CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Tony Ivan
(chant)
Pete Christ
(guitare)
-Peter Vichew
(guitare)
-Sunny X
(claviers)
-Dido
(basse)
-Drago
(batterie)
TRACKLIST
1)Shade of Fate
2)Follow Me
3)Closer to You
4)Trace to Find
5)Spectastral
6)The Final Line
7)Why
8)Mindtrip
9)Knocking on My Door
10)After Rain
11)Orpheus Whisper
DISCOGRAPHIE
Pantommind nous vient de Bulgarie, avec un album légèrement en retard sur son planning : Shade Of Fate a été enregistré en 2003, mais nous arrive seulement maintenant. Pour ce premier effort, les musiciens visent très haut, en proposant un metal progressif technique et mélodique dans la veine de Dream Theater ; lequel a très certainement eu une influence primodiale. On reconnaît en effet des structures et des sonorités évoquant Images And Words, ou encore Awake, même si Pantommind reste moins jusqu'au boutiste dans son approche. Ceci étant monnaie courante pour les groupes de progressif, tâchons de passer outre...
Ca peut valoir le coup. Les musiciens ont du niveau, c'est assez clair. Le tempo galopant, les riffs chiadés, les accompagnements aux claviers jaillissent de toutes parts dès "Shade Of Fate" et "Follow Me", avec pour ce dernier des réminiscences plus que prononcées du "Take The Time" de qui vous savez. Les deux principaux écueils auxquels on s'attend, quand déboule un tel disque, sont : un - le chant - est-il à la hauteur? - deux - la production. Soulagement d'un côté : la voix haut perchée de Tony Ivan est sans faiblesse apparente, très pro et bien posée. Hélas, déception de l'autre : le jeu de batterie de Drago, très performant au demeurant, est relativement salopé par un son crado. Pantommind, malgré son talent, n'échappe pas aux traditionnels soucis propres aux premiers albums. Même les plus grands sont passés par là.
De jolies harmonies vocales peuvent rappeler Savatage, comme sur "The Final Line", longue suite extrêmement bien composée, au final suprenant. Ce titre représente bien ce que Pantommind sait faire de mieux en matière de technique au service de la mélodie. C'est parfois l'inverse : ainsi l'indigeste "Closer To You", qui mise trop sur la complexité. Toutefois, et c'est appréciable, le groupe n'a aucunement tendance à s'étaler en longueur. Les parties instrumentales sont essentielles, comme pour tout bon combo prog, mais ne rallongent pas les morceaux de sept minutes chiantes comme la pluie. C'est d'autant mieux que l'une des faiblesses notables de Pantommind réside en la construction et l'agencement des plans transitoires, censés séparer les idées-phares de chaque chanson. On passe parfois du coq à l'âne de façon brutale. C'est peut-être ce genre de petits détails qui fait la différence entre les grands et les très grands...
Le gratteux Pete Christ, principal compositeur, s'octroie allègrement l'espace nécessaire à l'expressivité de son instrument, et n'hésite pas à en mettre plein les oreilles avec des soli rapides comme l'éclair : "Why" et "Follow Me" par exemple. De courtes plages instrumentales sont là pour permettre aux autres de s'investir davantage, et c'est souvent impressionnant ("Spectastral" et son clavier bourdonnant à la "Caught In a Web"). Bien inspiré, il livre même en collaboration avec Tony Ivan une bien jolie ballade "After Rain", assez «queensrÿchesque». Histoire de prouver qu'ils savent y mettre le feeling, quand c'est nécessaire. C'est donc une plutôt bonne suprise au final, considérant le fait qu'il s'agit d'un premier album, malgré les réserves émises plus haut ; signalons aussi des textes pas franchement fameux. A l'instar de Spheric Universe Experience, Pantommind est un groupe à suivre.