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L'Éclat du Déclin
Entretien avec Julien Hovelaque - le 18 août 2020
Winter
Une interview de
Le parler vrai. À l'inverse de sa musique prolixe, Julien est économe en mots, mais ces derniers ont du poids. Le créateur de
L'Eclat du Déclin
- encore un excellent projet black-metal hexagonal - peu enclin aux bains de foules, m'a fait l'honneur de répondre à quelques questions. Depuis plusieurs années, un contentieux nous oppose quant à la qualité du
Tragic Idol
de
Paradise Lost
, mais nous avons su écarter la pomme de discorde pour évoquer le monde musical du sieur Hovelaque. Bonne lecture !
Winter: Salut, merci d’avoir accepté l’interview. Félicitations pour ton
bel album
. Il s’agit d’un album qui se «
mérite
», non ? Tu ne recherches pas spécialement l’immédiateté. Que cherches-tu à provoquer chez l’auditeur ? Quel est ton but ?
Julien
: Je n’ai vraiment aucun but. Je ne cherche pas à faire quelque chose de catchy, d’accrocheur, d’autant plus que je ne donne pas de concerts. Accrocher un public ne m’intéresse pas du tout. Je cherche simplement à faire une musique qui me plaît, dans laquelle je me retrouve vraiment et dans laquelle je me sens bien, en phase avec le moment. Après, les situations évoluent, et la musique que je fais maintenant n’est pas celle que je ferai demain. Ma méthode d’écriture est assez spontanée, sans aucune stratégie de séduction.
Winter : Tu as eu des projets musicaux avant ?
Julien
: Oui, j’ai fondé Ave Tenebrae en 1998, qui a splitté il y a deux ans. J’ai également joué dans
Maleficentia
.
Winter : Là, tu es seul à bord. Tu aimes la sensation ?
Julien
: Oui, c’est un bonheur. J’aurais du mal à faire marche arrière, honnêtement.
Winter : Tu fais tout ? Y compris les voix ? Le chant est varié…
Julien
: Ça sera encore plus varié par la suite. Je suis en train de travailler le chant en ce moment. Je cherche à perfectionner, certaines voix étaient moins maitrisées. Je veux élargir l’offre vocale. J’éprouve beaucoup de plaisir à chanter.
Winter : Tu reprends Bashung, tu as des élans lyriques. On te sent éclectique musicalement parlant.
Julien
: Dans le registre metal, oui. Depuis le temps que j’écoute du metal, j’ai un certain répertoire. Hors metal, moins.
Winter : Tu aimes Bashung quand même.
Julien
: Oui, beaucoup.
Winter : Tu es ouvert en général à la chanson française, ou Bashung est un élément isolé ?
Julien
: C’est plutôt un élément isolé. Je peux aimer d’autres choses dans la chanson française, mais c’est surtout Bashung.
Winter : Je ne connais pas Bashung. Pourquoi reprendre cette chanson là, "Faites monter" ?
Julien
: C’est une chanson assez connue, elle me plaisait beaucoup. J’aimais son aspect sombre, même si ce n’est pas la seule chez Bashung. L’album dont est extrait ce titre (
L’imprudence
) est plein d’arrangements vraiment hallucinants. J’ai tout de suite accroché. C’est un album impactant et à part.
Winte : Y trouves-tu un lien avec ton album ? Je trouve que la chanson s’y fond bien, même si tu as largement travaillé l’original.
Julien
: Musicalement parlant, ce ne sont pas mes influences. Je ne pense pas qu’il y ait un lien, sauf peut-être dans les arrangements. Dans les mélodies ou les harmonies, c’est différent.
Winter : Je pensais plus à l’esprit. Ce titre possède un côté décadent, tout comme ton album.
Julien
: Oui, c’est ça. C’est L’Eclat du Déclin.
Winter : As-tu un message à faire passer ?
Julien
: Non. Ce n’est même pas un concept album. C’est de la poésie de bas-étage.
Winter : De bas-étage… personnellement, je trouve que tu as fait quelque chose de recherché.
Julien
: Dans les textes ou dans la musique ?
Winter : Dans les deux.
Julien
: Dans la musique, oui. Point de vue textes, j’ai du mal à m’y mettre et je ne suis jamais satisfait.
Winter : Ce n’est quand même pas
Manowar
…
Julien
: Non.
(rires)
Winter : Tu as passé beaucoup de temps sur les textes, non ?
Julien
: Oh oui, beaucoup de temps. Énormément. Il y a beaucoup de ratures et de papiers jetés par terre de rage.
Winter : Il y a du travail. De quoi parlent-ils ?
Julien
: Du déclin, déjà. Le fil directeur, c’est une notion de chute, d’usure des choses, qui périclitent. C’est leur point en commun. Pour certains textes, j’utilise des références, pour d’autres, je crée des histoires de toutes pièces. J’essaie beaucoup de privilégier la forme par rapport au fond, pour que la musique des mots colle avec la musique des instruments. Je veux faire de la musique avec le texte, plus que de faire quelque chose de profond.
