CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
11/20
LINE UP
-Régis Leguernic
(chant)
-Antoine Leger
(chant)
-Dorian Moreau
(guitare)
-Damien Bolo
(guitare)
-Yoann Pottier
(basse)
-Nicolas Gille
(samples)
-Fabien Landry
(batterie)
TRACKLIST
1)L'Affût de la Fin
2)Mes Manques
3)1, 2, 3, 4, Syncope
4)État D'Sauvages
5)L'État Sauvage
6)L'Inceste
7)Psychédélique
8)Ma Théorie XY
9)Apnée
10)Syst(m).Core
11)Le Cycle Infini
12)Les Voyageurs du Dub
13)Mes Manques (Remix)
14)Psychéremix - Coup2Cross
DISCOGRAPHIE
Le rap-metal de Clone Inc. allie une voix claire et rappée sur des couplets calmes à des beuglements néo – presque death – sur fond de gros riffs bien gras lors des refrains. Autant dire que vous ne trouverez pas chez ce jeune groupe français des mélodies vocales mémorables, mais plutôt des textes vindicatifs mis en valeur par cette énergie propre au hip-hop, voire au hardcore, que l’utilisation de scratches et de samples colore et agrémente.
On sent bien à l’écoute de l’album que le groupe s’attache à ne point accorder plus d’importance à l’un ou l’autre des styles musicaux; rap et néo-metal se côtoient au cœur de chaque titre, si bien que l’appellation « crossover » est pour une fois pleinement représentative et satisfaisante. Voilà un album qui pourrait réconcilier les frères ennemis! Bien entendu, le metal pratiqué est directement issu de la dernière génération - on imagine mal du rap mêlé au doom – donc pas hyper recherché musicalement, mais foutrement énergique. Telle est la voie qu’a choisi Clone Inc., avec les avantages et les inconvénients que cela comporte.
Le principal avantage est bien sûr que cette musique n’a pas son pareil pour mettre le feu au parterre: la tension du flow rappé adjointe à la puissance des riffs et des hurlements a de quoi faire mouiller le caleçon de n’importe quel mélomane emporté par les vibes. L’inconvénient est que Clone Inc. aura du mal à se renouveler à l’avenir. C’est d’ailleurs déjà le cas sur cette galette. Le schéma de composition semble intangible (quelques efforts de structure sont cependant à signaler) et devient vite répétitif. Bourrin et répétitif. Heureusement, les gaillards revendiquent une certaine recherche musicale dans l’accompagnement: la basse groovy en introduction de l’orientalisant "L'État Sauvage", les samples de voix féminines sur "Ma Théorie XY", la conclusion instrumentale à l’esprit très reggae "Les Voyageurs Du Dub", et j’en passe…
On se surprend à penser parfois à Slipknot, dans les passages métalliques principalement. Ces riffs nu-metal ont la même capacité à être à la fois simples et entraînants (écoutez donc "Mes Manques") même si là encore, l’absence totale de surprise rend le tout un peu lourdingue et indigeste à la longue. Les scratches ont la part belle sur "1, 2, 3, 4, Syncope" ou sur les remixes hip-hop de fin de galette, histoire de faire participer activement tout le monde, mais cela ne sauve en rien la platitude des chansons sur la longueur… C’est aussi le style qui veut ça, m’objecterez vous, et cela est très vrai. Peut-être vaut-il mieux tout simplement apprécier la musique de Clone Inc. là ou elle a lieu d’être, c’est à dire sur scène, où l’ambiance et l’énergie prennent allègrement le pas sur la créativité et même la maîtrise instrumentale.
Les jeunes nantais auront donc à se faire un nom dans le circuit en misant essentiellement sur leurs prestations scéniques dans un premier temps; quant à faire des albums studio des objets plus intéressants, il faudra songer à développer l’originalité de « l’emballage » de cette musique rapidement ennuyeuse, il faut bien le dire. Qu’ils soient encouragés pour cela.