CHRONIQUE PAR ...
Lotus
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-"Dixie" Dave Collins
(chant+basse)
-Dave "Shep" Sheperd
(guitare)
-Travis "T-Boogie" Owen
(batterie)
TRACKLIST
1) Processional
2) Goliathan
3) Cain Enabler
4) Bow Down
5) Battered & Fried
6) Claw Of The Sloth
7) Bully
8) Joseph(All Talk)
9) Reprise
10) Benaddiction
DISCOGRAPHIE
Mmmmmh, laissez moi deviner… Grosse guitare ? Oui. Grosse batterie qui claque ? Oui oui, bien vu ! Et la voix, bien écorchée et vomissante ? Euh oui, ça alors t’es calé mec ! Allez, une dernière pour la frime… C’est inspiré par Electric Wizard ? OUIIIIIII !!! Alors c’est du sludge boom ! Yes mec ! Mais quel groupe ? Mmmh… Dopethrone ? Non mais pas loin ! Bongzilla ? Non mais pas loin du tout ! Y’a un mot en rapport avec l’herbe dedans ? Oui ! Alors c’est Weedeater. Mec…
Et oui, pas facile de s’y retrouver avec toutes ces branches sur l’arbre du sludge doom… Les prod’ se ressemblent fortement, le drumming également et les riffs ne sont jamais loin les uns des autres. Qu’est ce qui fait que nous devons prendre le temps de se pencher sur ce dernier Weedeater, ce groupe au nom plus que relou dans le milieux ? Et bien… Avant d’être une énième entité de la sphère du sludge à pétard, Weedeater est d’abord un groupe à part entière, avec ses propres délires et son identité assez bien marquée, traçant son propre chemin, certes parallèle à celui de ses confrère, mais formé d’une terre plus riche en un élément que les autres : ce bon vieux Blues. Oui, le sludge en général tire ses influences du doom, mais n’oublions pas le blues bon sang ! Certains groupes comme Bongzilla s’en sont détachés totalement tandis que les autres ont réussis à le diluer convenablement de manière à se le boire sans trop de difficultés. Weedeater ne renie pas ses origines dirons-nous ("Battered & Fried" en témoigne clairement). L’album, à l’image du genre, se veut très homogène, trop homogène peut-être, un parti pris risqué sachant qu’il faut maitriser l’art du riff répétitif parfait (la célèbre appellation du RRP, inventé à l’instant).
C’est sur une intro un peu fucked-up que Goliathan (Goliath + Leviathan, mate la culture de ouf !) s’ouvre, discrète, simpliste et teintée de gospel, oui. A-t-on affaire à un ovni ? Pas vraiment, de toute manière nous sentons bien que le groupe ne tente pas un démarquage prononcé, plutôt le gros délire pour se marrer et faire marrer l’auditeur. Assez réussi. Le titre éponyme s’en vient, lourd, lent, gras, les grattes sont sous-accordées et ultra-fuzzées, le son qui en résulte est brouillé, saturé, mais les riffs sont néanmoins compréhensibles. La batterie reste dans la tradition sans en faire trop et le chant, intéressant est haut perché, vicieux et maléfique, du pur bonheur très efficace. Un petit solo par-ci, un par-là et Weedeater trace son petit bonhomme de chemin tranquillement sans surprendre. Dopethrone également me direz-vous, mais malheureusement la fraicheur et l’efficacité ne sont pas là, la pêche et la défonce virtuelle ne sont pas retransmises correctement, un manque d’envie peut-être ? Quoiqu’il en soit, cette première partie reste très homogène et assez lassante… L’éveil et le génie se démontrent sur le titre "Claw Of The Sloth", le riff est fat, le batteur sort de sa case et nous délivre une grosse performance, le morceau marque le début de la deuxième partie, la meilleure avec un "Bully" court et énergique au tempo vitaminé et un "Jospeh (All Talk)" qui tient la note. "Reprise" s’avère inutile, et l’outro sent bon le blues de fin de journée. Court comme album… Mais heureusement en fait.
Goliathan s’avère être un album fort sympathique pour le fan inconditionnel, la dose de riffs lourds est là, pas forcément efficace mais il y a de quoi combler l’auditeur pas trop exigeant. Ne soyons pas mauvais, Weeadeater remplit son cahier des charges correctement, mais l’envie et le génie manquent un peu à cause de ce déséquilibre frappant entre les deux parties de l’album. Goliathan, c’est comme si le sludge se jouait dans les champs de coton dans le South Side en fait, c’est un joint moitié tabac, moitié herbe de bonne qualité.