CHRONIQUE PAR ...

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Kroboy
le 25 juin 2009




SETLIST

N/A

AFFILIÉ

21 juin 2009 - Hellfest


Queensryche_Hellfest_20090621

Je voudrais pas faire mon vieux con mais… en fait si tiens, pour une fois je vais assumer : Queensrÿche, depuis Empire (allez, Promised Land en voyant large), c'est devenu bien moisi. D'ailleurs les gars s'en sont rendus compte et capitalisent ouvertement sur le passé : tournée Operation Mindcrime revival en 2004 (avec même la présence de Pamela Moore en guest), réalisation du médiocre Operation Mindcrime II dans la foulée… Mine de rien, 15 ans d'agonie, ça doit commencer à faire long…

Cette année, Queensrÿche a sorti un nouvel album, American Soldier, qui a fait un peu de bruit. Enfin, on a surtout parlé de son concept fort, de ses textes poignants sur la condition du soldat US, basés sur de témoignages réels dont certaines bribes ont même été insérées sur l'album. Mais musicalement, l'album n'a pas vraiment fait de vagues, et pour cause : American Soldier est mou, chiant, en gros dans la droite lignée des derniers albums. Il sonne avant tout comme le reflet des aspirations pop d'un Geoff Tate qui a semble avoir plus que jamais la mainmise sur le groupe. Une impression confirmée par ce set du Hellfest, où les autres membres de Queensrÿche avaient l'air de s'emmerder assez profondément, relégués à de simples rôles de faire-valoir, une sorte de backing band à Tate. Je veux bien croire qu'on n'ait pas affaire à des expansifs, mais un tel manque de passion est toujours assez troublant.

Ce qu'on ne pourra pas enlever à Queensrÿche, c'est un certain côté classe et élégant sur scène. Tous en noir, avec Tate qui ressort du lot avec ses lunettes de soleil, sa queue de cheval et son gilet sans manches, qui lui donnent un petit air de maquereau tout droit sorti de la série 2 Flics à Miami. Après, les membres du groupe se répartissent en deux catégories. D'un côté les musiciens : techniquement, ça en jette, notamment la paire Jackson / Rockenfield qui est une des sections rythmiques les plus impressionnantes du marché ; par contre, niveau spectacle, vaut mieux oublier. Seul le petit nouveau Parker Lundgren, choix autrement plus cohérent que Mike Stone, semble montrer un peu d'enthousiasme. Les autres se content de faire le job en restant sagement à leur place, Michael Wilton assurant le minimum syndical en s'avançant parfois sur le devant de la scène pendant les soli. Trop spectaculaire !

Dans l'autre catégorie, il y a exactement l'inverse avec Geoff Tate. Là, côté spectacle, c'est déjà mieux. Le frontman est de la vieille école : pas besoin de sauter comme un cabri et d'haranguer la foule quand on possède un tel charisme, cette sorte de magnétisme naturel qui attire à lui tous les regards. Mais niveau technique, c'est carrément la catastrophe. Incroyable à quel point il a régressé en quelques années : sa voix est soumise à d'inquiétantes variations de volume, ses aigus sont souvent poussifs, ses graves sont carrément moches. Bref, désormais, son registre se limite quasiment aux seuls médiums, et il ne faut pas se montrer trop regardant sur la justesse. Quand on voit ce que certains chanteurs comme James Labrie ramassent dans les dents pour leur prétendue médiocrité en live, c'en est à se demander comment Tate peut encore être considéré come une icône.

Et la setlist dans tout ça ? Elle est conforme à la tournée US du début d'année (en condensé évidemment), c'est-à-dire articulée autour de trois albums : Rage For Order, Empire et American Soldier. Aucun titre d'Operation Mindcrime donc, mais aussi une impasse sur certains des titres les plus connus des albums en question ("London", "Jet City Woman", "Silent Lucidity", "Another Rainy Night", rien que ça !). Une position courageuse, mais aussi carrément suicidaire, surtout dans un festival. D'autant que le petit dernier, tout ramollo, a en quelque sorte déteint sur les autres : tous les titres restent désespérément plats, aucun ne décolle vraiment, d'où un set exécuté proprement mais complètement dénué de passion. Même des hits comme "Walk in the Shadows" passent sans soulever la moindre émotion. Seul l'imparable "Empire", joué tout à la fin, parvient à me faire lever un sourcil… un peu tard.


Grosse déception pour un groupe majeur fût un temps, mais complètement has been aujourd'hui. Le public n'était déjà pas nombreux (pas difficile de se glisser parmi des premiers rangs bien clairsemés), il est reparti avec la même impression tristement unanime : Queensrÿche semble définitivement cramé, et n'en finit plus de ternir sa légende. Une performance à oublier au plus vite.


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