSR, malgré son nom, n'est pas ici pour balancer des riffs dévastateurs, mais plutôt pour envoyer des rythmes suffisamment groovy pour mettre le flow et les punchlines de Youkhana en avant. Un compromis parfait serait sûrement de poser la voix d'Antimatter accompagnée par les guitaristes d'Hacktivist. Et pourquoi ne pas recruter l'Australien tant qu'à faire. Un mélange détonnant en ressortirait, à n'en pas douter une seule seconde. Si la distance peut être un sacré frein à cette idée, un - ou plusieurs - featuring entre les deux entités serait une excellente idée dont les fans seraient assez friands. A quand une tournée RATM, Hackitivist et DVSR? Ou comment réunir un des publics les plus mixtes de la planète.
Ici, hasard ou pas, les meilleurs morceaux sont tout simplement les trois singles sortis auparavant sous forme de clips, à savoir "Shutdown", "The Forked Tongue" et "Unconscious". Des chansons ultra explosives et énergiques à en mourir, aussi bien au niveau des riffs à mi-distance entre le djent et le hardcore, que des vocaux. Aucune baisse de rythme, et ce ne sont pas les quelques notes ambiantes au synthé qui vont faire chuter cette tension amenée par le breakdown à la limite du beatdown sur "Shutdown" (3'00) et par le passage brise-nuque sur "The Forked Tongue" (2'48). Si les autres chansons ne marquent pas outre-mesure, elles sont néanmoins toutes dans la même veine de l'album : simples et agressives, donc efficaces. Seule "Remission" fera office d'exception, avec ses semblants de ballade à l'échelle de l'album, sans oublier l'aide du chanteur de Novelists, Matt Gelsomino. Il fait décidément bon de s'appeler Matt sur cet album, dirait-on.


Ce premier album-éponyme de DVSR est une énorme surprise. Non seulement celui-ci innove, ou a au moins le mérite de sortir des sentiers battus et rebattus. Certes, une touche de rap dans le metal n'est pas non plus un grand chambardement sans nom, mais elle est assez rare pour que l'on parle d'elle et qu'elle soit appréciée à sa juste valeur. Un des coups de cœur de cette année 2015, et un vent de fraîcheur dans le monde djent, qui en a plus que besoin.


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