10 mai 2003
-
Paris - La Locomotive
Ah, Paul Di'Anno joue à Paris, ça faisait depuis 1981 qu'il n'avait pas joué dans la capitale. Alors, c'est sous la demande de son fan club français qu'il a accepté de se déplacer avec sa cohorte de Killers. Le concert commence très tôt, 16H, et juste en entrant dans la Loco, on peut croiser les mecs d'Entombed qui tenaient leur stand de merchandising. Car après Paul Di'Anno, c'est Entombed qui jouera le soir à partir de 21H pour un concert séparé. J'ai essayé de taper la causette avec LG Petrov mais il était complètement aphone. Le pauvre, comment il va faire pour gueuler pour le concert du soir ? On se le demande bien, enfin bon là n'est pas le problème, je suis venu voir Paulo moi !
Vers 16H débarque le groupe français de hard glam US, Snake Eye. Bon inutile de s'attarder, je n'aime pas du tout et surtout leur guitariste blond, qui avait un peu trop tendance à se prendre pour une rock star des années 80, avec ses poses, sa guitare multicouleur qu'il n'arrêtait pas ne faire briller avec les jeux de lumières (waaaa c'est bo !!!) et sa chemise entre-ouverte. Bien bidonnant tout ça ! Et les choeurs dans ce groupe, bien nases «
Oh wow oh» !
Dans le public, on pouvait voir un mec qui se faisait dédicacer tous ses vynils de Blue Öyster Cült, et pour cause puisque le groupe suivant, Brain Surgeons, n'est autre que le groupe de l'ancien batteur de Blue Öyster Cült, Albert Bouchard. Un groupe de rock sympa, mais qui ne casse pas vraiment la baraque. Un trio qui s'alterne le chant, mais dont l'intérêt repose principalement sur Albert Bouchard, techniquement le meilleur batteur de la soirée et toujours là pour mettre de l'ambiance et déconner entre lui et la bassiste un peu fofolle. Ou même pendant un solo de batterie marrant où il avait enfilé un masque de dinaursore. Autrement dit, la prestation sympathique du groupe sauve un repertoire un peu léger. En prime, on a eu droit à une reprise un peu massacrée de Astronomy, un morceau de BOC que tout le monde connait grâce à Metallica. Mais faut pas se leurrer, se dire que albert Bouchard était un des principaux compositeurs de BOC, à l'époque de sa gloire, ça fait bizarre de le voir maintenant dans un groupe comme ça qui paye pas de mine.
On passe aux choses sérieuses avec American Dog qui ne tardera pas à enflammer la Loco avec leur style que je qualifierais de Motörhead version sudiste. D'ailleurs, les 2/5ème de la salle semblent venus rien que pour eux. Bon, y'a pas de nanas à moitié dénudées comme pour Nashville Pussy, et le chanteur-bassiste a un peu une voix de gamin. Mais le trio ne manque pas d'énergie et d'humour. Paul Di'Anno va avoir du boulot pour réussir à faire mieux. Surtout que pour le concert de la veille, en Belgique, j'avais entendu dire que sa prestation était à chier et qu'il n'a joué que 30 minutres devant quelques perdus.
Allons, il va bien faire un effort à Paris le Paulo, depuis le temps qu'il n''est pas venu. Et effectivement, dès son entrée sur scène, la prestation d'American Dog est vite oubliée. Paul et son groupe pète le feu d'entrée de jeu et ont l'air ravi de l'acceuil du public parisien, suite au concert raté de Belgique. Bien entendu, une bonne partie du show est consacrée aux reprises d'Iron Maiden, dans des versions 100% dynamite !!! Le groupe qui accompagne Paul assure une prestation scénique exemplaire, ne cachant pas sa joie devant un public si enthousiaste ! Techniquement, son groupe n'était pas aussi parfait et aussi pro qu'Iron Maiden, mais peu importe, tant que règne l'esprit PUNK !!! Paul nous le rappellera à plusieurs reprises, qu'il est un chanteur de punk et non de heavy metal.
Et qui de mieux que Paul DiAnno pour chanter les titres des deux premiers Maiden ? Personne, et certainement pas Iron Maiden dont les dernières versions live de "Sanctuary" ou "Wrathchild" sont pour le moins poussives et très (trop) propres. Une énergie que je n'ai pas ressenti lors d'un concert du Iron Maiden actuel. Paul l'a prouvé ce soir, il est le seul à pouvoir interpréter avec autant de puissance les vieux titres des deux premiers Maiden. Idem pour la convivialité qui se dégage sur scène, et Paul qui n'arrête pas de déconner sur scène en parlant de tout et de rien, des Spice Girls entre autres. A mille lieues en tout cas des phrases de Bruce Dickinson préparées six mois à l'avance entre chaque morceau. Non, on a bien à faire à un groupe humain, un mec qui se prend pas la tête. Et ce n'est pas la nana hystérique au premier rang, une rose à la main, criant toutes les trente secondes «
Paul, I love you !» qui viendra me contredire !!! Et quel plaisir de réentendre des vieux titres comme "Prowler"," Murders In The Rue Morgue" ou S"trange World" !
Evidemment, les quelques déçus du concert et de la nouvelle façon de chanter de Paul ont été ceux qui sont allés voir une seule chose : Iron Maiden ! Les pauvres, ils se sont trompés de concert, ils allaient voir Maiden et ils sont tombés sur Paul DiAnno, pas de chance. Moi j'allais bien voir Paul donc j'ai pas été déçu. Paul a de toute façon beaucoup changé en vingt ans, il est désormais chauve et habillé comme Fred Durst. Son chant est plus brutal et plus rauque qu'avant, déviant parfois vers le punk-hardcore, mais toujours aussi puissant et c'est bien là le principal. Pas étonnant en tout cas que des fans de Maiden ne s'y retrouvent pas. Pour ma part, une bonne p'tite gueulante hardcore de temps en temps, ça fait du bien par où ça passe, «
rooooooooooaaaaarrrrg !!»! Dommage quand même qu'il n'ait pas fait la fameuse gueulante après l'intro de "Killers", quand le morceau démarre, comme il le fait sur
The Beast Live car elle est phénomènale !!!
Pour l'après-Maiden, Paul jouera surtout des extraits du premier album de Killers, Murder One, sorti en 1992, ça dépote sévère encore une fois. Seule la reprise de "Faith Healer" était dispensable, ne passant pas très bien l'exercice du live. Et après le concert, on a pu voir un Paul lessivé mais toujours sympa en backstage dans un hôtel parisien, avec une vingtaine de personnes présente pour des dédicaces, des photos et passer un peu de temps avec lui. En voilà un concert que je ne suis pas prêt d'oublier.