CHRONIQUE PAR ...

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Flower King
le 20 janvier 2008




SETLIST

To Be Alone With You
The Times They Are A-Changin
Lonesome Day Blues
Love Minus Zero / No Limit
It’s Alright Ma (I’m Only Bleeding)
Under The Red Sky
Cold Irons Bound
Girl From The North Country
Stuck Inside Of Mobile With The Memphis Blues Again
John Brown
Desolation Row
Down Along The Cove
Masters Of War
Highway 61 Revisited

Rappels :

Like a Rolling Stone
All Along The Watchtower

AFFILIÉ

01 novembre 2005 - Bruxelles - Forest National


Dylan,_Bob_Bruxelles_-_Forest_National_20051101

Il y a les artistes célèbres. Il y a les artistes mondialement célèbres. Et puis il y a ceux dont la renommée est si forte que l’on peut affirmer sans trop s’avancer qu’ils appartiennent à l’Histoire, que leur nom est connu même d’individus qui n’ont absolument aucune connaissance musicale. Et Bob Dylan, assurément, est de cette trempe. Savoir si cette réputation est justifiée, c’est une question que je ne traiterai pas ici, pas plus que le personnage ou sa musique; il y aurait tellement de choses à dire, que j’aurais de grandes chances de me perdre en route et je ne sais même pas si tout mon baratin aurait servi à grand-chose. Nous ne parlerons que du concert, et cela sera bien suffisant.

C’est le jour de la Toussaint que le Forest National de Bruxelles accueille Bob et sa troupe. Une étape parmi tant d’autres d’une Neverending Tour qui en est à sa dix-septième (!) année, avec un personnel fréquemment renouvelé. Et à voir la salle (pourtant conséquente: 7 000 places) pleine à craquer, peuplée de tous âges, je me dis que cela pourrait durer encore longtemps. Oui, et je suis bien placé pour le dire, les disques de Dylan n’ont rien perdu de leur force trente, voire quarante ans après leur parution. Et en live?

Déjà, il ne valait mieux pas s’attendre à une restitution de ces titres fidèle à leur version studio... Avec ses cinq musiciens bien roots (dont un qui passera la majorité de son temps derrière une slide-guitar), Dylan en 2005, ça n’a évidemment plus rien à voir avec la folk. Tantôt country, tantôt blues, parfois durement rock & roll. Ceux qui se repassaient sans cesse leurs vieux vinyles d’époque et s’imaginaient le cliché du Dylan inspiré derrière sa guitare en carton ont dû très vite déchanter: en effet, depuis deux années maintenant, notre homme ne touche plus qu’au piano. Et consent, à divers moments, à un solo d’harmonica.

Et puis la voix. Salement éraillée, ce que l’on pouvait imaginer à l’écoute de ses disques les plus récents; fatiguée même, se perdant parfois dans des raclements de gorge et des borborygmes, mais malgré tout, l’émotion, la conviction y est. La puissance, même, qu’il exprime dans les titres les plus énergiques, "To Be Alone With You", "Down Along The Cove", "Highway 61 Revisited", qui sonnent comme autant de coups de cravache, ça balaie, ça swingue, et c’est dans ce genre d’exercice que le Zim’ (et son groupe) se montre au meilleur de sa forme. A d’autres moments, hélas, il se contente d’expédier ses phrases à toute vitesse au début de la mesure, à chaque fois sur le même ton, et un titre aussi magique que "Desolation Row" en souffrira beaucoup.

Et ces interprétations country-blues, alors, tiennent-elles la route? Evidemment oui pour les morceaux les plus récents, taillés pour un tel traitement. "Lonesome Day Blues", au riff irrésistiblement pesant; "Cold Irons Bound", qui gagne en perfidie sur les couplets et lâche totalement la pression durant les refrains, tout cela, rien à dire, c’est de haute volée. Les titres de la période électrique et "Nashville" passent également le test avec succès; outre ceux précités, on notera un "Stuck Inside Of Mobile With The Memphis Blues Again" d’une grande classe, avec un Dylan se permettant, sur ce titre comme d’autres, de sabrer un couplet afin qu’un de ses guitaristes puisse caser un solo, jamais bouleversant mais souvent intéressant. Quant aux arrangements des titres les plus typés folk, ça passe ("The Times They Are A-Changin", "Masters Of War" moins impressionnante mais plus sombre que son avatar studio ), ou ça casse (Un "It’s alright ma (I’m only bleeding" complètement hors de propos).

Alors ça joue, pas de problème, mais... Et la communication? Et l’échange? D’une part un Bob Dylan glacial qui n’échangera pas un regard avec le public avant la fin du set (son piano le positionnait de profil par rapport à la scène) et qui ne parlera que pour présenter les musiciens, ne pensant qu’à ce qu’il joue et chante: pour quelqu’un qui a un jour dit « n’être heureux que sur une scène », c’est assez louche. D’autre part, un groupe qui manque singulièrement de charisme. On passerait outre s’ils ne s’avéraient pas être aussi expressifs et chaleureux que leur employeur. Ce n’est pas qu’ils donnent l’impression de s’ennuyer mais c’est comme si le public n’existait pas, comme s’ils jouaient dans un studio. Je ne leur demande pas de sauter partout et de grimacer à chaque solo mais, quand même, un minimum serait appréciable... Parce que ce genre de comportement est assez frustrant. Timidité? J’en doute fort.


Reste une set-list riche et passionnante avec, en guise de rappel, l’hymne par excellence, le monstrueux « Like A Rolling Stone » dont le Zim’ aimerait certainement se débarrasser, mais qui reste un cadeau pour les amateurs; vous ne pouvez pas savoir le plaisir que l’on prend à beugler les paroles du refrain, dans une fosse toute acquise à la cause du natif de Minnesota, lequel enchaîne alors sur un de ses favoris, un dantesque "All Along The Watchtower", qui aurait ici plus en commun avec la reprise d’Hendrix que le morceau original. Un final grandiose pour un concert qui l’était quand même un peu moins. Mais malgré tout, le pouvoir de fascination de Dylan opère toujours, tant et si bien que je ne serais pas contre l’idée de le revoir la prochaine fois qu’il passera dans le coin...


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