16971

CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 12/20

LINE UP

-D.M. Ravengarde
(chant+guitare+basse+claviers)

-Duke Machine
(batterie)

TRACKLIST

Act One: Torment
1) I. Einfallen
2) II. Doppelgänger
3)
III. The Devil's Elixir

Act Two: Triumph
4) IV. From the Abyss
5) V. Messias
6) VI. Unreality

DISCOGRAPHIE

Einfallen (2015)

Beautality - Einfallen
(2015) - rock black metal metal prog indie aussi - Label : Nordavind Records



Selon les nouvelles normes de mesure du temps publiées ce matin au Journal Officiel, il faut dorénavant abandonner les minutes et les secondes, elles sont remplacées par deux nouvelles unités : le Feto et le Cotws. Un Feto équivaut à la durée moyenne d’un titre de From Enslavement to Obliteration (Napalm Death). Un Cotws, c’est le temps moyen d’une chanson de The Call of the Wretched Sea (Ahab). Exemple : on ne dira plus  « Donne-moi cinq minutes, chérie ! », mais « Donne-moi 3.79 Feto, mon canari ! », ou encore « Donne-moi 0.52 Cotws, ma friandise putride ! » Super non ? Autre exemple : un titre moyen de l’album que j’ai entre les mains dure 1.8 Cotws, soit 13.3 Feto. Dans chaque chanson, il tient treize titres de grind, et presque deux morceaux d’Ahab…

Et vu qu’il y a six titres, ça nous donne un bousin qui dure pas loin de deux heures… « Normal, c’est de l’ambient ou du drone ! » répondrez-vous en toute logique. Que nenni ! Il souffle bien un petit air « post » sur cet Einfallen, mais non, les titres n’ont rien d’expérimental, ni de minimaliste, ni même de funeral doom. "From the Abyss" reprend bien à l’envi un riff calqué sur ce qu’on peut écouter sur Forever Scarlet Passion, mais l’œuvre de Beautality n’est même pas vraiment doom, non. Le duo londonien propose plutôt un mix de cold-wave/indie aux accents gothiques par moments ("Einfallen") et de metal qu’on pourra qualifier de black prog, à défaut d’un meilleur terme. Le premier acte fait la part belle au premier genre, le second, plus violent, privilégie le deuxième axe musical. Le tout donne un mélange qui se tient. Nachtmystium et d’autres l’avaient déjà fait, mais "Einfallen" et "Dopplegänger" vont beaucoup plus loin dans le croisement des genres. Quand il chante en mode clair, D.M. Ravengarde montre qu’il possède une voix chaude, presque bluesy, assez originale, proche de ce que l’on peut entendre chez Barry Adamson. Un bon point donc. Mais pour en revenir à la longueur des titres... de l’indie... du black, rien qui incite une chanson à frôler les vingt minutes, et pourtant… Pourtant ils ont osé.
Comment s’y sont-ils pris ? Iiiillllsss n’ooooonnnnntttt paaaaas raaaleeennnnttiii leeee ryyyythhhhhmmmeeeeee, vu qu’il ne s’agit pas d’un album de doom (cf. plus haut). Non, leur truc c’est plutôt de répéter la même chose plusieurs fois, vous voyez ? Non, leur truc c’est plutôt de répéter la même chose plusieurs fois, vous voyez ? Non, leur truc c’est plutôt de répéter la même chose plusieurs fois, vous voyez ? Non, leur truc c’est plutôt de répéter la même chose plusieurs fois, vous voyez ? Einfallen n’est pas un album monolithique, chaque titre propose un nombre raisonnable de séquences différentes, mais disons que les morceaux auraient pu durer moitié moins de temps sans que personne ne trouve rien à redire. Du coup, si les deux premiers morceaux retiennent l’attention par une certaine originalité et une qualité indéniable ("Einfallen" est également la chanson la plus courte, ça aide…), plus le temps passe et plus les yeux piquent et les paupières se font lourdes, la faute à la longueur des titres évoquée ci-dessus, mais aussi au fait que le second acte est plus métallique (malgré des débuts de titres donnant presque tous dans le rock indé) et largement moins étonnant que le premier. La seconde œuvre des Anglais reste globalement intéressante, mais pas captivante.


Einfallen est une œuvre qui sort des sentiers battus deux titres durant, avant de retourner sur des terrains connus durant une heure et quart et quatre morceaux bien trop longs. C’est dommage car Beautality semble posséder un potentiel certain. Croisons les doigts pour que le prochain album s’avère plus concis et davantage orienté vers le style défini au début de l’album.
 


Un commentaire ? Un avis ? C'est ici.


©Les Eternels / Totoro mange des enfants corporation - 2012 - Tous droits réservés
Trefoil polaroid droit 2 polaroid milieu 2 polaroid gauche 2