CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12/20
LINE UP
-Daemon
(chant+guitare+basse)
-Maniak
(batterie)
TRACKLIST
1)Des lieux associatifs pour les jeunes
2)06130 en force
3)Au habs!
4)La vallée des fils d'Eros
5)Fils de Cobra
6)Avé Lucifer
7)Devine qui je suis
8)Évangile selon Saint Loubard
9)Secrets en partie révélés
10)La peur
DISCOGRAPHIE
Cobra -
Le Pont Des Extrêmes
Extraits de la bio: « les membres de Cobra ont été initiés dans plusieurs religions africaines au cours de leur voyages [...] Les membres du groupe Cobra sont Maîtres de la Sélection des Âmes. Leur Mission est la reconstruction du Temple Pyramide pour sauver la Terre de l’autodestruction et la restauration de l’ordre du Diamant Cosmique [...] C’est lors d’un concours de rots improvisé après un concert d’Agressor en 85 que les deux jeunes membres de Cobra eurent la révélation et décidèrent de consacrer leur vie à la musique. » Okay tout le monde? On y va.
Donc vous l’aurez compris Cobra c’est complètement con. Ce duo français donne dans un rock/punk gouailleur et simpliste à l’extrême sur lequel viennent se poser des textes bien rigolos, le tout dans un esprit parodique de très bon aloi. Le premier titre est inoubliable, le chanteur (?) hurlant comme un sagouin « IL Y A DES LIEUUUX ASSOCIATIIIFS POUR LES JEUUUUNES! » en guise de refrain! Le « chant » est totalement punk, c’est du cri quoi, un type qui beugle dans un micro. Et c’est plaisant car volontairement stupide. Il faut l’entendre hurler « Vengeance! Vengeaaaannce! » une fois dans sa vie pour savoir ce qu’est le punk. La guitare pond des riffs allant du bon vieux rock 'n' roll au punk très énervé, avec quelques digressions heavy qui montrent que l’homme connaît ses classiques (comme les premiers Maiden). C’est l’élément pro du groupe, ce qui fait que les titres ressemblent musicalement à quelque chose. "Fils de Cobra" pourrait être un titre moyen de heavy normal sans le texte énorme (« On se drogue! On est des gars craignos! On se drogue! On a des colliers en os! »), et les instrumentaux en général sont systématiquement hyper répétitifs mais c’est fait exprès.
Le trip du groupe c’est de se la jouer groupe de métal outrancier, stupide et clichesque. Et ça marche pas mal! Les imprécations à Satan sur un mode adolescent boutonneux qui fait des messes noires au Banga dans son garage sont légion, et c’est un humour qui me plaît. Les textes sont tout de même inégaux, et quelques compos n’arrivent pas à déclencher les éclats de rires qui sont la marque de succès d’un groupe de ce genre. On perçoit au fur et mesure que l’album avance que l’ambition musicale augmente également çà et là avec quelques titres aux riffs bien sentis qui sans rien révolutionner font de bonnes chansons de rock-métal. C’est de la musique de live typique, un feeling graisseux qui prend sûrement toute sa dimension dans un bar à poilus bourrés avec une minuscule scène en palettes dans un coin de la salle. C’est en tout cas bien plaisant, l’absence totale de prétention permettant de prendre son pied sans arrière-pensée et sans chercher la petite bête.
Bon, c’est sûr, on ne va pas crier au génie non plus. Le Pont Des Extrêmes n’est pas un album que vous risquez d’écouter non-stop toute la journée. Mais ça m’étonnerait que vous résisteriez à l’envie d’en passer quelques titres à toute personne passant chez vous et qui aime ce genre de trip. C’est frais, totalement dénué de prise de tête et la démarche générale prête vraiment à sourire. Ajoutez quelques passages bien délire qui m’ont fait rire à l’écoute et vous avez un petit divertissement sympa. L’instrumental interminable se terminant par un discours de gourou déjanté est une réussite en soi, même si c’est inécoutable. Une chose est sûre: si un tourneur a un jour l’idée de génie d’organiser une affiche Gronibard / Didier Super / Cobra je réserverai ma place des semaines à l’avance!