CHRONIQUE PAR ...

73
Dimebag
le 31 juillet 2017




SETLIST

Roman Holiday*
The Marvelous Slut*
Thirst*
Floater*
Underwater Bimbos from Outer Space*
Gloom and How It Gets That Way*
No Son of Mine*
I Didn't Want to Join Your Stupid Cult Anyway*
Fear and Trembling*
Indian Giver **
Tourette's (Nirvana cover) ***
The New Black****
It Remembers ****
Decayin' With the Boys*****
Bored Stiff ******
We'rewolf ******

*avec Ryan McKenney de Trap Them au chant
**avec Jordan Buckley de Every Time I Die au chant
***avec  Andy Williams & Jordan Buckley de Every Time I Die au chant
****avec Jeremy DePoyster de The Devil Wears Prada au chant
*****avec Lawrence "Loz" Taylor de While She Sleeps au chant
******avec Griffin Dickinson de SHVPES au chant

AFFILIÉ

18 juin 2017 - Hellfest


Every_Time_I_Die_Hellfest_20170618

De manière générale, quand un groupe est censé jouer quelque part, deux choses peuvent arriver: soit il se pointe comme prévu et joue dans des conditions normales (ou nazes, ou parfaites, là n’est pas la question), soit il sait suffisamment à l'avance que, pour une raison x ou y, ce ne sera pas possible, et du coup il annule. Mais parfois, les planètes s’alignent pour foutre la merde et font qu’un seul membre du groupe, en l’occurrence le chanteur Keith Buckley, apprend le matin même du show que sa fille est à l’hôpital pour un truc assez sérieux, et doit alors précipitamment quitter ses petits potes pour rejoindre le pays, les laissant en plan, sans chanteur pour jouer. Dans ce cas de figure assez catastrophique, deux attitudes possibles: annuler au dernier moment et planter tout le monde, orga et fans compris, ou se démerder, sortir un truc fou de son chapeau et retourner la situation en sa faveur. Devinez ce que font fait les Américains en ce dimanche 18 juillet 2017, 23h, à la Warzone ?

On ne va laisser trainer un suspense inutile: Every Time I Die, en grand groupe qu’il est, retourne une situation merdeuse à souhait pour la transformer en concert inédit, à l’ambiance d’abord étrange puis absolument énorme, et s’appuie pour cela sur plusieurs choses: le courage tout d’abord, d’aller se présenter devant le public du Hellfest pour la première fois sans son chanteur (de plus, on ne parle pas ici du gueulard hardcore interchangeable lambda, le style et les capacités vocales de Keith Buckley étant particulièrement ardues à copier). Le talent ensuite, de parvenir à transformer ça en grand moment. Le réseau ensuite, et plus généralement une position suffisamment élevée et respectable au sein de la scène hardcore (terme pris ici au sens très large, ETID officiant plutôt dans le mathcore/metalcore barré) qui leur aura permis de trouver, en moins d’une journée, non pas un, non pas deux, non pas trois, mais bien quatre chanteurs de remplacement au sein des groupes qui jouent le même jour au Hellfest. Le genre de truc qui aurait été totalement impossible si le combo avait été en tournée classique. C’est donc Ryan Mc Kenney, qui avait pourtant joué à 13h35 avec Trap Them, qui va tenir le micro pendant… neuf morceaux (énorme performance du bonhomme, honneur à lui, d’ailleurs le groupe le remerciera plus que chaleureusement), et comme le bonhomme, contrairement à Keith, ne sait que gueuler, ETID propose à une Warzone un peu déstabilisée - mais bien vite dans le bain - une première partie de concert ultra-bourrin: quasiment que des claques mathcore du genre "Roman Holiday", "Thirst", "The Marvelous Sluts", "No Son Of Mine" ou "Floater". Bien. Pour le reste, le frère de Keith et lead guitar du groupe, Jordan, fait office de frontman entre les morceaux. Surchaud, le bonhomme  ne cesse de faire monter la température, en en faisant des tonnes comme pour contrer le mauvais sort. Et ça marche plutôt bien, sauf que la musique d’ETID n’est pas que bourrinage mathcore.
La force du groupe, ce sont aussi des morceaux beaucoup plus nuancés et métissés, mettant en avant les capacités vocales uniques de Keith. Fort heureusement, le plateau du jour au Hellfest ne manque pas de chanteurs de talent, et après un petit intermède où le groupe gère seul les affaires (sur "Indian Giver" et "Tourette", reprise de Nirvana chantée par les deux guitaristes), la deuxième partie du concert laisse la place à trois nouveaux chanteurs, sans doute recrutés dans la journée eux aussi, et qui vont se partager les cinq morceaux restants. Jeremy DePoyster de The Devil Wears Prada, assure parfaitement sur "The New Black" et l’énorme tube du dernier album, l’exceptionnelle "It Remembers". En plus comme ça le mec aura eu, une fois dans sa vie, la chance de jouer dans au moins un putain de groupe (niark niark). Lawrence Taylor de While She Sleeps, qui s’était déjà fait remarquer plus tôt dans la journée avec un joli stagedive depuis la régie Warzone, reprend ensuite les planches pour gérer la non-moins tubesque "Decayin’ With The Boys", ce qui permet de noter au passage que le groupe fait honneur à quasiment toute sa copieuse discographie, puisqu’on aura droit à des extraits de pas moins de sept albums (seul l’album liminaire Last Night In Town sera ignoré). Classe, surtout dans ces conditions. Et pour le final, c’est le jeune Griffin Dickinson de SHVPES qui aura l'honneur de clore les hostilités, et quand on parle d’hostilités, on parle d’une ambiance de gros feu dans la fosse sur "Bored Stiff", tellement que Jordan finira par demander - en gueulant bien entendu - à toute la fosse de monter sur scène. La sécurité s’opposera quelques instants avant d’abandonner, et on aura donc le droit à un superbe envahissement de scène pour le final, en l’occurrence "We’re Wolves", sur lequel les musiciens disparaissent totalement sous la masse de gens montés sur scène pour faire la teuf avec le groupe et les remercier d’avoir assuré dans des conditions aussi compliquées.

Au final, ETID a pris une situation véritablement à chier et l’a transformé en occasion unique de faire la teuf avec ses amis et avec le public. Mais ce sont aussi d’immenses professionnels à l’éthique de travail inattaquable qui ont géré cette situation, car avant l’apparente teuf, déjà bien stressante en soi pour le groupe, c’est à n’en pas douter une très grosse journée de taff qu’ont du s’envoyer les Américains, pour répéter tous les morceaux avec les quatre chanteurs différents qui, le soir même, allaient suppléer Keith avec réussite. Plus que jamais, ETID a démontré tout son talent et son savoir-faire, et il me semble encore plus scandaleux que par le passé que cet excellent groupe ne jouisse pas, en Europe, d’une notoriété comparable avec celle dont il bénéficie dans son pays d’origine. Un des meilleurs concerts du fest me concernant.



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