CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Luca de Stefano
(chant)
-Francesco Milloni
(guitare)
-Francesco Felcini
(guitare)
-Gabriele Minissale
(basse)
-Marco Russo
(batterie)
TRACKLIST
1)This Song Is Not In A Playlist
2)Waiting For God
3)Ride On The Grind
4)Earthbound
5)Feedback
6)Unbreakable
7)Nazarene
8)Descent
9)Everwinter Sky
10)Let's Start From The Beginning
11)Not A World
12)Revelation
13)Revelation 2
DISCOGRAPHIE
Keenants -
Let's Start From The Beginning
Tiens, un groupe de néo italien. Ces derniers temps j'ai chroniqué du rock mélodique italien, du metalcore italien et du heavy symphonique italien, donc pourquoi pas un petit groupe de néo pour faire passer tout ça? Surtout que le néo j'aime beaucoup ça, et que les sorties dans ce genre musical se font rares depuis que la vague des Korn-lookalikes s'est tarie, ne laissant derrière elle qu'une petite poignée de groupes compétents. Il est donc assez intéressant de voir un groupe sortir aujourd'hui un CD de néo à l'ancienne, sans ambition dépressive, explorations électro ou rythmiques totalement déstructurées: Keenants, c'est du néo de chez néo.
La plupart des groupes de néo «originels» ont trouvé une direction musicale annexe, un créneau pour enrichir leur musique et lui faire dépasser les limites du genre. Keenants n'a pas choisi cette voie mais nous a tissé avec ce Let's Start From The Beginning un genre de patchwork du néo-métal tel qu'il a été défini par les groupes fondateurs du genre. On retrouve donc en Luca un chanteur traditionnel qui hurle, puis chante, puis rappe, puis chante en hurlant, puis hurle en rappant…. En plus, il assure dans tous ces domaines. La basse est souvent slappée et se lie remarquablement bien avec la batterie fine et puissante pour créer une section rythmique béton comme il se doit, et les guitares balancent du gros qui fait sauter quand ce n'est pas de l'ambiance groovy et chaude. La production est sale comme il se doit, mais sait laisser la place à la mélodie quand il le faut.
La petite surprise de Keenants, c'est que d'un titre à l'autre le groupe semble nous concocter une sauce un peu différente selon qu'il puise son inspiration chez un fondateur ou un autre. La ligne vocale de Luca sur "Waiting For God" évoque parfois Jonathan Davis, alors que le couplet de "Feedback" évoque diablement le Limp Bizkit des débuts (comprendre qui assurait musicalement) alors que le chant plaintif irait plus chercher chez Incubus. Les riffs nous ramènent tour à tour à Korn, puis Deftones, puis Linkin Park pour les plus pop… Cette impression de patchwork fait un peu bizarre au début, puis on finit par comprendre le truc: Keenants aborde le néo comme un tout, et tente visiblement de combiner les différents courants de ce genre tout en dégageant sa propre identité.
Alors que les titres s'enchaînent, on se rend compte que même si les influences vocales comme instrumentales sont évidentes, le groupe réussit à tirer son épingle du jeu. Les mélodies hypnotiques de Descent font mouche, le flow assassin du morceau-titre "Let's Start From The Beginning" fait décoller, les parties pop de "Not A Word" valent un Linkin Park au sommet de sa forme, la maîtrise rythmique et quelques éléments de métal traditionnel en plus… C'est du sérieux, et chaque chanson, en plus de développer une atmosphère propre, renferme un potentiel live dévastateur.
Cet album de Keenants est donc une très bonne surprise, et se pose en bon résumé des divers courants néo engendrés depuis la sortie du premier Korn en 1994. Les riffs directs et syncopés, l'introduction du rap, les mélodies ambiancées, les parties burtales avec hurlements de porc, le côté popisant propre au nu-metal, tout ça se lie sans heurt sur ce Let's Start From The Beginning qui bénéficie en plus d'une absence notoire de concurrence vu que tout le monde a laissé tomber le néo pour faire du metalcore. Si le combo italien réussit à dépasser ses influences US pour imposer un son bien à lui, il pourrait être l'outsider néo que personne n'attendait pour relancer une scène en perte de vitesse. A suivre de très très près.