CHRONIQUE PAR ...
Beren
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Stéphane Azam
(chant)
-Mathieu Roszak
(guitare)
-Guillaume Schleret
(guitare)
-Romain Fiorot
(basse)
-Laurent Michalak
(batterie)
TRACKLIST
1)Elevation
2)Inferno
3)Code
4)Peripherals
5)Sabbat
6)Opium
7)Samen
8)Thujon
DISCOGRAPHIE
À première vue, c’était mal parti. En effet, sous ses aspects simplistes aux relents industriels, l’artwork du premier album des Français d’Hollow Corp ne donnait pas vraiment envie que l’on s’offre à lui. Comme quoi, le gros cliché qui consiste à ne jamais se fier aux simples apparences se vérifie une nouvelle fois avec cet album qui, disons-le tout de go, jette un gros pavé dans la mare post-hardcore.
En fait, Cloister Of Radiance est un putain d'album, un hommage très personnel fait aux plus grandes influences du groupe (Cult of Luna, Neurosis), d’une noirceur abyssale – il entre dans le cercle très fermé des albums les plus lourds de cette année 2007 – et faisant preuve d’un entêtement à demeurer dans les profondeurs, à l’inverse des derniers albums du saint triumvirat qui règne sur la scène post-hardcore.
S’il fallait définir Cloister Of Radiance par ses dénominateurs communs avec les groupes sus-cités, c’est d’abord un son mirifique – écoutez le riff de dix tonnes qui égrène "Elevation", entrée en matière on ne peut plus démonstrative du talent de ces cinq gaillards – mené à la baguette par une paire de guitares littéralement stupéfiante, une rythmique plus chatoyante que la moyenne – mention spéciale pour les lignes de basse de Romain Fiorot qui mettent sur le cul – et un chant surprenant, totalement en phase avec l’univers malsain et d’une froideur absolue développé par le groupe.
Mais en prenant ces facteurs communs et une relecture appuyée du genre post-hardcore sur la pièce maîtresse de l’album ("Peripherals", qui, au bout de cinq minutes, balaie enfin tous les a priori que l’on aurait pu avoir sur le groupe), on en oublierait presque que, malgré la présence bienvenue de Magnus Lindberg au mixage de l’album (qui n’est autre que le guitariste de Cult of Luna), le juvénile Hollow Corp n’est vraiment pas un clone sans âme de ces groupes cultes. Preuve s’il en est de l’intelligence musicale des Colmariens : la deuxième partie de l’album, plus prompte à honorer les vieux canons du hard-rock 80’s en passant la surmultipliée niveau lourdeur ("Sabbat", vachement culotté) qu’à diluer les mêmes riffs déjà entendus mille fois.
Du coup, l’ensemble, bien que loin d’être évident et accessible pour tous ceux dont l’oreille n’est pas habituée au style écrasant proposé par le groupe, passe sans problème. Teinté d’une dose progressive foutrement bienvenue (haaaa, "Peripherals" et "Thujon", qui jouent avec nos nerfs), ce premier album - ne l’oublions pas! - évite presque un à un la majorité des clichés du genre. Ainsi, Hollow Corp a tout d’un futur grand de la scène post-hardcore française aux côtés de Time To Burn, Dirge et de Year Of No Light. Un de mes derniers gros coups de cœur de l’année 2007.