CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12.5/20
LINE UP
-Rufus
(chant)
-Aniol
(basse+chant)
-Opath
(guitare)
-Eryk
(guitare)
-Melon
(batterie)
TRACKLIST
1)99% Of Evil
2)Hey You
3)Murdered Magicians
4)Lucy Fair
5)Freaky Friday
6)Fake Demon
7)Invisible Cry
8)Prophet
9)Disbelief
10)E.C.E.G.
DISCOGRAPHIE
J'aurai tout de même essayé… Malgré une tentative pitoyable de jouer sur la corde sensible du culte en me fendant d'un « mais je te jure Alexis, c'est du stoner polonais, faut que tu chroniques ça! » auprès de mon collègue et néanmoins camarade slave, je n'ai pas pu lui refiler le bébé. Ce n'est pas que je n'aime pas le gros rock qui tache, hein, c'est juste que je préfère le postcore néoprog (et je m'y connais bien plus, aussi). Après tout un peu de musique à bikers ne fait pas de mal de temps en temps, et vu que le dernier Danko Jones est sorti cette année c'est toujours bon à prendre pour passer le temps en attendant le prochain.
Si quelques riffs de ce CD (écoutez "Hey You") rappelleront à certains le Canadien métis évoqué plus haut, la voix est très clairement influencée par un autre symbole vivant de la classe : James Hetfield a encore frappé! Rufus le vocaliste de Corruption est un quasi-clone du grand Jaymz, avec une préférence pour la période Load/Reload. Cette caractéristique en amène une autre : le titre "Dirty Window" sur St. Anger étant très clairement stoner on a souvent l'impression d'en entendre des déclinaisons, car cette chanson vient immédiatement en tête quand la formule « riffs stoner + voix hetfieldienne » pointe son nez. Heureusement pour le groupe, Corruption ne se cantonne pas à une approche totalement monovalente du genre, sinon entendre dix versions alternatives de "Dirty Window" aurait vite lassé.
En bons émules de Black Sabbath, Corruption a également à cœur de ralentir fortement le tempo de temps à autres pour aller taquiner le doom. Le boogie de "Murdered Magicians" s'en trouve par exemple rehaussé et la section lente donne un autre intérêt à la chanson. Le riff-pivot de "Lucy Fair" est une bonne réussite dans cette approche lourde, et le chanteur sonne d'ailleurs un peu moins comme Hetfield. L'instrumental "Freaky Friday" passe bien malgré un côté très répétitif : la lourdeur du riff est exemplaire donc on ne se plaint pas. Corruption arrive en général bien à dénicher un bon vieux riff sentant l'huile de moteur et à le faire groover, comme en témoigne une chanson comme "Fake Demon" qui réussit de plus à mettre en avant un côté FM à la Nickelback sans perdre une miette de cohérence artistique ou de crédibilité. Pas mal!
Virgin’s Milk se partage entre ces différentes directions gravitant autour du stoner-rock avec plus ou moins de bonheur : aucune chanson n'est réellement ratée mais peu donnent de réelles sensations fortes et surtout aucune n'apporte quoi que ce soit de neuf au genre. Un newbie relatif comme moi trouvera ça sympatique, mais un amateur confirmé de stoner fera mieux de se référer aux chroniques du sieur KV pour trouver son bonheur. Corruption est un de ces innombrables groupes qui se situent clairement au-dessus du lot grâce à un bon niveau et un bon sens du groove, mais qui ne parviennent pas à se forger une réelle identité et donc à être plus intéressants que les autres. Il y a suffisamment de très bons nouveaux groupes de gros rock pour privilégier les meilleurs… D'ailleurs avez-vous seulement écouté Taint?