08 avril 2013
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Paris - Olympia
Il y a des soirées comme ça que l’on ne veut absolument pas rater. Ainsi, lorsque Gamma Ray et Helloween partagent l’affiche à l’Olympia, le fan de power-metal se retrouve avec un renflement louche dans le pantalon. Et même si cette soirée aurait été bien plus excitante il y a vingt ans, cela reste exceptionnel. Prêt à subir l’affront de voir Gamma Ray jouer en première partie d’Helloween, j’ai enfilé ma veste en cuir et ai filé à l’Olympia.
Habitué aux salles de Pigalle, cela fait bizarre de se retrouver dans les beaux quartiers. L’Olympia propose des places numérotées et une placeuse m’indique où m’asseoir. Il y a une forme de décalage entre le public et la salle qui fait de cette soirée quelque chose de particulier. Cependant, l’acoustique est très bonne et ce choix de salle est parfaitement adapté à la soirée qui s’annonce. Commence donc
Shadowside, un groupe de trash brésilien avec chanteuse. Cela ne m’a pas laissé un souvenir mémorable. C’était plutôt proche d’une forme de torture. Un groupe de première partie pas forcément très adapté étant donné une musique plutôt sombre et violente avant deux groupes fondateurs du happy-metal. J'ai surtout remarqué que le batteur tapait très fort sur ses fûts.
Et voilà que
Gamma Ray entre en scène. Enfin je découvre l’un de mes dieux, le prince de mon panthéon personnel : Kai Hansen ! La salle exulte alors que résonne "Anywhere in the Galaxy", qu’enchaîne ensuite "Men, Martians and Machines". Gamma Ray est justement une vraie machine de guerre en concert. L’enthousiasme du groupe se transmet à la salle. Le combo va alors soutenir ses derniers EP et album ("Master of Confusion", "Empire of the Undead", "Empathy", "Rise"), parvenant même à faire du morceau "To the Metal" un bon moment du concert… Etant en première partie, Gamma Ray s’est évertué à jouer vite et a enchaîné rapidement les morceaux. Alors évidemment les classiques du groupe un peu trop longs ne seront pas joués ("Silence" ou "Rebellion in Dreamland" manquant à l'appel par exemple). Je tiens à féliciter le groupe qui a su accepter son statut de première partie. Ils ont mis le feu à la salle. Particularité sympathique, ils ont joué "Future World", un morceau d’Helloween dans la setlist. Si cela paraît logique pour les fans d’Hansen, la copine qui m’accompagnait a trouvé ça vraiment bizarre…
Quand arrive
Helloween, je suis en pleine chute d’adrénaline. Pour moi, le groupe du soir, c’était Gamma Ray. Le groupe va donc s’évertuer à défendre son dernier album. La nouvelle direction musicale d’Helloween, plus sombre et agressive sera à l’honneur ce soir. Ainsi, le groupe forme une setlist composée de morceaux les plus dark. C’est étonnant car l’année dernière, le groupe avait mis à l’honneur son glorieux passé. Cependant, c'est aussi rassurant de voir qu’Helloween soutient à fond son présent et ne vive pas que dans le passé. Hélas, chaque fois qu’un "vieux" morceau se glisse dans la setlist, le décalage fait vraiment bizarre. Et surtout, il emporte les suffrages. Le groupe a fait un concert cohérent et homogène, avec une sacrée énergie. Sans être fan de leur nouvelle direction artistique, j’ai pris un vrai plaisir à entendre les morceaux en live, car ils tabassent sacrément ! Un petit rappel pour jouer "Are your Metal" et "Dr Stein" et puis sans va…
Arrive le moment que tout le monde espérait : un deuxième rappel où Kai Hansen vient rejoindre ses anciens compagnons de route. On aura alors droit à un medley un peu foutraque ("Halloween", "How many tears", "Heavy metal (is the law)"). Puis, les deux groupes se rejoindront sur la grande scène pour jouer un "I want out" final. Si l'événement est de taille, on n’a senti aucune connivence entre les membres. Cela ressemblait vraiment à un coup marketing plus qu’autre chose. J’ai eu un sentiment en demi-teinte pour le coup. J’avoue que voir Kai Hansen "autorisé" à venir jouer un solo sur un morceau d’Helloween m’a laissé un goût amer. Si on sentait un véritable partage entre les deux formations, cela aurait été différent, mais ça n'a pas été le cas.
Une soirée vraiment particulière dans cet Olympia. Cependant, étant donné le prix, j’aurais certainement préféré voir les deux formations séparément dans deux plus petites salles (histoire d’avoir Gamma Ray autrement qu'en première partie). Cependant, c’était l’occasion de voir que ces deux formations vieilles de plus de 20 ans ont gardé une vraie énergie en live. Leur plaisir à jouer était manifeste et a su enflammer le public.