CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Ryan Patterson
(guitare+chant)
-Mike Pascal
(basse)
-Chris Maggio
(batterie)
TRACKLIST
1)No Benefit
2)Defeater
3)The Fate Of Men
4)Seven Cities
5)Profetas
6)Shake It Off
7)Skyline Fucker
8)Funeral Line
9)White Religion
10)Interceptor
11)Fall Of The Pigs
12)Believer
13)The Burden
DISCOGRAPHIE
L'album de 2005 Goddamage avait visiblement plu à pas mal de monde si l'on en croit les chroniques disponibles sur le Net, et la nouvelle de la signature de Coliseum chez le réputé label Relapse avait donc été bien acceuillie ça et là. Mais comme on ne peut pas tout connaître, sachez que votre serviteur découvre totalement le groupe de Louisville avec ce No Salvation. Les comparaisons avec l'œuvre antérieure étant donc impossibles, on fera avec ce qu'on a.
Les premiers moments ne sont pas très prometteurs : si le son de l'album est très réussi dans le genre hardcore sale bien rock (aux antipodes du son saturé NYC), le tout dégage une impression de violence gratuite et sans objet assez gênante. "No Benefit" fonce pied au plancher d'une manière très directe et très punk, Ryan Patterson beugle sans cesse sur la même tonalité et le tout se révèle plus ennuyeux qu'autre chose, surtout quand le refrain revient dans un hardcore old-school avec les potes qui hurlent en chœur et que tout ça n'avance pas d'un millimètre. Puis un éclair jaillit : l'intro de "Defeater" part quelques moments dans le postcore emo, cet hybride au nom imbitable où la mélodie peut surgir à n'importe quel moment après un plan déstructuré. Ça ne dure malheureusement pas, mais durant un instant Coliseum a balancé une sauce bien plus intéressante que son approche d'agression pénible, donc on tend l'oreille.
Et on a bien raison : No Salvation est en effet un ambum-mélange. D'un côté un hardcore punk simple, agressif et lourdingue qui ne fait pas vraiment frissonner, de l'autre des incursions de postcore et d'emo saisissantes, oasis d'inventivité dans un désert de bourrinage stérile. Les refrains donnent généralement dans la première tendance et il est donc rare d'en retenir un. Idem pour les couplets qui se limitent trop souvent à un riff bruitiste sur lequel le batteur colle moult roulements et à un chant égosillé sans intérêt. "Seven Cities" est une compo incroyablement chiante de ce point de vue, et quand le groove, l'inventivité et la mélodie hypnotique de "Profetas" (du postcore emo de grande classe) arrivent derrière on se dit que si c'était tout le temps comme ça ce serait l'éclate. Malheureusement Coliseum ne l'entend pas de cette oreille et maintient une proportion 2/3 - 1/3 sur tout le disque. Dommage.
No Salvation plaira peut-être aux amateurs de punk-hardcore direct et méchant... mais ils seront peut-être dérangés par les plans plus travaillés et la complexité rythmique constante du batteur. Les amateurs de post-hardcore comme moi apprécieront ces derniers aspects, mais risquent de trouver très pénibles les passages bébêtes et la linéarité du chant. Sans manquer de talent, Coliseum risque au final de ne pas enthousiasmer grand-monde...