CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Dracunculus
(guitare)
-Vulnus
(chant)
-Tetrapus
(basse)
-Hordeolum
(batterie)
TRACKLIST
1)Intro
2)A Song Of Plague
3)Inglorious Fever Of Antonius
4)Mahapaatra
5)Brethren Of The Weeping Corpses
6)Sequestra
7)The Asphyxiation
8)Sentinels Of The Severed Flesh
9)Sacrosanct
10)Kiss Of The Blowfly
11)Outro
DISCOGRAPHIE
Sjodogg -
Landscape of Disease and Decadence
Nouveau groupe venu de la Norvège, Sjodogg comporte en son sein des membres de Crest of Darkness, Enthral et The Flesh. Après 3 demos sorties entre 2004 et 2006, le premier album du groupe, Landscape Of Disease And Decadence, sortira sur nos terres début 2008. D'après le discours promotionnel, il faudrait s'attendre à une petite révolution dans la scène dark metal, avec Sjodogg et son black-metal progressif en tête de fil.
Sjodogg n'a rien de réellement progressif, les quelques éléments se rapprochant du genre ne suffisant pas à lui donner cette étiquette. Certes il y a des changements de rythmes fréquents, variant entre le lent et le up-tempo. La durée des chansons oscille fortement elle aussi, pas de pièces épiques (la plus longue composition frise les 7 minutes), mais de courts interludes (moins de 2 minutes) parsèment le disque. Certes il y a des variations brusques entre le black-metal et des parties acoustiques. Certes le chant est loin d'être monotone: le chant rauque, plus death que black-metal, est majoritaire, mais oscille entre le murmure ("Mahapaatra") et le chant parlé ("The Asphyxiation"). Et c'est bien tout. Aucune expérimentation ou réelle originalité ne vient ponctuer ce disque. Prenons l'exemple des passages acoustiques, gimmick maintes fois utilisé par divers groupes (qui a dit Pantheon I ?). Ils aèrent le disque mais, étant trop répétitifs et sans inspiration, ne réussissent pas à créer d'ambiance. Les compositions comportent quelques détails de fond qui nécessitent plusieurs écoutes pour être découverts, bien qu'ils n'apportent que peu. Seuls les voix fantomatiques sur "Sequestra" construisent une réelle atmosphère.
Une fois le grattage de tous ces éléments tape à l'oeil effectué, que reste t-il en dessous ? Il ne reste plus que du black/death métal fortement old-school, qui constitue le coeur de l'album. Minimaliste et crue, la musique n'est pas foncièrement technique. Pas de riffs qui tuent, les guitares servent à créer une ambiance grâce aux arpèges, plutôt réussis d'ailleurs ("Sequestra"). Puisque les passages acoustiques échouent, ce seront ces quelques moments mélodiques qui rendent le disque intéressant. Le reste n'est que du black correctement exécuté, mais ennuyeux, sans originalité ni personnalité, si ce n'est le chant efficace de Vulnus. Un second bon point peut être attribué à Hordeolum pour le groove qu'il insuffle avec la grosse caisse. Malheureusement le mix déséquilibre complètement la batterie: autant la grosse caisse ressort et insuffle de la puissance, autant la caisse claire sonne creuse et manque singulièrement de pêche. Le reste de la production est correct, et le son global est légèrement granuleux.
Au final, nous sommes loin d'une quelconque révolution. Très loin même, car Sjodogg délivre au final un n-ième album de black métal, sans inspiration, avec juste quelques passages mélodiques ou groovy pour relever le niveau. Un disque à la durée de vie très limitée, qui satisfera les fans du genre le temps d'une écoute, voire deux ou trois, histoire de chercher les petits détails qui ne sont au final que de la poudre aux yeux.