CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Paul Catten
(chant)
-Quzzy
(batterie+chant)
-Danny
(basse)
-Charlie
(guitare)
-JJ
(guitare)
TRACKLIST
1)Urge To Mutilate
2)Surgeon Without License
3)Choke Chain
4)Fear Of Sharks
5)Teeth Meet Fist
6)Septic
7)I Am The Leper
8)Pulling Teeth
9)A Secret Plan
10)Blackmail
11)Let's Grind
12)Spite Engine
13)Grinddogs
14)Black Fuel
15)Stitch
16)Man Beats Man
17)Lifelong
18)Stress Related Killing
DISCOGRAPHIE
Co-Exist -
Surgical Removal Of The Teeth, Toenails, And The Drilling Of The Kneecaps
Haha, en voilà un titre d'album qui me plaît. Au moins on est sûr de ne pas tomber sur un groupe de métal atmosphérique contemplatif à tendance dépressive-mélodico-goth. Nan, Co-Exist donne bien dans l'extrême, mais un extrême pas facilement classable: zigzaguant entre grind, punk, thrash, black, hardcore et j'en passe, les Écossais semblent surtout avoir pour objectif de nous en mettre plein le cornet par tous les moyens. Et là ils touchent une faiblesse propre à votre serviteur: en bon métalleux maso j'adore les groupes de ce type, les « groupes méchants parce que ». J'aime qu'on me veuille du mal musicalement. Et si c'est également votre cas, lisez ce qui suit...
Bon, c'est sûr, Co-Exist n'est pas le groupe de grind le plus violent du circuit. Les délicieux et regrettés Brutal Truth, les Benighted ou les fous furieux dégénérés de Last Days Of Humanity (je rappelle qu'In Advanced Haemorraging Conditions constitue un achat incontournable pour tout grindophile) sont largement plus massifs et violents dans l'exécution de leurs morceaux, ne serait-ce que via leur utilisation massive du blast-beat. Non, Co-Exist ne brille pas tant par la violence de sa musique que par l'évidente méchanceté de sa démarche. Agressivité et violence sont deux notions pour moi bien distinctes: le grain de Corey Taylor de Slipknot est indubitablement plus violent que celui de Tom Araya de Slayer, mais ce dernier possède une des voix les plus agressives de l'histoire, de par la méchanceté brute qu'elle dégage. Les chanteurs de Co-Exist se placent dans cette dernière mouvance: pas forcément très technique mais vraiment très énervée. Un des deux a d'ailleurs une technique parfois très proche dudit Araya dans son growl de type parlé/crié, tandis que l'autre est plus death dans son grain.
Le son est limite garage, très « artisanal » bien qu'une écoute attentive révèle le côté pro pas forcément décelable: le mix est tout bonnement parfait, la prise de son crue de chaque instrument n'empêchant pas de tous les distinguer même durant les blast-beats. Co-Exist semble bien avoir consciemment fait sonner son album comme une démo au niveau de chaque instrument individuellement (ce son de guitare lead à trois francs, ha ha ha...) tout en se débrouillant pour présenter un produit tout à fait écoutable au final. Bien joué. Niveau musique, c'est beaucoup plus varié que ce à quoi on aurait pu s'attendre: Co-Exist ne se contente pas du tout de bourriner bêtement. Les tempos changent et les influences voguent entre death, thrash et punk/hardcore, et cet album entre dans la catégorie de l'extrême généraliste plus que dans le grind pur et dur, malgré la présence de titres « pied au plancher ». Seul moment vraiment faible: le chanteur aigu fait sonner le groupe comme une vague copie de Slayer dans les (très) rares passages où il est seul et qui s'approchent trop des maîtres du thrash musicalement parlant. Mais quand son compère et lui se déchaînent sur fond de riffs furieux syncopés et de blasts-beats épileptiques, c'est vraiment une bonne grosse claque. Le groupe fonde son identité sur cette dualité bienvenue, et la présence quasi-constante des deux voix est un atout indéniable.
Coexist nous pond donc un bon album, dont les quelques faiblesses ne ternissent pas l'impact général. La violence voire la technicité de certains riffs place même le groupe au-dessus de la mêlée, et le spectre qu'il couvre se révèle fort large au final. On se délectera d'entendre les deux braillards sataniques s'égosiller sur un passage heavy mélodique, puis sur un hard-rock sale.... Avec bien entendu des retours salvateurs par la case thrash/death. Le titre "I Am The Leper" sonne d'ailleurs comme une vraie compo de power-heavy et dépasse les quatre minutes, alors que la majorité des chansons n'atteignent pas les deux! Petite cerise sympathique sur un gâteau alléchant. Groupe à suivre.