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CHRONIQUE PAR ...
Fromage Enrage
le 01 septembre 2015
SETLIST
Spirit Shine
Modern Man
Stranger Than Fiction
Against the Grain
Recipe For Hate
Fuck You
Wrong Way Kids
New America
No Control
Broken
Skyscraper
Atomic Garden
You
21st Century (Digital Boy)
You Are (The Government)
1000 More Fools
How Much Is Enough?
Best For You
Suffer
Delirium Of Disorder
Do What Yoi Want
Dearly Beloved
No Direction
Sorrow
Infected
Generator
Punk Rock Song
Overture
Sinister Rouge
American Jesus
AFFILIÉ
Bad Religion
Paris - Elysée Montmartre
(20 mai 2005)
Bad Religion
01 septembre 2015 - Paris - La Cigale
La rentrée. Quoi de plus horrible ? Devoir retrouver les bancs de l'école, de la fac ou du boulot, la perspective de revoir vos affreux collègues (en particulier Christine, 44 ans, secrétaire de direction qui pue de la gueule), le triste et brutal retour à la banalité du quotidien. Exit les grasse mat' et les après-midi de flânerie, la bière posée sur le bide. Heureusement, la vie sait parfois offrir de belles consolations. Un bon concert de punk, par exemple ?
Hé oui, les vétérans du hardcore mélodique sont de passage à La Cigale en ce premier jour de septembre. Voilà qui promet ! Un mot sur la première partie, The Interrupters. Un groupe californien qui donne dans le ska-punk joyeux et entraînant, à la Rancid. Les lascars ont d'ailleurs repris "The 11th Hour" sur un album hommage à Rancid baptisé "Hooligans United". Et même si les influences de la bande à Armstrong transpirent par tous les pores, The Interrupters évite le plagiat et arrive à nous offrir un bon moment. Le public, du moins les premiers rangs, se soulèvent en quelques pogos timides. Allen Aimee, la vocaliste, se donne à fond sur chaque morceau, à tel point que sa bonne humeur déborde sur le public, qui reprendra nombre de refrains dans une ambiance bien chaleureuse.
Quatre pintes plus tard, je prends place dans le pit, chaud comme jamais, T-shirt de la tournée sur le dos, converses aux pieds. La parfaite tenue pop-punk, en somme. Sur scène, un immense drapeau affiche fièrement le mythique "Crossbuster" ainsi qu'une mosaïque représentant les différents albums du groupe.
Suffer
,
The Empire Strikes Frist
,
Recipe For Hate
pour n'en citer que quelques-uns. L'attente est longue, Bad Religion se fait attendre. Et puis le divin moment où les lumières s'éteignent, cet instant d'extase collective où les cris de joie fusent pendant que le groupe s'avance majestueusement, prêt à en découdre. Cet instant juste avant que tout ne commence, où tout est encore possible.
Et boum ! On attaque très fort avec "Spirit Shine" et l'hymne "Modern Man", joués à fond la caisse. La foule se déchaîne instantanément sous le chant furieux de Greg Graffin, qui malgré ses cheveux grisonnants et ses 50 balais, prouve qu'il ne se laisse pas aller. Le temps de saluer le public parisien, et on est déjà reparti sur la title track de
Stranger Than Fiction
. Le concert continuera comme ça, alternant les courtes saillies du frontman avec des rafales de morceaux hyper énergiques mais toujours maîtrisés et mélodiques.
Au rayon du son, ce n'est hélas pas l'extase. Ça siffle, c'est approximatif, la batterie prend beaucoup de place et le chant de Graffin se fait parfois absorber par le reste du mix. Il est parfois peu aisé d'identifier les morceaux avant d'être arrivé à leurs refrains. Cela est surtout valable pour les morceaux les plus intenses et véloces, qui sont plutôt nombreux. Mais cela n'empêche pas le concert d'être rondement mené par tout le gang de Los Angeles. Graffin, pourfendeur de religion et de bêtise humaine, est en voix, et en forme.
Nous autres petits Parisiens sommes gâtés, la setlist propose la bagatelle de trente morceaux, couvrant un large panel d'albums. Mention spéciale aux SEPT extraits de
Suffer
joués les uns à la suite des autres, un véritable tourbillon de folie, de riffs aux petits oignons et d'adrénaline qui a mis La Cigale à feu et à sang. En particulier un "Best For You" ultra-jubilatoire et scandé par tout le pit. C'est simple, la foule sautait tellement dans tous les sens qu'on pouvait sentir le sol de la fosse onduler sous nos pieds.
En vrac, citons aussi un "Fuck You" libérateur, un "21st Century (Digital Boy)" parfait prétexte pour s’époumoner, et un "New America" résolument pop-punk hyper-bondissant. Et je pourrais continuer cette énumération un bon moment, tant les titres épiques ont défilé. Que dire également de ce génial "Jardin Atomique" annoncé par Greg Graffin, et en français dans le texte s'il vous plaît ! Un pur plaisir.
Après un "Punk Rock Song" qui retourne une nouvelle fois la fosse, Bad Religion repart en backstage. Mais les Parisiens ne l'entendent pas du tout de cette oreille et démarrent un bon gros chahut. Le groupe se prête au jeu du rappel, et nous assène l'estocade finale à l'aide d'un "Sinister Rouge" enchaîné avec le culte "American Jesus". Après une dernière salve de hourras et une distribution de setlists, Bad Religion tire sa révérence, laissant la fosse groggy, et, à n'en pas douter, totalement lessivée. C'était Bad Religion, et ça bottait le cul. Revenez vite, Dr. Graffin !
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