CHRONIQUE PAR ...

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Dr Gonzo
le 10 février 2008




SETLIST

N/A

AFFILIÉ

27 janvier 2008 - Paris - La Maroquinerie


Heavy_Trash_Paris_-_La_Maroquinerie_20080127

Après un concert programmé en octobre puis annulé, Jon Spencer et Matt Verta-Ray reviennent enfin en France pour défendre leur nouvel album (Going Way Out With The Heavy Trash) et botter un maximum de culs dans la foulée. Pour avoir discutaillé un peu avec l’ex-chanteur de Blues Explosion, je dois dire que j’attendais ce concert avec de fortes appréhensions ; j’entendais ici ou là que Jon était un peu malade, fatigué, pas très en forme – ce qui était très vrai.

Mais qu’importe, pour patienter j’allais sortir mon plus beau peigne de la poche arrière de mon blue-jean moulant préféré, redonner un peu de volume à ma banane, et apprécier le surf rock pépère des Sadies, première partie du concert. L’intégralité du combo canadien (deux guitaristes, un contrebassiste et un batteur) viendra d’ailleurs plus tard servir de backing-band au duo américain. Déviant vers un country rock pas très original lorsque l’un des guitaristes se met à jouer du violon, les Sadies ont le mérite de poser l’ambiance, et savent faire taper de la Santiag. Les instrumentaux surf suivent des morceaux de rock’n’roll pendant une quarantaine de minutes, noyées dans une reverb claquante.

Puis, c’est au tour des deux têtes d’affiche d’entrer en scène, à l’heure en plus. Matt a sa plus belle Gibson vintage avec lui, Jon saisit sa guitare acoustique, tout deux ont chaussé leurs bottines, portent des chemises texanes et éblouissent le public de leurs cheveux gominés. Commence alors un marathon explosif à forte teneur en rockabilly. Jon Spencer est métamorphosé ; le temps de se rôder un peu, il se transforme en frontman énergique ultra-charismatique. Criant, hurlant, déchaîné, il retranscrit visuellement les moindres variations qu’apportent les cinq autres musiciens, et les seuls instants d’accalmie, il les impose à sa guise, prêchant littéralement une foule qui a toute son attention.

Heavy Trash défend ainsi son univers et impose un rock’n’roll qui ne sonne jamais faux. Ce qu’on peut voir sur scène est bien au-delà d’un hommage à un temps révolu de l’histoire de la musique, c’est une vraie performance, d’autant plus efficace et sincère qu’elle reste purement viscérale, sans jamais chercher à donner plus que ce qu’elle peut offrir. Les morceaux se suivent, et parfois se ressemblent, mais on s’en fout. Les pieds battent la mesure, les têtes engluées de gel hochent de bas en haut, les filles se déhanchent de façon ridicule ; inutile de lutter face au swing retro-garage qu’apporte une contrebasse massive, suivant des guitares au crunch très vintage. Une fois lancé, le groupe présente les tubes de son dernier album, et enchaîne sans baisse de régime des titres comme "She Baby" et "Way Out", avant de revenir au "Dark Hair’d Rider", hymne issu du premier disque. Bon, au bout d’une quinzaine de minutes, on a déjà vu défiler plusieurs morceaux, et à partir de là, ça commence à être difficile de tout suivre.

En effet, une performance de Jon Spencer se prête mal au recul, ou à la rationalisation. Fièrement mené par le charismatique et banané Matt Verta-Ray, Heavy Trash se permet des breaks incessants qui rendent les transitions entre les chansons brutales autant que floues ; il est très difficile de savoir si le groupe remet le riff une dernière fois, ou si Jon va s’autoriser un monologue, ou encore si le morceau suivant va arriver. Car oui, entre deux chansons, ou même en plein milieu, voire juste avant le final, il se peut que Jon Spencer se mette sans crier gare à discourir sur la vie, l’alcool, la télévision, le Pepsi, son ex, l’alcool encore, bref, sur des tas de choses. Au beau milieu de tout ça, il se plaît à faire hurler au public moult « Yeah », histoire de voir si tout le monde suit. En général, ça fonctionne assez bien, tout le monde se prête au jeu. Il est donc évident que "Yeah Baby" grand final du premier album en devient d’autant plus grand et intense en live, annonçant par là-même la fin proche du concert.

Au fil de ce concert survolté, on verra défiler des titres comme "Justine Alright", "I Want Oblivion", une reprise de James Brown ("I Don’t Mind") , le formidable "This Day Is Mine" avant de finir sur "The Loveless", dernier titre d’un show peu avare en rappel. Aware à son environnement, Jon Spencer demandera solennellement d’allumer la boule à facette qui orne le plafond de la Maroquinerie ; le groupe joue depuis plus d’une heure, l’ambiance est à son meilleur, le kitsch au sommet : Heavy Trash est décidément premier sur le rockabilly. Parfaitement servi par un son de bonne qualité, rendant justice tant aux différents musiciens qu’à leur énergie respective (ils étaient quand même six sur scène), le groupe assure sur plus d’une vingtaine de titres avec une intensité rare.


Jon Spencer comme à son habitude termine en sautant partout, dégoulinant de sueur, criant « yeah, yeah, yeah » sans donner l’impression de s’arrêter un jour. Authentique incarnation du rock'n'roll, il est difficile d’imaginer ce que ça peut donner quand il est vraiment en forme - d'autant qu'il se doit de tenir ce rythme depuis plus de quinze ans.


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