CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
6/20
LINE UP
-Stephanie Luzie
(chant)
-Lord Lornhold
(chant+basse)
-Azmo
(guitare)
-Shadrak
(batterie)
TRACKLIST
1)Balance (Intro)
2)Ebon Queen
3)Frozen Innocence
4)Riven
5)Stars Are Falling
6)Crucified
7)Green Lake's Ground
8)Fever of Temptation
9)When The Ice Breaks
10)The Marching Of The Fey
11)Firebird
12)Deliverance
13)Comets (Nova Part I)
14)Watermight (Nova Part II)
DISCOGRAPHIE
Et un disque de métal symphonique de plus, un. Le genre ne s'essouffle pas et les sorties continuent d'affluer à un rythme soutenu, avec un rapport qualité/quantité assez faible. Effet de mode aidant, chaque groupe ayant une chanteuse lyrique en son sein est presque sûr d'être signé, quelle que soit la qualité de sa musique. Et voilà le résultat de cette transformation d'une œuvre d'art en un simple produit commercial: un album dont la recherche artistique frôle le zéro absolu, mal fichu et mal interprété.
Les aficionados du metal gothique/symphonique reconnaitront certains noms apparaissant dans ce Nova: la chanteuse Stephanie Luzie oeuvre aussi dans le groupe autrichien Darkwell, et Matze Hechler, le growler de Crematory, fait partie des invités. Leur premier album n'avait pas laissé une impression mémorable et le groupe ne semble pas avoir envie de rectifier le tir pour son second disque. Ainsi, tous les clichés du metal symphonique sont repris par Atargatis, qui croit surement bien faire pour se creuser une place de choix dans la niche commerciale du metal à chant féminin. Malheureusement, ce n'est pas le chant de Stephanie Luzie qui mettra la musique en valeur. Chantant en lyrique sur l'intégralité du disque, sa voix trop haute perchée perce les tympans sur la longueur. Monotone et plat, son chant ne transmet absolument aucune émotion. Bien pire même puisqu'à elle seule, elle réussit à abaisser le niveau de certaines chansons. "Firebird" par exemple débute correctement, avec plus d'agressivité que la moyenne du disque, mais l'arrivée de la voix bien trop aiguë de Stephanie détruit tout. Le summum est sur "Crucified", un titre déjà mauvais musicalement. Les vocalises ridicules en fond, les lignes de chant sans originalité et mal interprétées enfoncent encore plus ce morceau.
Les compositions sont sans originalité, elles ne comportent aucune surprise et aucune accroche. Globalement, elles sont répétitives ("Riven", un titre d'obédience pop-80s horripilant, "Green Lake's Ground"), simplistes ("Deliverance", dont la première moitié de la chanson n'est qu'une simple nappe atmosphérique) et trop brouillonnes. Absolument rien n'en ressort, et ce n'est pas le mixage aléatoire qui va relever le niveau: "Crucified" est un mur de son dont aucun instrument ne ressort. Les éléments symphoniques sont utilisés superficiellement: juste quelques passages ici et là, découplés de la musique et sans originalité. De même pour les nappes de claviers, qui ne font ressortir aucune ambiance ou émotion, bref, aucun relief. Elles sombrent même dans le risible sur "Crucified", avec leurs sons de clochettes. Il y a bien quelques artifices pour faire illusion: l'interlude un peu folk de "Frozen Innocence", la flûte sur "Green Lake's Ground" ou le début type marche militaire de "The Marching Of The Fey", mais cela ne suffit pas pour rendre les chansons intéressantes. Le travail de riffing est plutôt maigre, avec peu de riffs et aucun réellement original ou même accrocheur. Le guitariste effectue juste un travail de fond au final, sans jamais prendre l'espace sonore qu'il devrait, soutenu par une batterie plutôt faible et peu mise en avant par la production, qui manque de puissance.
Atargatis incarne le metal symphonique dans ce qu'il a de plus pénible: chant lyrique désagréable et plat, compositions brouillonnes et sans originalité, voire même ennuyeuses puisque manquant cruellement d'accroches. Si l'on ajoute le mix et la faible production, le résultat est un album à oublier au plus vite, qui ne saura satisfaire que les fans les plus acharnés du genre.