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CHRONIQUE PAR ...

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S1phonique
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17.5/20

LINE UP

-Travis Ryan
(chant)

-Josh Elmore
(guitare)

-Derek Engemann
(basse)

-Dave McGraw
(batterie)

TRACKLIST

1) Manufactured Extinct
2) The Prophets of Loss (feat. Philip H. Anselmo)
3) Plagueborne  (feat. Author & Punisher)
4) Clandestine Ways (Krokodil Rot)
5) Circo Inhumanitas
6) The Burden of Seven Billion
7) Mammals in Babylon
8) Mutual Assured Destruction
9) Not Suitable For Life
10) Apex Blasphemy
11) Ave Exitium
12) Pacific Grim (feat. Jurgen Bartsch of Bethlehem)

DISCOGRAPHIE


Cattle Decapitation - The Anthropocene Extinction
(2015) - brutal death - Label : Metal Blade Records



Fatigue-toi, pleure, exhale, expire, suffoque, étouffe, saigne, crève, succombe, pourris, moisis, gis, péris, dépéris, pollue-toi, décompose-toi, putréfie-toi... Ferme tes yeux et renonce. Alors que l'Homme dans sa folie orgueilleuse fait tomber un par un les dominos fragiles de l'écosystème qu'il croit posséder, il ne se rend pas compte qu'il a déjà peut être fait tomber la pièce écroulant la totalité du jeu et dévastant ainsi son environnement. Cattle Decapitation revient avec son nouvel album passer son message d'alerte à sa façon. Prêt à en prendre la plein la gueule ?

Le groupe a toujours réussi ses albums en peaufinant chaque pièce constituant celui ci. The Anthropocene Extinction n'échappe pas à la règle et propose pour commencer un artwork des plus réussis. Wes Benscoter réalise une œuvre entière accompagnant parfaitement les idées du groupe et le thème de l'album. Ce sera une nouvelle fois sans compromis : une musique extrême, accompagnant des textes bruts valant alerte sur la (mauvaise) manière de vivre depuis presque deux siècles, avec son exponentielle course au pillage des ressources naturelles ou de leur destruction. L'album débute avec une ambiance musicale accompagnant l'artwork (flux et reflux de vagues accompagnés d'une brise marine). Claque ensuite : quelques accords crescendo pour laisser place à un riffing d'une minute et débutent les vocaux growlés pour les complets de Travis (quel spectre!). Le grind a bel et bien laissé la place à un brutal death souvent technique et parfois progressif, même si quelques râles et ralentissement renvoient au genre premier aux raisonnantes lourdes et râpeuses.

Quoiqu'il en soit, si la brutalité et la violence sont bien sûr de mise, on se prend en pleine tête un panel de vocaux tout à fait impressionnant et un peu plus développé sur cet album. On ne parle pas ici des quelques guest notables bien sympathiques, mais de l'utilisation impeccable des parties chantées parvenant même à apporter par moment une vraie touche de mélodie dans les refrains, laissant en tête les "gimmick" exacerbés. L'opener fait d'ailleurs tout le travail dès le départ et met l'auditeur à la fois mal à l'aise en raison du propos et de la violence de notre réalité (pour le coup, bien plus brutale et agressive que la musique du groupe), tout en séduisant voire droguant son auditeur pour les trois quart d'heures à venir. Là où parfois certains pouvaient se perdre sur Monolith of Inhumanity tant les idées et les successions de rythmes et de tempo se succédaient sans relâche, la nouvelle mouture excelle dans son approche, certes complexe, mais parfaitement lisible. Impossible bien sûr d'assimiler une telle violence et une telle densité en une seule écoute, mais des morceaux comme "Manufactured Extinct" ou "Mammals in Babylon" font adhésion dès le premier passage.

"The Burden of Seven Billion" offre à mi parcours un peu de répit et participe au traceur d'ambiance présent sur l'album. Dans cette continuité, l'avant dernier "Ave Exitium" fait presque froid dans le dos et montre un titre et une composition en marge du fonds de commerce du groupe, mais parfaitement enivrants dont le rythme apporte une torpeur et une amertume forte à l'auditeur. Pour peu que l'on écoute l'album avec la pochette et en lisant les paroles, le message du groupe passe intégralement et le sourire s'éloigne. "Pacific Grim" enfonce le clou toujours avec une maîtrise totale des rythmes et des parties growlées. Autant que faire se peut, essayons de voir un peu d'espoir avec ce dernier titre car il n'appartient  finalement qu'à l'Homme d'inverser la tendance. The Anthropocene Extinction offre plusieurs niveaux d'écoute (musical, conceptuel, implication artistique dans un mouvement de pensée) réussis séparément ou dans leur globalité.

Et si le groupe risque de se faire attraper par les râleurs de service, ce sera probablement justement à cause des cotés accrocheurs de certaines compositions. Même si le groupe évolue dans un metal très extrême, le coté aérien de certaines parties vocales ou les morceaux prévoyant un featuring (l'Allemand parlé sur "Pacific Grim" ou le reconnaissable Anselmo sur le deuxième titre) donnent pourtant une dimension bien plus importante aux compositions. Alors que certains groupes peuvent se demander dans quelle direction doivent s'orienter les compositions, Cattle Decapitation suit sa direction musicale initiale, mais enrichit et bonifie celle-ci grâce à la maturité et la l« oyauté » artistique de ses membres. Cette sincérité donne ici un résultat d'une qualité rare.  

Le groupe faisait déjà une énorme impression avec les albums précédents. Le dernier en date enfonce même encore un peu plus le clou. La cohésion musicale est parfaite. Le message violent (mais ô combien moindre que la réalité dénoncée). Et si le groupe parvient par son discours à changer les avis et les consciences, alors c'est encore mieux. Sans aucun doute un des albums de l'année.


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