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CHRONIQUE PAR ...

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Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Scott Jensen
(chant)

-Alexander Kjeldsen
(guitare)

-Martin Sørensen
(guitare)

-Bjørn Jensen
(basse)

-Kim L. Jensen
(batterie)

TRACKLIST

1)Hate Takes Its Form
2)...And Blood Will Flow
3)Degrading The Worthless
4)Within The Flesh
5)Intent To Kill
6)Impurity
7)Beyond Murder
8)Malice - Kill To Conform
9)Domestic Slaughter
10)Regain Our Masochist

DISCOGRAPHIE


Dawn Of Demise - Hate Takes Its Form



Dieu que ça fait du bien ! Pardonnez ce blasphème (c’est peu dire quand il s’agit de brutal-death), mais ceux qui pensaient que le death-metal aussi lourd et gras que l’humour de Bigduff, telle que cette musique était pratiquée durant les ’90 par des groupes US comme Suffocation ou Cannibal Corpse, était passée de mode - diluée dans les courants venus de la scène hardcore qui semble fusionner avec la scène death en ce moment - eh bien ces gens là peuvent se réjouir (ou se lamenter, c’est selon) : Dawn Of Demise remet les pendules à l’heure avec leur premier album. Et ça fait mal – mais ça fait du bien.

Impossible de ne pas faire le parallèle entre Dawn Of Demise et Suffocation. Déjà, le chant : le Jensen au chant (y a trois Jensen dans le groupe, déduisons-en subtilement que soit ce sont des frangins, soit Jensen est un nom étonnamment courant dans ces contrées) se réclame ouvertement de l’influence de Mullen sur son organe - vocal, bien sur - et en effet ça se sent. Même style de growl gras et râpeux, celui de Jensen étant quasi systématiquement doublé, ce qui lui confère une ampleur et une patate non négligeable. Au niveau de la prod’, même constatation, puisqu’on assiste à une réactualisation du son du mythique Effigy Of The Forgotten : guitares très graves dont le son en étouffé (en palm mute pour les pratiquants) résonne dans le spectre des basses, batterie sèche et compressée, bref : rien à redire la production, toute en puissance, moins étouffée que celle de Effigy Of The Forgotten mais plus dynamique que celle de Pierced From Within.

Là où la niche du brutal death de l’école new-yorkaise se réduit comme peau de chagrin, avec les dernières productions de Suffocation tout à fait médiocres – restent encore Immolation et dans une moindre mesure Mortician - Dawn Of Demise tombe donc à point nommé pour redynamiser tout ça. Seul bémol : ils ne sont pas du tout new-yorkais, mais Danois (de Silkeborg, pour être précis). Mettons ça sur le compte de la mondialisation et réjouissons-nous : les américains n’ont pas le monopole du brutal-death. Parce que plutôt que de céder aux sirènes du melodeath qui résonnent dans les pays nord européens, Dawn Of Demise nous balance Hate Takes Its Form, bon exemple de ce qu’une formation des années 2000 peut proposer dans un style qui va sur ses quinze (vingt ?) ans.

Alors pourquoi cet album est-il si bon ? Parce que Dawn Of Demise et ses membres sont suffisamment malins (bon ok, faut pas être Einstein non plus) pour ne pas rester bloqués au milieu des années 90 et intègrent donc intelligemment des éléments plus contemporains dans leur brutal-death traditionnel. À commencer (et principalement) par des rythmes vaguement typés hardcore avec ce qu’ils dégagent d’efficacité. Attention, il s'agit ici d’influence, pas question de se vautrer dedans tel le porc dans sa fange. Ce subtil ajout rend la musique de Dawn Of Demise superbement puissante par moment (sur "Beyond Murder" ou "Within The Flesh", par exemple). Le tempo est globalement assez lent, les blasts se comptent sur les doigts de la main, et pourtant on parle bien de brutal-death tant l’énergie qui se dégage du combo est palpable.

Et à l’instar de Suffocation, Dawn Of Demise est technique. Pas autant que le fabuleux Pierced From Within et sa virtuosité (n’ayons pas peur des mots, la virtuosité ne se résume pas à Malmsteen et Petrucci), mais les Danois se posent là. Comme leurs grands frères new-yorkais, Dawn Of Demise s’éclate à changer de rythme très souvent, à enchaîner les breaks et à pondre des mesures bancales enchaînées avec intelligence par des rythmes plus martiaux, contraste qui ne date pas d’hier mais qui fait toujours son petit effet. Mention spéciale au batteur qui plombe (dans le bon sens du terme) le groupe avec ses rythmiques lourdes et violentes et n’hésite pas à déployer une bonne dose de technique dans son jeu, méritant presque le qualificatif de Portnoy du death-metal (cette chronique risque décidément d’être une ode à l’hérésie pour certains). Bref, un quasi sans faute pour nos pratiquants de BDNY (Brutal Death from New-York) venus du Danemark.


On notera un petit bémol quant aux structures un peu décousues des chansons, mais le concept intrinsèque de structure n’est certes pas un aspect prédominant du brutal-death. Hate Takes Its Form est donc un très bon album qui ne demande pas un gros investissement de la part de l’auditeur mais qui se révèle étonnamment agréable à écouter, et pas seulement par les nostalgiques des albums de Suffocation évoqués plus haut - parce que malgré leurs points communs, Dawn Of Demise n’est pas une simple copie carbone mais bien une véritable et intelligente mise à jour de ce qu’on a aimé chez eux.


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