CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
10/20
LINE UP
-Thorsten Koehne
(guitare)
-Keisuke Nishimoto
(basse)
-Frank Kraus
(batterie)
TRACKLIST
1)Last Exit For The Lost
2)Flyin' High
3)Miracle Times
4)Polka Beast Stampede
5)Hearts In Atlantis
6)Walkin' On Thin Ice
7)evil:FEX
8)Psychotic Nightmare
9)Superwoman
10)Underneath A Blue Kiss
11)Shred It!
DISCOGRAPHIE
Qui l'eût cru ? Qui s'attendait à voir débouler, en 2006, un album de metal instrumental dans la veine de Racer X, Cacophony, et autres trépassés issus des années 1980 ? Et bien il va falloir s'y faire. L'ex-Demon Drive Thorsten Koehne, avec Code Of Perfection, réalise son rêve : enregistrer un album de haute volée guitaristique.
Aidé en rythmique par le duo germano-nippon Frank Kraus / Keisuke Nishimoto, il a su s'entourer de guests adéquats, et composer des titres couvrant un large spectre musical, du rock folk au speed-metal. Les gratteux en herbe seront probablement les plus séduits, et il y a de quoi : Last Exit For The Lost fait figure, en ces temps troublés de « mécanisation » de la musique, d'hommage à la six-cordes - ce bon vieil instrument qui définit à lui seul ce qu'est le rock 'n' roll.
Des chansons régulières, il y en a tout de même. Thorsten Koehne est courageux mais pas suicidaire. Il a donc jeté son dévolu sur l'excellent Carsten Schulz, officiant déjà dans Domain et Evidence One, pour interpréter les trois morceaux à chant : "Miracle Times", "Walkin' On Thin Ice" et "Superwoman". C'est lors de ces moments que Code Of Perfection arbore sa panoplie de groupe old-school, jouant un rock typé 70s pas franchement convaincant. Les soli s'y trouvent en bonne place en tout cas, comme si huit instrus n'étaient pas suffisants...
Peu importe, c'est parmi ces derniers que l'on trouvera les plus intéressants du lot, à commencer par le morceau-titre, mid-tempo extrêmement mélodique. Sans en mettre plein la vue, le groupe se montre pertinent ; mais dès "Flyin' High" commence le déluge de notes abêtissant. Le shred se taille, et l'on pouvait s'y attendre, une part léonine du projet, avec notamment un bien-nommé "Shred It", long et stérile, ou encore un baroque "Psychotic Nightmare" où l'on retrouve l'affreux Michael Angelo Batio, toujours premier sur la branlette.
Bon ça joue vite, c'est impressionnant, mais niveau feeling on reste à ras de terre. Dans un autre registre, la polka endiablée de "Polka Beast Stampede" fait sourire, par son côté frais et original, et la jolie ballade folk "Underneath A Blue Kiss" introduit un minimum de poésie - c'est sans doute moins technique, mais c'est plus parlant pour le commun des auditeurs. Ceux-là pourront aussi apprécier le heavy allumé à base de gros riffs et de solo de claviers de "evil:FEX".
Je ne doute pas, cependant, que les apprentis-shredders trouveront avec Code Of Perfection une réponse à leurs angoisses existentielles et un sens à leur vie. Voilà le disque de chevet de toute une frange de la population musicienne qui, si elle n'a pas percuté le jeu de mots qui précède, mériterait probablement d'être éradiquée. Sont lourds ces virtuoses.