CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Jan Thore Grefstad
(chant)
-Nobby Norberg
(basse)
-Toya Johansson
(guitare)
-Ronny Milianowicz
(batterie)
TRACKLIST
1)The Exodus (intro)
2)My Judas
3)In Shadows Lost From The Brave
4)My Heart
5)The Burden
6)No Mans Land
7)Ride Forever
8)Black Symphony
9)Deamons
10)The Brave Never Bleeds
11)My Sorrow
12)Run For Your Life
DISCOGRAPHIE
Un groupe de heavy metal suédois. Le plus attentionné de nos lecteurs fera immédiatement la remarque suivante, fort pertinente au demeurant :« Tiens donc?». Car c'est peu dire que l'amateur est coutumier du fait. Pour être plus précis, c'est à une formation suédo-norvégienne que nous avons à faire, nouvelle qui plus est. Car oui, Saint Deamon? Jamais entendu parler. Par contre, en regardant les membres qui la composent, on se rend vite compte qu'il y a du connu là-dedans.
Ronny Milianowicz, par exemple, a participé à l'écriture de morceaux avec Primal Fear, Joacim Cans et Dionysus, Toya Johansson a collaboré avec Sinner et Ride The Sky, etc. Rien que ça. Il en va de même pour a peu près tout le personnel qui compose cette formation, producteur compris. On part donc à la conquête de cet album rassuré. Car c'est bien de conquête dont il s'agit. Il faut dire, avec un titre pareil, In Shadows Lost From The Brave et un navire un peu daté en guise de pochette, peu de chances de se tromper sur la marchandise, on va avoir droit a du metal bien guerrier comme il faut, avec des hymnes et des gros riffs. Gagné! Mais attention, du bon mon Seigneur! Ca commence assez fort, après une intro plutôt banale, avec la bien puissante "My Judas", qui tabasse comme il faut avec son riff bien lourd, servie par le son qui va bien. Le travail des claviers est d'ailleurs intéressant, car il donne aux compositions une bonne partie de leur puissance. La voix de Jan Thore Grefstad fait mouche dans un registre tout à fait suédois, à savoir mélodieux, plutôt haut perché sans faire dans l'ultrason non plus, enrobé d'une pointe d'agressivité. Le vocaliste rappelle d'ailleurs beaucoup Jonny Lindqvist de Noctural Rites.
Côté musique, on navigue (ha ha ha) entre le bon et l'anecdotique. Certaines compositions sont de véritables hits avec une vraie personnalité, notamment un "The Burden" assez enragé sur un rythme pachydermique qui fait des ravages, ou le talent du chanteur fait merveille. Mais certaines sont malheureusement beaucoup trop proches d'un Hammerfall pour être prises véritablement au sérieux. D'ailleurs, c'est "No Mans Land" qui s'enchaine avec le titre suscité, et c'est bien dommage. Le refrain est tout particulièrement à proscrire tant il verse dans la caricature involontaire bas de gamme. Tout le titre est d'ailleurs a peu près du même acabit. Ces moments sont fort heureusement minoritaires, et l'album dans son ensemble s'en sort très bien, et même si l'originalité a quasiment quitté le navire (ha ha ha), la simple qualité des compositions permet au tout de tenir debout. Rien de bien transcendant, certes, mais on passe un bon moment, c'est bien le principal. Même les titres les plus moyens ont généralement tous un passage au-dessus du lot. La fameuse "No Mans Land" se retrouve même sauvée par sa fin, avec un passage plus calme et un solo bien senti là où il faut.
Pourtant, avec les qualités suscitées, la note ne sera pas plus grande. Tout d'abord parce que l'album a beaucoup de mal a tenir l'épreuve du temps, et se noie un peu dans la masse de sorties heavy metal. C'est malheureux à dire, mais ce n'est qu'une galette de plus parmi tant d'autres, une bonne certes, mais ça s'arrête là. Avec un peu plus de personnalité et des influences un peu moins flagrantes et mieux digérées, nul doute qu'un telle formation pourra prétendre à aller plus loin. Reste maintenant à espérer.