CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14.5/20
LINE UP
-Pekka Kokko
(chant)
-Antti Kokko
(guitare)
-Timo Lehtinen
(basse)
-Marco Sneck
(claviers)
-Janne Kusmin
(batterie)
TRACKLIST
1)Deafeat
2)Bitter Metallic Side
3)Time Takes Us All
4)To the Gallows
5)Scieri Doroga
6)The Black Waltz
7)With Terminal Intensity
8)Man of the King
9)Groan of Wind
10)Mindrust
11)One from the Stands
DISCOGRAPHIE
Ah, la Finlande... Ses saunas, ses Finlandaises et son métal mélodique. Le groupe de métal finlandais typique décline cette tendance à la mélodie dans bien des domaines: quand il trouve un ténor lyrique ça donne du Stratovarius ou du Sonata Arctica, et quand il décide de mettre un gueulard au micro ça donne du Children Of Bodom ou du Kalmah. Ces deux derniers groupes ont d'ailleurs souvent été mis côte à côte dans le passé, les seconds étant régulièrement accusés de pomper les premiers. Mais avec The Black Waltz il semblerait bien que Kalmah en ait eu marre de ces accusations, et le retour de bâton, bien que tardif, pourrait faire très mal.
Première évolution pour le groupe qui les démarque de leurs pesants référents: Pekka Kokko est passé d'un growl plutôt black à un raclement guttural ultraviolent totalement death. Ce chant intestinal démarque instantanément Kalmah du reste de la scène finlandaise d'extrême mélodique, et a de plus l'avantage de totalement coller à la musique du groupe. La musique en question rappelle Children Of Bodom de loin: c'est un mélange de riffs thrash et death à très forte dominante mélodique, enjolivés d'un sens constant du groove. Cette approche à la fois violente et catchy est rehaussée d'un claviériste (Marco Sneck, nouvel arrivant) très polymorphe: il sait renforcer les ambiances par des nappes d'arrière plan ou compléter admirablement le travail des guitares en se mêlant au riffs. Il peut donner le ton d'une compo comme "Time Takes Us All" en prenant en charge la mélodie alors que le reste du groupe bastonne à mort en blast-beat, ce qui donne à Kalmah quelques rares accents de black symphonique... En tout cas il est très bien produit, comme la totalité des instruments de cet album au son quasi-parfait.
Anti Kokko est d'un niveau guitariste plus que conséquent, et les riffs comme les soli présents sur The Black Waltz ont une certaine tendance à poutrer leur mère. L'homme réussit à marier l'approche catchy/groovy scandinave à un feeling profondément ancré dans la scène heavy/thrash des années 80 sans que ce mariage ne semble forcé, contrairement à trop d'autres groupes du genre. Les refrains sont ainsi parés de ce côté tubesque propre aux Maiden et autres Metallica, sans que le groupe ne se sente obligé de balancer le chant clair pour faire comme les petits camarades. La formation réussit également le pari de la variété en associant à chaque titre un thème précis: le thème à deux guitares de "One From The Stands" est du genre qu'on fredonne toute la journée, et les orchestrations grandioses de "The Black Waltz" comme ses riffs qui fleurent bon le heavy-metal sont du même acabit. Le groupe tente même l'approche acoustique sur "Svieri Doroga" avec un certain talent. On trouve donc de tout sur cette galette qui combine avec brio thrash heavy et death-metal tout y ajoutant un soupçon de feeling black. Eux appellent ça du « swamp metal », mais bon...
La limite de The Black Waltz est que, malgré une efficacité impressionnante, il est clair que le groupe ne défriche pas vraiment de nouveaux territoires. A part le chant death qui pour une fois justifie pleinement l'étiquette « death mélodique » on ne trouve rien de nouveau sur ce CD, mais tout simplement un recueil de chansons très bien faites qui donnent instantanément envie de headbanguer. Cet album peut s'écouter d'une traite sans sentiment de lassitude et on pourra même dénicher ici et là quelques petits moments d'inspiration mélodique et quelques riffs particulièrement vicieux qui collent le sourire. The Black Waltz est donc un album très plaisant à conseiller aux fans d'extrême finlandais, et qui a pour mérite de définitivement dégager le groupe de l'ombre de Children Of Bodom. Bien joué.