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CHRONIQUE PAR ...

67
Silverbard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 12/20

LINE UP

-Hunter Hunt-Hendrix
(chant+guitare)

-Bernard Gann
(guitare)

-Tyler Dusenbury
(basse)

-Greg Fox
(batterie)

Guests :

-Caley Monahon-Ward
(violon)

-Josh Millrod
(trompette)

-Daniel Blacksberg
(trombone)

-Andrew Forbes
(cornemuse)

TRACKLIST

1) Fanfare
2) Follow
3) Kel Valhaal
4) Follow II
5) Quetzalcoatl
6) Father Vorizen
7) Haelegen
8) Reign Array
9) Vitriol
10) Total War

DISCOGRAPHIE

The Ark Work (2015)
H.A.Q.Q (2019)

Liturgy - The Ark Work
(2015) - black metal expérimental, Avant-Garde - Label : Thrill Jockey Records



Ah Liturgy. Pour une première chronique du groupe sur le site, commencer par ce nouvel album intitulé The Ark Work est loin d'être chose aisée. Car le groupe - et particulièrement son leader Hunter Hunt-Hendrix - a un passif assez lourd dans le black metal, puisqu'on est obligé malgré nous de rattacher le combo new-yorkais à cette étiquette. Liturgy est en effet la pure transposition musicale de la culture « meme » internet de ces dernières années, des « trolls » et des « haters gonna hate ». La culture g33k du ricanement, stupide et puéril, mais à l'image d'un élève premier de classe qui se veut plus subversif que le pire des caïds du bahut, pas toujours dénué d'intelligence et d'insolence.

Enculer le black metal, voilà le but officieux de Liturgy. Les « faire rager », ces abrutis peinturlurés qui puent la bière discount de supermarché en aboyant « Hail Satan ! » à la mémé qui sort de la messe du dimanche. Hunter Hunt-Hendrix n'a pas seulement gagné sa détestation mondiale de la scène black metal pour être imberbe et s'habiller en chemise, mais aussi et surtout pour avoir écrit un manifeste plus que douteux intitulé Transcendental Black Metal, dans lequel il décrit une nouvelle ère pour le genre dans lequel il inclut son propre groupe (bonjour le melon) et où il affirme être fier de sa mère patrie qui représente pour le monde entier « la dignité, la liberté, et renouveau et l'hybridation » (mais oui, mais oui...).
Dès "Fanfare", le ton est donné, une intro qui vient faire un « rip-off » de Summoning pour mieux le ridiculiser. On retrouve des trompettes toutes kitsch se désynchronisant au fil des secondes pour finir dans un magma dissonant dronique. Et ce n'est que le début... Mais faisons un petit retour en arrière pour revenir au premier contact de votre serviteur avec Liturgy qui remonte au Hellfest 2012. Un souvenir étrangement limpide avec une prestation mémorable de nullité dans une bouillie sonore avec deux gus qui occupaient la scène de la Temple. Bien décidé de faire table rase de cette expérience, le mieux est également de faire abstraction de tous les détails sus-cités et de simplement prendre la musique de Liturgy pour ce qu'elle est, sans a priori sur les fumisteries du leader grande gueule.
Et là, on doit on doit reconnaître qu'il y a mine de rien de la matière pour qui saura s'ouvrir quelque peu. En fin de compte, on a assez peu de black metal dans ses formes conventionnelles (pas de chant saturé contrairement aux albums précédents, et des guitares très peu présentes dans l’ensemble). Riche d'une couche électronique quasi omniprésente, l'album n'est cependant pas dénué de riff ou de blast. La production est aussi aux antipodes de ce qu'on pourrait attendre, avec un son bien chaud, et bien sûr beaucoup de dissonances électroniques « glitch ». Mais c'est bien le chant qui en bloquera beaucoup. Sur les couplets de "Father Vorizon" particulièrement, on pourrait penser à du Thom Yorke de Radiohead, dommage que le titre soit aussi peu inspiré par ailleurs. L’œuvre est vraiment à prendre dans sa globalité, ce qui peut sembler contradictoire tant l'ensemble est disparate mais le meilleur moyen de capter quelque chose est sûrement de prendre un peu de hauteur et de faire l'effort d'essayer de comprendre ce qu'on a voulu nous livrer.
Un effort que beaucoup ne feront pas en criant au n'importe quoi prétentieux. Pourtant "Follow II" est un des sommets de l'album avec une furie cosmique parfaitement à propos. "Kel Valhaal" qui joue beaucoup des dissonances et scandant un flow aussi hautain que ridicule se révèle assez jouissif si on se prend au jeu, tout autant le single "Quetzalcoatl" et ses gros beats electro. La magnifique "Haelegen" avec son orgue annonce la pièce maîtresse "Reign Array", convaincante dans l'ensemble sans être à la hauteur de la première moitié de l'album avec le retour des trompettes de "Fanfare" vraiment insupportables pour le coup. Dernier affront aux puristes et pas des moindres : "Vitriol" et son flow gangsta rap sur un fond de cantique emogay samplé, passé le fou rire de la première écoute, on oubliera vite ce titre des plus faibles.


The Ark Work est loin d'être un opus aussi honteux qu'on voudrait qu'il soit. Car les gars de Brooklyn sont loin d'être des manches et leur idéal de briser les barrières sera toujours plus noble et encourageant que l'enfermement dans lequel se livrent bon nombre de groupes black metal. Le seul regret est que le groupe franchit souvent la ligne en faisant passer la provocation devant la qualité musicale ("Vitriol" est le meilleur exemple). Il n'empêche que la première moitié de la galette est de bonne facture pour du rock qui se veut expérimental et c'est bien dommage que tout ne soit pas du même acabit, car on aurait vraiment eu un très bon album franchement novateur.

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