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CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
le 07 mars 2011
SETLIST
Intro
Clash
Larmorphose
Exquise esquisse
Overdose
Electrochoque
Particules
Chroma
AFFILIÉ
Crowmorph
05 mars 2011 - La Tour - Voisins Le Bretonneux
On trouve de tout dans le 78, y compris des concerts métal associatifs. Le collectif Kontshasso s’est attribué comme mission de faire bouger la scène musicale du coin et s’en charge entre autres via la programmation de l’espace culturel Decauville de Voisins. Cette soirée intitulée “Métal Sphère 1” en est une bonne illustration : ambiance conviviale, bière pas chère et gros son ne sont-elles pas les mamelles du métalleux moyen ?
La salle de la Tour est plutôt classe : grande scène, grande fosse et chouette bar à l’étage, on sent les subventions derrière et c’est cool. Par contre c’est un peu la misère pour y aller en transports en commun, et votre serviteur ne pourra assister qu’au dernier tiers de la prestation de
4addiction
, groupe de heavy/thrash/hard’n roll qui change d’orientation musicale à chaque titre ou presque. Le liant est assuré par un chant Hetfieldien puissant et de très nombreuses leads de guitare, et si le résultat est loin d’être original (ah, les quatre accords de “Antisocial”, qu’ils sont pratiques...) il est diablement efficace. Le son a beau être trop chargé en infrabasses il reste audible et permet de constater que les musiciens touchent leur bille. Une bonne mise en bouche avant le gros morceau en quelque sorte...
Car si votre serviteur s’est déplacé, c’est avant tout pour
Crowmorph
, combo né des cendres de Condemned Before Judgement (ex-Chicken Destroy) grâce à l’arrivée de la chanteuse Amanda. Une petite intro classique sur bande déja entendue vingt mille fois ailleurs et VLAN ! La frontwoman lance le concert en poussant son premier hurlement de la soirée, hurlement qui sera suivi de beaucoup d’autres. Impossible de ne pas faire le rapprochement avec Candice de Eths : même technique de growl effrayante de grain et de haine, même gestuelle scénique basée sur un mélange d’ingénuité, de sensualité et de violence, même manière de vivre ses textes... et même inaptitude à les articuler. Le chant clair n’a par contre rien à voir avec le registre susurré de sa référence principale : puissant et blindé de vibrato il est presque lyrique, ce qui rend d’autant plus dommage le fait qu’on l’entend mal.
Ce manque de volume sur les parties claires n’est pas du tout le fait de l’ingé-son (qui aura fait un taf assez honorable vu l’acoustique de la salle) mais bien de la donzelle qui ne gère pas correctement la distance entre sa bouche et son micro... qu’à cela ne tienne, elle hurle 95% du temps de toute façon ! Quant à la musique, on est face à un mélange de thrash pour les rythmiques rapides et de sludge pour les breaks lents et poisseux : les chansons sont longues, les breaks sont nombreux et les deux guitaristes ont très souvent l’occasion de s’exprimer individuellement : Crowmorph adore jouer un riff à vide pour relancer un morceau, et ce gimmick finit même par être lassant à force. Mais pas handicapant, car la gouache des zicos emporte le morceau tant ceux-ci sont à fond dedans : le bassiste Ju en particulier est complètement en transe, la simplicité de ses parties lui permettant de se lâcher et de poser à loisir.
Le rythme du show est plutôt soutenu, la première pause n’intervenant qu’après “Larmorphose”… aussi possédée et charismatique qu’elle puisse être quand elle chante, Amanda ne semble pas vraiment à l’aise quand elle s’adresse au public (effet aggravé par une blague débile de l’ingé-son consistant à lui mettre un énorme delay sur la voix dans ces moments-là). À sa décharge il faut dire que celui-ci est plutôt amorphe : il apprécie visiblement la musique, les gens headbanguent et applaudissent... mais ne se lâchent pas et gardent une distance réglementaire d’un mètre devant le bord de la scène. Et ils ont bien tort car le show va en s’améliorant sans cesse : “Overdose” comporte notamment un refrain hyper accrocheur où on comprend presque les paroles !, “Particules” voit le public enfin beugler des «
hey !
» en rythme et le groupe déclenche un
wall of death
sur la fin de “Chroma”. Mais c’est déjà la fin...
Frustrant concert donc, où on a senti un potentiel évident mais où l’ambiance n’a été présente que durant le derniers tiers du set. Crowmorph a encore du chemin à faire avant d’être un groupe de tueurs sur scène, mais les choses sont plutôt bien engagées. À revoir avec un peu plus de bouteille et de meilleures conditions de jeu !
Crédit Photos :
Nidhal de Yog Photography
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