Winter : Ce n’est peut-être pas profond, mais c’est poétique.
Julien
: Oui, j’écris en vers, d’ailleurs.
Winter : Tu as des références littéraires ? Tu lis beaucoup ?
Julien
: J’ai beaucoup lu par le passé, oui. Beaucoup d’ouvrages sur l’Antiquité, sur le monde gréco-romain. Je m’en inspire pour mes textes, oui. Si je trouve une petite histoire, une petite référence dans cette période ou au Moyen-Age, je brode dessus pour créer les textes.
Winter : Dommage que les textes ne soient pas sur le CD d’ailleurs…
Julien
: C’est le label qui l’a voulu. Ils ont un format digipack standard pour tous leurs groupes. Mais les paroles sont sur Bandcamp.
Winter : Du coup, on va te ranger dans la catégorie du black metal français intello. Ça te gêne ?
Julien
: Si ça peut en amuser certains, pas du tout.
Winter : Tu te sens proches d’autres groupes ?
Decline of the I
, pour le mot «
déclin
» ?
Julien
: Pas vraiment. Decline of the I a une approche très philosophique. C’est ciblé, il y a beaucoup de références. Ce n’est pas la même chose. Mais j’aime bien.
Winter : D’un point de vue musical, ton album me fait penser à
Prometheus
d’
Emperor
, par ce côté tourbillonnant, cette absence apparente de structure.
Julien
: Je pense que je suis vraiment moins sauvage que ce qu’Ishahn a fait sur
Prometheus
, moins dissonant aussi.
Winter : Tu n’as pas d’influence consciente ?
Julien
: Non. Je suis influencé par un peu tout ce que j’écoute.
Winter : Il y a également des parties instrumentales plus «
académiques
». Tu aimes l’alternance de plans tourbillonnants et de passages plus tranquilles, non ?
Julien
: La chose la plus importante en musique pour moi, c’est le contraste. S’il n’y a pas de contraste, ça m’ennuie profondément. Le contraste surprend, regonfle l’attention. C’est primordial.
Winter : Peux-tu nous parler du parcours de l’Eclat du Déclin pour arriver jusqu’à
Ainsi passe la gloire du monde
?
Julien
: J’ai lancé le projet quand j’ai arrêté Ave Tenebrae, je n’avais plus du tout envie de faire de scène, ni de travailler avec qui que ce soit. J’ai monté ça pour faire ma musique tout seul chez moi. Au départ, j’ai voulu arrêter avec le format album, j’avais prévu de ne sortir que des singles, et j’en ai sorti quatre. J’ai ensuite réalisé que le format album était quand même pratique. À côté de ça, je me suis également fait la main en reprenant des titres que j’avais initialement conçus pour un projet qui n’a jamais vu le jour, Mater Tenebrarum. Finalement, j’ai réalisé un EP auquel j’ai donné ce nom.
Mater Tenebrarum
par l’Eclat du Déclin.
Winter : La misanthropie musicale que tu évoques s’accompagne-t-elle d’une misanthropie générale ?
Julien
: C’est un bien grand mot, mais le fait de ne pas rencontrer énormément de gens est quelque chose qui m’intéresse. J’aime bien ne pas à avoir à sortir de chez moi.
Winter : Tu n’es pas un showman…
Julien
: Non. Ajouter à la musique ce besoin de représentation est quelque chose qui me gênait. Maintenant je fais la musique uniquement pour la musique.
Winter : Tu rejoins
Summoning
,
Bathory
et toute une grande tradition de groupes black metal ne donnant pas de concerts. Quels sont tes groupes préférés ?
Julien
: Ça change tous les jours. Si on se cantonne au black metal, mes grosses claques musicales ne sont pas originales : Emperor,
Dissection
, Bathory, oui… Sinon, j’écoute
Pink Floyd
depuis toujours.
Winter : Ça se sent, notamment sur "La lumière du temple"…
Julien
: Avant de découvrir le metal j’écoutais déjà Pink Floyd, et je les écoute toujours, comme Depeche Mode.
Winter : Ton goût pour Depeche Mode, lui, ne transparait pas dans Ainsi passe la gloire du monde. T’interdis-tu d’aller par là ?
Julien
: Je ne m’interdis rien du tout, donc aller vers Depeche Mode, pourquoi pas, même si rien n’est prévu pour l’instant. Après, tout ce qui est electro, a priori, c’est compliqué. Je ne suis pas sûr que ça soit dans mes cordes et que j’en aie envie, il y aura toujours des instruments et ce qui va avec.
Winter : Tu pourrais utiliser un guest…
Julien
: Non, je ne pense pas intégrer d'autres personnes à mon projet. Même si mon frère joue de la guitare sur l’album.
Winter : Ça reste en famille
(rires).
Quel est le futur du projet ?
Julien
: J’ai déjà cinq ou six morceaux d’écrit. La composition de la suite est bien avancée.
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