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CHRONIQUE PAR ...

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Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15.5/20

LINE UP

-Pete Fraser
(chant)

-Alan Booth
(guitare+basse)

-Ben Standage
(batterie)

TRACKLIST

1) Tomas De Torquemada
2) Joseph Stalin
3) George W. Bush Jr.
4) Nicolae Ceaucescu
5) Saparmurat Nyazov
6) King Leopold II
7) King Henry VIII
8) Augusto Pinochet
9) Pol Pot
10) Idi Amin
11) Ariel Sharon
12) Ivan The Terrible

DISCOGRAPHIE


Down I Go - Tyrant
(2008) - hardcore barré inclassable tyrantcore - Label : Undergroove Records



Non mais vous avez vu cette tracklist ? Ne donne t'elle pas un peu envie ? Parce que je dois vous avouer que c'est elle qui m'a motivé pour l'écoute et la chronique de cet album ! Etudier autant de despotes en même temps, ce n'est pas donné à tout le monde, même après avoir fait une licence d'histoire. Quel style est pratiqué par les Anglais de Down I Go ? Question assez complexe dont nous tenterons d'élucider le mystère durant cette chronique.

A l'époque, notre collègue Cosmic Camel Clash avait qualifié le deuxième album des Londoniens « d'inclassable » (incontestable) et de « disastercore ». C'est effectivement le cas, puisque le groupe a pris l'habitude d'utiliser le nom de leur album afin de se catégoriser et se répertorier dans la myriade de genres déjà existants. Etant passé tout d'abord par le « dinocore » puis le « disastercore » avant d'embrayer sur le « robotcore », le tout en un an, et toujours chez le label anglais Undergroove Records, on a donc la sensation d'avoir à faire à un trio pratiquant plutôt un grindcore fun à la Ultra Vomit. Mais leur coller cette étiquette, c'est beaucoup trop facile et réducteur. Car malgré le foutoir que peut produire ce style, il est aisément reconnaissable et ne sort que rarement de son cadre prédéfini. Or, ici, la folie et le mélange des compositions de Down I Go n'ont d'égale que la tyrannie des dictateurs évoqués. Enfin, si l'on veut être précis, presque tous étaient dictateurs. Petit quizz historique : un seul d'entre eux ne faisait pas partie de la trempe des autocrates. A vous de l'identifier durant cette demi-heure musicale.
Concrètement, que nous livre ce Tyrant ? Imaginez un Rubik's Cube à peine sorti de son emballage d'origine, c'est-à-dire neuf, avec ses six faces unies. Chacune de celles-ci correspond à un style. Deux minutes après, vous l'avez maltraité afin qu'il ne ressemble plus à rien d'homogène esthétiquement. Toutes les parties se sont entrechoquées et emmêlées les unes aux autres. Une face ressemble alors à ce skeud. La dominante math/expérimentale est présente majoritairement dans presque toutes les chansons ("George W. Bush Jr.", "Nicolae Ceauscescu"). Le hardcore se taille une belle part du gâteau également (la fin de "Joseph Stalin", "Pol Pot") tout comme l'influence punk qui se ressent dans la qualité quelque peu garage par moments ("King Leopold II"). Et il ne faut pas oublier les incrustations jazz/prog (la fin de "Idi Amin", "King Henri VIII"), les sonorités folk ("Ivan The Terrible") et la quantité de pop/rock entendue lors des refrains accrocheurs ("Nicolae Ceaucescu", "Saparmurat Niyazov"). Et ce qui est fou, c'est que toute cette orgie stylistique est organisée par seulement trois personnes. Qui a dit qu'il fallait être neuf pour créer une musique barge (coucou Slipknot) ?
Abordons maintenant l'autre attrait principal de cette oeuvre, déjà évoqué ci-dessus : le concept-album. Vous vous doutez bien que les paroles sont dénonciatrices, le contraire aurait été abominable. Et les moyens utilisés sont divers. Chaque histoire raconte plus ou moins les excès et démences de ces hommes d'Etat, dans laquelle on se met à la place du dictateur s'adressant à son peuple. Les paroles sont donc tantôt criées comme dans "Nicolae Ceauscecu" (« Have Children! More Children! »), "Saparmurat Niyazov" (« Children made to read the book, the book, the book, the book. » en référence au Ruhnama), "King Leopold II" (« How much land will you occupy before you are satisfied? »). Mais les Anglais savent aussi dénoncer en douceur, en finesse et tout en ironie et cynisme, comme l'attestent "Tomas De Torquemada" et son Inquisition », "Joseph Stalin" et sa Gloire, ou "Pol Pot" (« To keep you is no benefit. To destroy you is no loss »). Pour "George W. Bush Jr.", c'est encore plus simple, la durée de la chanson est aussi longue que son Q.I. n'est développé. Bien fait !


Down I Go est donc un groupe composé de trois barges, dont Pete Fraser est Ben Stendage qui furent membres d'un groupe de ska punk londonien et dans lequel ils jouaient respectivement du trombone et du saxophone. Une petite touche d'originalité réappropriée à merveille, et qui vient parfaitement adhérer à toute cette vague de contestation lyrique. Cela permet par la même occasion de réviser (ou découvrir) la triste histoire mondiale récente (ou plus ancienne). Dans d'autres pays, ils n'auraient peut-être pas osé choisir ce sujet si sensible, mais en Angleterre, on peut remercier cette liberté d'expression, tant que Sa Majesté n'est pas concernée.


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