CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12.5/20
LINE UP
-Ryan Waste
(guitare)
-Tony Foresta
(chant)
-Land Phil
(chant/basse)
-Dave Witte
(batterie)
TRACKLIST
1)Intro/Death Ripper
2)Unleash the Bastards
3)The Thing
4)Blood Drive
5)Accelerated Vision
6)Guilty of Being Tight
7)Thrashin of the Christ
8)Hazardous Mutation
9)Nailed Casket
10)Abusement Park
11)Black Ice
12)Mind Eraser
13)Terror Shark
14)Set to Destruct
15)Bang Over
DISCOGRAPHIE
Avec leur pochette d'album rigolote qui fleure bon l'amateurisme, on ne sera pas surpris de trouver en Municipal Waste une formation punk. Mais attention il s'agit ici de "punk plus": il est en effet difficile de savoir si on a affaire à une bande de métalleux portés sur le punk ou a une bande de punksters qui cultivent un goût immoral pour le métal et le thrashcore. C'est sûrement un peu tout à la fois, et Hazardous Mutation est un album qui combine sans cesse musique à crêtes et musique à patches, pour un résultat on ne peut plus énergique.
C'est sûr que l'énergie est l'atout numéro un du groupe. De la première à la dernière et quinzième plage on ne trouve que ça, une énergie débordante à l'image du chanteur qui ne fait que beugler, beugler, et beugler encore. On n'est pas dans le growl, attention: à l'image de Butch de Barcode ou Casey d'Amen et Scum, le gaillard crie comme on insulte le gars du trottoir d'en face, dans le plus pur style hardcore straight-edge. Ce style de chant aura toujours ses fans comme ses détracteurs et je dois avouer que j'y suis personnellement de plus en plus sensible. Le côté bête et méchant de ces "taunts" colle on ne peut mieux à une musique comme le punk-hardcore qui est faite avant tout pour taper et constitue en quelque sorte la frontière entre punk-rock (Offspring, Green Day et compagnie) et punk tout court.
A ce vocaliste punkoïde sont associés des guitaristes et un batteur résolument métal dans leur jeu: même dans les parties speed le batteur garde un feeling thrash très perceptible dans ses roulements et son jeu de double pédale assez impressionants d'ailleurs). Les guitares tapent dans le heavy/thrash version survitaminée, alors que les breaks de basse rappellent Rancid et autres Nofx. Vous l'aurez compris: on est vraiment dans le mélanges des genres. Et c'est un mélange fort réussi que Municipal Waste nous propose: les transitions entre parties punk/hardcore et plans heavy -on compte même de nombreuses harmonies de guitare et un solo de shred, c'est dire!- se font sans heurt et on doit reconnaître à la formation un certain talent de ce point de vue-là. Le chant éructé ne choque pas sur les parties heavy-metal et sonne évidemment à merveille sur les parties punk. La formule du groupe fonctionne indéniablement, le problème n'est pas là: c'est du côté des compos que le bât blesse.
En effet, Municipal Waste propose pas moins de quinze titres d'une moyenne d'une minute trente à deux minutes trente. Le format punk-core est donc privilégié à de "vraies" chansons, et c'est à mon avis fort dommage. Car le groupe dispose d'un bon paquet de riffs et d'enchaînements assez killer mais les gâche en les dispersant sur autant de chansons très courtes. Que faire alors devant un espoir sans cesse déçu? Considérer ce CD comme une grosse compo divisée en chapitres? La tentation est grande, mais vers les deux-tiers de l'album on se rend compte qu'une certaine lassitude s'installe car les formules du groupe ont tendance à se répéter. Ce travers aurait été évité avec un travail sur les chansons qui aurait éliminé les plans trop semblables à d'autres: ce travail n'a pas été fait donc la gêne subsiste.
Conclusion: Municipal Waste propose un mariage musical indéniablement intéressant et bien maîtrisé mais échoue à proposer de vraies compos que l'on retient. Cet album est cantonné au rôle de musique de fond car on ne mettra jamais une plage du cd en disant «écoute celle-là, elle est terrible», à part peut-être le titre éponyme qui tape presque dans le black au niveau du riff... Non, il faudra se taper tout Hazardous Mutation et y faire son marché soi-même, en sélectionnant les excellents plans qui parsème cet album et en luttant contre une impression de déjà entendu qui s'installe insidieusement après quelques écoutes. C'est tout de même dommage, car le potentiel et la niaque sont vraiment présents.