CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
7.5/20
LINE UP
-Ben Hollyer
(chant)
-Matt Lerwill
(guitare)
-Steve Beatty
(basse)
-John Watt
(batterie)
TRACKLIST
1)A Munitions Crusade
2)In My Magnificent Circus
3)High Octane Climate Changer
4)Another Day
5)Hallowed Be Thy Army
6)Friendly Fire
7)Blood and Sweat
8)A Sun That Never Sets
9)Religion ?
10)So Poor
DISCOGRAPHIE
Après l'armée, l'armure. October File ne change pas réellement de registre avec cet album : l'EP Hallowed Be Thy Army sorti l'année dernière avait déjà affirmé le fort penchant du groupe pour l'association entre l'univers militaire et l'univers divin, et tels leurs compatriotes Bolt Thrower ils semblent bien décidés à suivre leur ligne thématique jusqu'au bout. Voici donc Holy Armour From The Jaws Of God, un disque pas vraiment dédié à l'étude des habitudes reproductrices des chevreuils des forêts danoises.
Premier et massif constat à l'écoute de ce cd : mais quelle production de porc sous hormones ! S'il fallait un mètre-étalon du son de gratte thrash/indus le riff d'entrée de "A Munitions Crusade" serait bien placé, surtout quand un son de basse délicieusement gras et saturé vient compléter le spectre sonore. L'intro de "Another Day" permet d'ailleurs de profiter de cette basse vrombissante, et celle de "Hallowed Be Thy Army" de constater que la batterie est sèche juste ce qu'il faut (le son de grosse caisse est vraiment yummy). La prise de chant comme le mix mettent très bien en valeur l'organe corrosif de Ben Hollyer. Ce dernier est indéniablement l'atout d'October File : son chant aussi puissant que déchiré dégage une agressivité phénoménale, d'autant plus qu'il atteint des notes relativement hautes sans jamais déraper ou montrer un quelconque signe de faiblesse. Il ne dévoile son chant clair que très rarement ("A Sun That Never Sets", "So Poor") mais se révèle également à l'aise dans cet exercice, ce qui ne gâte rien.
Le problème est au niveau des compos. La formule d'October File est grandement basée sur la répétition : on trouve un riff et on le fait tourner tandis que le chanteur s'égosille par-dessus. Encore et encore... et ce pendant des compos qui ne descendent jamais en-dessous de quatre minutes et montent parfois au-dessus de six. Cette approche minimaliste semble avoir un but hypnotique : j'imagine qu'avec suffisamment de drogues dans l'organisme on peut atteindre un état de transe à l'écoute des riffs uniques (ou presque) de "Friendly Fire" ou "Blood and Sweat", mais en dehors de ces conditions très particulières d'écoute on se fera surtout sérieusement chier. Cet entêtement à tourner en rond a au moins un avantage : quand un break finit enfin par débarquer c'est une bouffée d'air frais. Sauf que cet album de près d'une heure en présente très peu, et qu'au bout d'un moment même la puissance brute du chant finit par gaver. Il faut attendre le dernier titre pour qu'une rupture de ton arrive enfin (mélodie plutôt que riff) mais c'est trop tard.
Une prod hénaurme, un chanteur terriblement efficace... et une heure d'ennui crasse provoqué par des chansons horriblement répétitives, au minimalisme insupportable car pas du tout captivant. October File avait toutes les cartes en main pour exploser le chaland, il se contera de l'assommer voire de lui donner des envies de violence à la longue. Dans la série pétard mouillé on aura rarement fait mieux.