CHRONIQUE PAR ...
Crafty
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
8/20
LINE UP
-Leandra
(voix+piano+claviers+programmation)
-Oli Schmidt
(guitare+programmation)
TRACKLIST
1)Noisy Awareness
2)Lie To Me
3)The Art Of Dreaming (feat. Sven Friedrich)
4)Coloured
5)Naked Eyes
6)Angeldaemon
7)Tyberi Folla
8)Son Of Venus (Danny's Song)
9)Lullaby
10)Pi
11)Inverted Mirrors Of Decay
DISCOGRAPHIE
Leandra, ça ne vous dit rien. Sauf si vous connaissez son autre nom : Ophelia Dax du groupe Jesus On Extasy où elle officie aux claviers et aux petites tenues gothiques très serrées. Là comme ça, c'est plus parlant d'un coup… Par contre, arriver aux claviers avec un album nommé Metamorphine, c'est un peu la porte ouverte à toutes les fenêtres.
Et pourtant, la biélorusse a une formation classique de qualité, elle cite d’ailleurs dans ses sources d’inspirations Rachmaninov ou l’inévitable Chopin. Pianiste de talent comme en attestent ses multiples récompenses en Biélorussie et en Allemagne, elle fait partie de ces musiciens de formation classique qui bifurquent pour se retrouver dans une mouvance plus populaire. Cependant, le piano est rarement utilisé comme instrument principal, et c’est dans l’électro organique qu’elle va chercher la composante première de sa musique.
Leandra c’est un mix de Björk et Tori Amos au niveau du chant, un peu comme notre Eilera nationale (qui a sorti un bien bon album récemment d’ailleurs) mais en moins bien. Effet de mode ? Faudrait pas voir le mal partout mais quand même. Une voix assez enfantine donc, qui se pose sur des nappes de claviers parfois éthérées, parfois plus kitsch et des effets électroniques pas toujours bien placés. En fait, le principal problème des chansons c’est qu’elles ne démarrent pas, dans "Noisy Awareness" qui ouvre l’album, on s’attend toujours à quelque chose de plus fort, plus puissant, mais jamais ce moment ne viendra.
Même quand les guests comme Sven Friedrich ou Chai Deveraux s’annoncent, rien ne change vraiment, leur présence passe inaperçue, comme l’album. Certains titres laissent des souvenirs moins périssables que d’autres, comme "Lie to Me" ou le sombre "Lullaby" mais globalement, le tout est linéaire et redondant. Par exemple "Coloured" c’est de la musique pour pub de parfums, "Tyberi Folla" (non, ce n’est pas une référence à l’ex-première dame de Paris) une bonne base instrumentale couplée à des parties vocales traficotées de façon à irriter le creux de l’oreille, "Naked Eyes" du Massive Attack pauvre avec autant d’originalité que le groupe moyen de speed mélo allemand et la liste pourrait continuer encore un moment.
Il est dur d’être original dans ce genre, mais venant d’une pianiste assez spéciale dans son genre avec d’aussi bonnes références, on était en droit d’attendre autre chose que ça. Passer le temps de l'album à chercher des chansons moins mauvaises n'est généralement pas bon signe. Il y a fort à parier qu’il y aura d’autres albums, et que la façon de faire évoluera, mais en attendant il y a bien plus intéressant dans le genre ou même dans les sédatifs (et pourtant le titre de l'album annonçait déjà assez la couleur...).