CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Florian "Alboîn" Dammasch
(chant+guitare+basse+claviers)
-Stefan "Abarus" Junge
(guitare)
-Satyrus Sancti
(claviers)
-Sebastian "Marlek" Schlüter
(batterie)
Guests :
-Norax
(chant)
-Markus "Skaldir" Skroch
(chant)
-Manuel Karakas
(chant)
-Erik Gärdefors
(chant)
-Bjørnar Erevik Nilsen
(chant)
-Tobias "Konstanz" Schönemann
(chant)
- Martin "Fjalar" Michaelsson
(chant)
-Ulf Theodor Schwadorf
(chant)
TRACKLIST
1) Ein Letztes Menetekel
2) Im Noktuarium
3) Über Den Bannstein
4) Fern Von Jarichs Gärten
5) Im Schoß Der Welken Blätter
DISCOGRAPHIE
Originaire d’Allemagne, Eïs a pour lui une histoire un peu mouvementée pour des raisons juridiques car dans le passé il s’appelait Geïst, nom modifié à cause d’un groupe de rock du même nom les ayant menacés. Histoire malheureusement trop commune. Reste que Eïs continue d’exister et sort de la musique sous la forme d’un black metal symphonique à tendance grandiloquente.
Dimmu Borgir vous m’avez appelé ? Et bien non. Le black symphonique ne se limite pas à ce seul groupe (heureusement) et c’est davantage Nazxul l’Australien qui est ici convoqué. Vous noterez avec (im)pertinence que Nazxul lui-même ne se cache pas de ses influences Dimmu Borgir, la boucle est bouclée mais il ne faut pas prendre Eïs pour ce qu’il n’est pas. Il aime le black metal grandiloquent à sa façon et pas celle des encombrants voisins norvégiens. Le rythme est à ce titre plus posé, plus calme que la soufflante du Nord dans ses vertes années, et également que celui de Nazxul. Les claviers sont évidemment présents comme ils se doivent, sans quoi nous ne serions pas en train de parler de ce dont nous sommes en train de parler. Présents, mais pas omniprésents ou écrasants, ce qui est une bonne chose pour le fan de black metal plus épuré comme peut l’être votre serviteur. Ces claviers-là en appui plus qu’en dépositaires de la musique induisent une chose a minima : le groupe doit toujours s’en référer à des riffs compétents afin de proposer la musique la plus agréable possible. Ça tombe bien, c’est ce qu’il s’échine à faire. Riffs efficaces, froids par instants, black metal et heavy à l'occasion. Ils sont bien servis pour un son puissant pour ne pas dénaturer l’œuvre mais marqué du sceau de la froideur noire.
Derrière, la batterie s’occupe d’appliquer la couche rythmique (car la basse est trop timide) : implacable dans ses blasts, martiale lorsqu’elle baisse le rythme. Aucun génie là-dedans mais la partition est appliquée consciencieusement, si bien qu’il n’y a pas lieu de s’en plaindre outre-mesure. Outre-mesure, outre-tombe, outre-Rhin. En fait Eïs a le défaut que l’on se complait à souvent attribuer à nos voisins : scolaire. Car il ne faut pas être un esthète aguerri depuis trop longtemps au black metal pour se rendre compte que Bannstein a toutes les caractéristiques du bon album qui ne sort pas des clous : bien produit, bien joué, jamais chiant. Seulement voilà, cela n’a jamais suffit à produire d’album légendaire et ce n’est certainement pas aujourd’hui que cela va changer. Et ce n’est pas ainsi qu’un groupe symphonique va convertir les plus irréductibles réticents. Vous n’êtes pas en présence d’un Kvist ou d’un Obtained Enslavement (même si on pourrait le percevoir par moments). Ici on reste entre grands noms et on ne prend pas de risque. Les mélodies sont bien là pour se trouver magnifiées par les claviers pompeux qui conviennent si bien au genre. Puisqu’on est dans le convenu sachez que le chant n’apporte pas grand-chose si ce n’est sa contribution ultra classique (en allemand).
Eïs nous fait le coup du déjà entendu. C’est bien cela qu’on lui reprochera au maximum, on aurait aimé qu’il s’aventure à tâter de l’inconnu. Tant pis, on a d’autres groupes pour cela. En revanche, si le but est de se comporter en élève respectueux des codes en vigueur, voici un groupe qui donne ce qu’on attend de lui.