CHRONIQUE PAR ...
Adam Weishaupt
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10/20
LINE UP
-Boner
(chant+guitare)
-Beef Bonanza
(chant+guitare)
-Andi Nero
(basse)
-Spooky Fred
(batterie)
TRACKLIST
1)Mighty Touchdown
2)Flatline Fever
3)She Hates Me (Yeah Yeah Yeah)
4)Stuck In The Mud
5)Not My Kind
6)Straight Flush Ghetto
7)Sealed With A Fist
8)Dead Weight
9)Ain't Life A Mother Fucker
10)Not Predictable
11)Destination X
12)Black Day Boogie
13)Too Many Miles
14)Fools Vacation
15)Fit In My Skin
DISCOGRAPHIE
Burnout Boulevard par The Bones, ou la magie punk rock'n'roll suédois. Des albums de ce style, on les compte par centaines aujourd'hui et ils se ressemblent pratiquement tous. Toujours cette espèce de sagesse des rues de la part des musiciens dont la source d'inspiration principale est « la vie », ses « hauts » et ses « bas », les « épreuves » auxquelles il a fallu « faire face » mais dont on est revenu un peu plus « hargneux », ce qui s'exprime tout naturellement par un punk rock un peu ralenti, car « mature », un peu plus propre, car « nostalgique »… Bref, amoureux de l'inédit, vous pouvez vous arrêter là.
N'importe quel amateur du genre qui aura été confronté aux deux efforts solo de Lars Frederiksen, guitariste de Rancid, saura qu'il est possible d'accoucher d'un brûlot punk rock partiellement autobiographique (un bien grand mot, certes), évoquant avec une sincérité parfois gênante ces fameux « hauts » et « bas », sans s'engouffrer dans des compositions bateau servies par un son policé à l'extrême. Alors pourquoi les Bones, par ailleurs très enclins à revendiquer leur statut autoproclamé de garants de la rock'n'roll attitude made in Europe et de porteurs du flambeau du punk en excès de vitesse permanent qui tiennent mieux l'alcool que n'importe qui, font-ils de leur mieux pour nous faire croire à l'équation punk rock = soupe ? Là, on touche à leur philosophie de la vie, donc pas de réponse en vue dans cette chronique.
Alors oui, Burnout Boulevard. Pas grand chose de bien désagréable au cours des quinze morceaux qui s'enchaînent sans surprise, à part les deux chanteurs principaux au style écorché de circonstance, ici plutôt poussifs et sans charisme. Certains refrains, d'une extrême facilité car tirant sur des cordes ayant déjà fait leurs preuves auparavant, font pourtant mouche, notamment ceux de "Mighty Touchdown", le morceau d'ouverture, et de "Not My Kind", d'un minimalisme crétin salutaire. D'autres, comme ceux de "Sealed With A Fist", "Not Predictable", au titre involontairement ironique, et "Too Many Miles", sont par contre insupportablement mielleux. Le son de guitare est propre, les riffs communs, la basse tire parfois son épingle du jeu de manière discrète mais sympathique en s'offrant quelques excursions hors de la coupe des deux guitares et la batterie souffre, comme le reste, mais en pire, d'un son très impersonnel. Aucun morceau ne se démarque du lot, ce qui est une bonne chose pour les auditeurs qui seront tombés sous le charme dès les premières secondes. Pour les autres…
Vous l'aurez compris, Burnout Boulevard n'est pas très intéressant, ni très convaincant. L'album manque de relief et les quelques rares accroches qui le parsèment ne sont pas de la plus grande classe et sont de toutes façons noyées dans quarante minutes de punk rock formaté et auto satisfait qui ennuie plus qu'autre chose. Rien de crade, rien de folklorique, rien de frappant, rien de personnel… Le groupe ayant un passé et un public, tout porte à croire qu'ils se reposent sur leurs lauriers et se contentent d'engraisser leur répertoire en vue de leurs prochaines tournées où les morceaux seront sans doute joués plus vite, très fort et débarrassés de ce son qui, entre nous, pour un groupe de punk, ne fait pas très sérieux.