28 mars 2018
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Paris - Le Grand Rex
Six ans et demi ! Novembre 2011, le dernier passage d’Evanescence au sein de la capitale française à l’Olympia afin de promouvoir l’album sobrement intitulé Evanescence. Une trop longue attente pour de nombreux fans. Mais en ce mois de mars 2018, les américains sont de retour afin de présenter Synthesis Live With Orchestra. Rappelons le contexte : alors que l’on attendait tous un nouvel album original, le groupe a pris les fans à contre pied en sortant Synthesis, sorte de best-of reprenant certains titres du groupe réarrangés avec la présence d’un orchestre philharmonique.
C’est dans la mythique salle du Grand Rex et ses 2702 places assises qu’Evanescence donne rendez-vous à ses fans, et l’appel a fonctionné puisque le concert est annoncé sold-out. Pas de première partie à proprement parler, dès 19h30 (ce qui fera rager de nombreuses personnes, qui n’ont pas eu encore l’accès à leurs sièges) l’orchestre nous offre six reprises : "La Chasse"(Mozart) -"Moonlight Sonata" (Ludwig Van Beethoven) -"Lacrimosa" (Mozart) -"Sally’s Song" (Danny Elfman) -"Zelda’s Lullaby" (Kondo&Ohta) et "Toghether Again" (Evanescence). Ce moment ne fut pas mémorable, juste sympa. Et c’est là que je commence à craindre pour la suite. Entre cela, le fait qu’en balcon haut, en mode optimisation de l’espace, le confort est au niveau zéro, et que j’ai été assez déçu de
Synthesis sur album, j’ai peur de ne pas apprécier ce concert.
Le groupe va devoir frapper fort d’entrée. A 20h30, Amy Lee, leader et chanteuse, arrive accompagnée de ses musiciens qui rejoignent l'orchestre. Elle se pose au piano et joue les premières noter de "Never Go Back" issu de l’album
Evanescence. Après ce prélude, elle se met face à salle et pousse la chansonnette. L’orchestre l’accompagne et va prendre l’audience de court tant par sa puissance que par l’interprétation au plus juste de la vocaliste. Une claque tout simplement. Et cela sera comme ça pendant tout le set.
Si certains morceaux sont un peu en deçà ("Lost in Paradise", "My Heart is Broken" tirés du dernier album original) le reste comblera un public aux anges. Les morceaux de
Fallen, qui a permis au groupe de triompher mondialement, sont les plus surprenants, notamment "Bring Me to Life" version
Origin (c'est-à-dire sans les parties rappées) et que dire de "My Immortal", tout en retenue et qui fera couler quelques larmes autour de moi. Considéré comme beaucoup comme la meilleure offrande du groupe,
The Open Door se prête parfaitement à l’exercice tant les titres sont à la base assez riches et variés. Ainsi "Lacrimosa", "Lithium" et "Your Star" (sûrement la composition la plus recherchée du groupe à mon humble avis) réalisent un sans faute. Les nouveaux morceaux sortis pour l’occasion sur
Synthesis, l’interlude "The In-Between", le déconcertant "Hi-Lo" et le single "Imperfection" (qui sera acclamé) prennent toute leur dimension sur scène, là où il y avait un léger goût de trop peu en version studio. Le groupe effectuera un rappel tout en émotion avec "Speak to Me" (un titre solo d’Amy Lee), la populaire "Good Enough" et la légère mais non moins belle "Swimming Home". Un grand bravo à l’orchestre philharmonique, composé d’une chef d’orchestre et de vingt-trois musiciens, non pas simple support mais réelle partie prenante. On félicitera également les musiciens du groupe, qui apportent ces touches électriques qui, couplées à la voix d’Amy et de l’orchestre, donnent une nouvelle dimension à tous ces morceaux.
En guise de conclusion, comment ne pas évoquer la performance vocale d’Amy ? Elle qui subit une réputation peut flatteuse sur scène. Les progrès sont immenses, hormis sur "Imaginary", aucune fausse note, aucun moment faible. Sa prestation, son charisme auront envoûté tout le public qui le lui rendra à la fin du concert en l’acclamant de très longues minutes. La vocaliste expliquera qu’elle espère ne pas avoir à attendre de nouveau plus de six ans pour revenir à Paris. Enfin, on espère avoir un DVD de la tournée, afin de montrer au monde entier que ce concert, qui s’adressait aux fans du groupe, aux fans de metal, aux fans de musique classique, fût un moment presque magistral, dont on excusera la durée bien trop courte (1h20). Et surtout, pour revoir la performance d’Amy et de l’orchestre sur le titre "The End of a Dream", qui déjà sur l’album studio fut le plus réussi mais également ce soir, tant l’intensité du morceau a cloué tout le monde sur son siège. En espérant que cette soirée ne soit pas « la fin du rêve » pour le groupe et ses fans et qu’un nouvel album studio verra le jour prochainement.