CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
10.5/20
LINE UP
-Vitto
(chant)
-Bob
(guitare)
-Cance
(guitare)
-Cafa
(basse+chant)
-Ghizzo
(batterie)
TRACKLIST
1)Tag Your Bones...
2)Inside
3)I Don't Tolerate Who's Not Tolerant
4)Deserve The Truth
5)Disappear
6)Seized By The Neck
7)Bean
8)Surf Diesel
9)Bullshit Handbook
10)Born Aborted
DISCOGRAPHIE
Surprise, les Italiens ne font pas que du Rhapsody, ils font aussi du metalcore! Axant son album autour d'un artwork très sombre et d'une présentation des paroles qui les rend très pénibles à lire (j'ai d'ailleurs laissé tombé), les Kiju sortent avec Demo(n)cracy une galette sur laquelle leur origine n'est en aucun cas perceptible. Il serait injuste de leur en vouloir, car aucune loi n'exige que les racines culturelles d'un groupe transparaisse dans leur musique. Penchons-nous plutôt sur le contenu de ce deuxième album qui balance du riff et du cri en veux-tu en voilà.
Kiju fait du hardcore, ou plutôt une mixture à base de hardcore mais qui va farfouiller dans le métal assez souvent, d'où l'appellation metalcore qui se justifie ici plus que jamais. Le growl de Vitto est par exemple à mi-chemin entre HxC et extrême: à dominante aiguë mais bien plus "vomi" que chez les groupes de hardcore traditionnel. Dans la même optique, le titre d'ouverture (fort sympathique) "Tag Your Bones" se place pile poil entre les deux tendances citées: refrain syncopé avec cris qui font sauter, mais blasts-beat sur les couplets. Sur la longueur de l'album, le tout tire quand même beaucoup plus sur le core: la plupart des riffs est d'essence purement rythmique et le placement du chant est très caractérstique... Les couplets de Disappear pourraient servir d'archétype de hardcore violent. Le métal pointe son nez au détour de certains riffs très typés, comme celui de l'intro de "Seized By The Neck". Ou certains passages de "Born Aborted". Mais on revient vite au bourrinage jumpy.
Les quelques passages en chant clair du sieur Vitto pourraient presque évoquer Fear Factory: son chant est presque aussi "lisse" que celui de l'ami Burton. Sauf que voilà: la voix de Bell est cristalline et le style de l'homme fait exception alors que Vitto est loin d'être une bête en chant clair. Le refrain popisant de "Disappear" est presque douloureux: l'homme est faux d'un demi-ton et ça s'entend. De plus il faut voir de quel type de chant clair il s'agit… En effet, neuf fois sur dix il débarque dans ce genre de refrain putassier qui annihile la violence des compos sans apporter le moindre gramme de beauté ou de finesse. Ca contraste, ça oui, mais pas de la bonne manière, dans le sens où la musique devient subitement insupportable! Dans la série "références", le titre "Bean" est une repompe éhontée de Slipknot période Iowa: c'est un collage de tous les instants, des riffs aux effets, des modulations au refrain mi chanté/mi rappé. Et sur la fin du morceau, les faiblesses du chant clair de Vitto sont presque choquantes. Autant s'en tenir à ce qu'on sait faire au lieu de vouloir surfer sur une vague que l'on ne maîtrise pas…
Au final les quatre-cinquièmes des titres se contentent d'être vaguement entraînants et jumpy, et proposent un hardcore mâtiné de quelques passages métal comme on en a déjà entendu partout ailleurs. En live ce sera sûrement mortel, mais sur album, euh… Et la production sale de l'ensemble n'aide pas: le son est gros mais peu précis, à l'image des musiciens qui m'ont plus d'une fois donné l'impression de ne pas être tout à fait en place. Le groupe sort du moyen-moins quand il envoie réellement la sauce, comme dans un "Surf Diesel" au couplet death réjouissant qui se retrouve plombé par un refrain pop chanté immonde. Même remarque pour "Bullshit Bandbook" qui après un départ pas foncièrement original mais hyper entraînant agresse l'auditeur par un chant mélodique intolérable d'approximation et de manque de technique. Malgré une bonne volonté évidente, il n'y a donc pas suffisamment de bonne musique sur ce Demo(n)cracy pour marquer les esprits. Copie à revoir.