17022

CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Erik Mårtensson
(chant+guitare)

-Magnus Henriksson
(guitare)

-Johan Berlin
(claviers)

-Magnus Ulfstedt
(basse)

-Robban Bäck
(batterie)

TRACKLIST

1) I Don't Wanna Say I'm Sorry
2) Stand On Your Feet
3) The Storm
4) Blood Enemies
5) Wide Open
6) Live Like I'm Dying
7) Breakdown
8) Love Bites
9) Caught Up In The Rush
10) One Life - My Life
11) All Died Young

DISCOGRAPHIE


Eclipse - Armaggedonize
(2015) - hard FM - Label : Frontiers Records



C'est fort, la Suède. Avec moins de dix millions d'habitants, elle compte plus, bien plus, beaucoup plus de formations musicales de qualité que de nombreuses autres contrées. À commencer par celle qui a vu naître M. Pokora, bien sûr, mais en relativisant par rapport à la population, même l'Allemagne n'arrive pas à suivre. D'ailleurs, c'est un Suédois qui vient de remporter l'édition annuelle de l'Eurovision de la chanson – confirmation irréfutable de la supériorité des sujets de Charles XVI Gustave. Et si l'on focalise sur le metal, leur omniprésence confine au surnaturel. La tentation serait grande d'établir le même constat quant à l'excellence des hordes vociférantes qui débarquent chaque jour de la Mer Baltique par paquet de douze, néanmoins souvenons-nous d'In Flames et restons prudents.

Surtout qu'Eclipse n'a pas toujours fait l'unanimité avec son hard rock rétro période eighties-début-des-nineties. Ah oui, parce qu'il faut rappeler que le metal vintage est devenu un sous-genre à part entière dont les Scandinaves, encore eux, se sont fait les spécialistes. Parmi les plus fameux, citons Enforcer, formé par des über-fans de la NWOBHM qui viennent de sortir leur plus beau joyau en ce début d'année 2015, les rois de la délicatesse vigoureuse estampillée seventies de chez Year of the Goat, ou encore le super-groupe The Night Flight Orchestra qui a mis tout le monde sur l'arrière-train avec son Internal Affairs de 2012. Eclipse a plus de bouteille que les trois sections susmentionnées – déjà quinze années d'existence – sans atteindre le même niveau de notoriété, ce qui n'est pas très bon signe. Armaggedonize, le cinquième album, va-t-il changer la donne ? Si cela doit passer par un changement de style, la réponse est clairement non. Une fois encore, le quintet nordique affiche une dévotion totale aux maîtres du hard fm léché du tournant des nineties, Mr Big et Giant en tête. Rien d'étonnant du reste, les deux guitaristes Erik Mårtensson et Magnus Henriksson ayant récemment écrit quelques titres pour le dernier cité à l'occasion de sa récente reformation. La production amalgamant rondeurs et puissance bonifie des morceaux qui présentent le double avantage ne pas s'étirer inutilement et d'être épargnés par une surcharge de claviers. Quant aux guitares, elles sont suffisamment mordantes pour sauver l'ensemble de la mièvrerie... à une ou deux exceptions près.
Car qui dit hard fm, dit teneur réglementaire en saccharose, et la crainte d'un dosage excessif en la matière fut trop souvent validée pour qu'elle soit écartée d'un revers de la main à l'écoute d'un représentant manifeste du genre. La ballade avec les vocalises émotionnées et les arpèges tout mélancoliques ? Présente, évidemment. Elle s'intitule "Live Like I'm Dying", est relativement courte (moins de cinq minutes), et il n'y en a pas d'autre. Ouf. Le propos général demeure en effet plutôt vigoureux, les minauderies se concentrant essentiellement sur les refrains. Si la plupart demeurent à un niveau de décence acceptable, certains franchissent allègrement la ligne rouge à coup de chœurs qui font « oh-oh-oh » et de lignes de chant proches de l'emocore, à l'instar de l'effrayant "The Storm". Cependant, le bilan se révèle globalement positif, les mélodies étant suffisamment bien troussées pour faire passer un bon moment aux amateurs de travail bien fait. De plus, les compositions témoignent d'influences difficilement critiquables. Ainsi, outre celles déjà évoquées, il convient d'ajouter le Whitesnake version clips permanentés de 1987 ("Caught Up In The Rush"), voire même du plus bluesy Ready an' willing ("Breakdown"). Autre piste sortant du lot, "One Life - My Life" fait songer au meilleur Bon Jovi – ou au moins mauvais, c'est selon – alors que le final "All Died Young" évoque un Survivor assaisonné à la sauce heavy speed teutonne à grands renforts de double-pédale. C'est d'ailleurs lorsque la hargne se maintient sur des refrains entraînés par un tempo soutenu que le collectif se montre le plus convaincant, notamment sur le très direct "Love Bites" qui n'a, heureusement, pas grand chose à voir avec le soporifique homonyme pondu par Def Leppard.

La révolution est remise à plus tard chez Eclipse: leur hard rock ultra-mélodique et pêchu en hommage sur-appuyé aux années quatre-vingt déclinantes est plus que jamais de mise sur cet Armaggedonize de bonne tenue, malgré quelques facilités. Des guitares incisives et une appétence pour la vitesse complètent la palette intéressante de ces cinq musiciens à qui l'on souhaite toutefois de sortir un jour de la paraphrase de leurs illustres aînés pour élaborer une tambouille un peu plus personnelle.



Un commentaire ? Un avis ? C'est ici.


©Les Eternels / Totoro mange des enfants corporation - 2012 - Tous droits réservés
Trefoil polaroid droit 4 polaroid milieu 4 polaroid gauche 4