CHRONIQUE PAR ...
S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Flo
(chant+guitare)
-Fanny
(chant+basse)
-Raul
(batterie)
TRACKLIST
1) Celephaãs Chant
2) The Nameless Shape
3) Interdimensional Predation II
4) Disrupted Incarnation
5) Teared Up In Cosmorphosis
6) The Black Pharaoh
7) The Prowling Of Rlim Shaikorth
8) Temple Of The Thousand
9) I, Progeny Of The Lurker
10) The Gift Of Shub-Niggurath
DISCOGRAPHIE
Abyssal Ascendant -
Chronicles of the Doomed Worlds - Part I. Enlightenment from Beyond
Nouveau protégé du très jeune label Dolorem Records (à priori le prochain vrai découvreur de talent), Abyssal Ascendant nous présente ici son premier album « simplement » intitulé Chronicles of the Doomed Worlds - Part I. Enlightenment from Beyond. Avec un artwork des plus étonnants, mais tout à fait dans le thème. Autant dire que l'impatience est réelle de poser une oreille sur le bouzin.
Le groupe est créé en 2012 sous la forme d'un duo (Fanny et Flo) accompagné d'un batteur électronique et sort un premier opus au format EP en guise de CV. L'arrivée de Raul transforme le duo en trio et donne aux musiciens les moyens de jouer plus aisément leurs idées. Ainsi et largement inspiré de Lovecraft (qui décidément n'en finira jamais de jouer la muse métallique), C.o.D.W - Part I. est la première offrande déposée sur le grand autel du death metal. Hormis la longue intro, l'album suit les standards du genre avec neufs compositions sur une quarantaine de minutes. "Celephaãs Chant" pose un décor sombre et crescendo qui étouffe progressivement l'auditeur et attendrit la frêle carcasse prédisposée ainsi à recevoir le pachydermique death metal des Alsaciens / Franc-comtois.
Pachydermique.... Mais pourquoi pas abyssale, puissant, atmosphérique etc.. On pourrait se contenter de balancer des adjectifs de ce type pour donner une idée du boulot. Les qualités premières et évidentes sont la capacité à donner du volume au death ancestral (pour ne pas dire old-school ou classique) du combo et la puissance du duo vocaux/guitares. Les quelques relents à la Morbid Angel sont évidents, sans poser les miches sur la photocopieuse à riffs. Mais l'oreille filoute saura retrouver toutes les formations de cette époque : lorsque Death était jeune et pas encore totalement « technical » et tout le saint frusquin du début des nineties. Le groupe déroule et se défoule sur son concept album et réussit largement le job.
Et s'il serait bien facile de critiquer en 2015 ce (old-school) death metal atmosphérique, il serait de très mauvaise foi de ne pas reconnaitre la qualité des morceaux : un riffing continu et monstrueux réussissant son boulot de rouleau compresseur accompagné d'un growler sachant la définition de « guttural » (et appuyé par moment par Fanny, permettant un deuxième niveau vocal). Si linéarité il y a, alors celle ci est naturellement liée au genre pratiqué et l'envie de se repasser l'album est l'un des signes principal de sa qualité.
La doublette enchainée "The black Pharaoh" et "The Prowling Of Rlim Shaikorth" pourrait résumer l'album et le potentiel d'Abyssal Ascendant pour qui voudrait se faire une idée. Le trio, en jouant avec le tempo, joue également avec son auditeur, flirtant avec les frontières du style pratiqué. Flo, Fanny et Raul maîtrisent le death metal mais laissent entrevoir par moment des capacités et l'envie de sublimer la puissance du registre. Ce serait peut être la meilleure façon de se distinguer et d'enrichir un savoir faire réel. En résumé, un bon premier album avec ses qualités et défauts intrinsèques ; bref une vraie réussite.
Aucune raison de ne pas faire acquisition de cet album pour qui aime se frotter au bon gros death atmosphérique qui tache ta veste à patch. Les adorateurs du genre ont déjà l'album depuis sa sortie. Si le groupe dispose d'un peu plus de moyen, il n'y a aucune raison qu'il ne trouve pas une place auprès des anciens comme Morbid Angel ou des combos remarqués et plus récents tels un Sulphur Aeon.