Human Vacuum

Entretien avec Human Vacuum - le 31 janvier 2015

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Dimebag

Une interview de




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Quelques éons d’une attente insoutenable enfin écoulée plus tard... Merci d'être resté. Maintenant, concentre-toi. Essaie de te rappeler une scène de n'importe quelle sitcom des années 90. Tu y es ? Nous te conseillons Les Nouvelles Filles d’À Côté. Visualise la fin d'une scène, généralement ponctuée par une vanne intolérable du type qui portait des chemises jaunes XXL alors qu'il faisait du M, par un cri efféminé de Gérard ou encore par le regard mi-amusé mi-réprobateur d'une des trois cruches en chef, qui voulait souvent dire un truc du genre : « oh toi alors ! Sacré toi ! ». À la fin de cette scène, systématiquement, une sorte d'effet de manche de monteur cocaïné type fondu-enchaîné t'emmenait vers la scène suivante. Ce petit fondu-enchaîné, tu t'en souviens, pas vrai ? Tu te souviens aussi qu'il était toujours accompagné de quelques petites notes de synthétiseur, n'est-ce pas ? Tu l'entends, cette petite mélopée doucereuse et évocatrice de bien des agacements ? Tu as bien ces quelques notes en tête ? Sinon mets une chaine de la TNT au pif, tu vas vite t'en rappeler. Joue-les, à présent. Joue-les dans l'esprit de l'âme de ton cerveau. Voilà. Encore une fois. Oui. Une petite dernière encore...OUI ! FÉLICITATIONS ! Tu viens de réaliser ton propre fondu-enchaîné d'interview des années 90. Tu es à présent dans le très bon état d'esprit pour très bien lire la suite de cette très merveilleuse interview des inénarrables et truculents Human Vacuum. Gloire à toi, mais surtout, gloire à eux.

Dimebag : On va terminer les questions solos avec le petit nouveau de la bande, Alex le bassiste, qu'on a pas encore beaucoup entendu jusqu'ici ! On en a parlé tout à l'heure, tu es tout frais débarqué dans Human Vacuum, d'ailleurs si je ne m'abuse, toutes les parties de basse de l'album étaient déjà enregistrées quand tu as pris le poste de bassiste ?

Alexandre
 : Tout à fait, tout était fait !

Dimebag : Malgré ça, as-tu pu un peu apporter ta patte aux morceaux en live, mais surtout et au-delà de ça, comment s'est passée ton intégration dans le groupe, humainement parlant ?

Baptiste
 : OK donc là, je crois que tout le monde le regarde très intensément (rires).

Alexandre : Alors humainement, cette bande de gros cons, je les ai rencontrés...

Tous : (le coupant direct) ...Ah bah voilà, là ça fait groupe de metal ! Voire de hardcore (rires) !

Alexandre : ...Je les ai rencontrés par l'intermédiaire d'un pote qui les avait vus jouer avec Olivier, leur ancien bassiste. Ce pote avait une amie en commun avec eux, Daphné.

Tous : ...Et ouais, du coup merci Daphné, dédicace à toi si tu nous lis !

Alexandre : Bref tout ça est assez compliqué comme tu le vois, mais après ce fameux concert ils ont papoté un peu et mon pote, se rendant compte que Human Vacuum cherchait un nouveau bassiste puisque Olivier était sur le départ, m'a proposé pour le remplacer. On s'est donc assez rapidement rencontrés et on a pris une bière dans un bar, le Dernier Bar...

Aurélien: .Pas de pub, pas du pub ! Mais ouais c'était bien le Dernier Bar Avant La Fin Du Monde ... Vous le trouverez sur Google (rires)....Avec votre Iphone (re-rires mais moins).

Alexandre : Donc on a bu une bière, puis deux, puis plein. C'était en décembre 2013, et depuis eh bien que dire si ce n'est que c'est une très, très chouette rencontre, vraiment !

Dimebag : Et tu es rentré facilement dans leur univers ? Tu aimais ce genre de musique au préalable ou pas du tout ?

Alexandre
: Concrètement je dois bien reconnaître que non, pas tant que ça ! Je me suis vraiment mis à apprécier le style par le biais des morceaux en fait, par le plaisir que cela m'a procuré assez rapidement de les jouer. Pour te donner une idée, mon groupe précédent c'était un peu de la popinette pour minettes, donc...

Baptiste : ...(coupant) Bah t'es monté en grade c'est bien (rires) !

Alexandre : ...(reprenant) Il y a de ça ! En tout cas musicalement je prends mon vraiment mon pied, c'est très cool d'avoir rejoint ce groupe, de plus je prends du niveau en basse à fond, et ce n'est que du bonheur.

Dimebag : En effet tu sembles prendre ton pied et cela se voit sur scène, car sur scène, tu ondules ! Et ça je tenais à ce qu'on le sache !

Alexandre
 : J'ondule, j'ondule, je ne peux le nier.

Aurélien: D'ailleurs si les gens veulent se faire une idée , avant nous manquions de référentiels, mais depuis la sortie du film Les Gardiens de la Galaxie, tout a changé ! Vous visualisez la mini-version de Groot qui danse dans son pot à la fin du film (rire général) ? Eh bien c'est exactement ça, vous avez là l'attitude scénique de notre bassiste ! Plus sérieusement, ce qui s'est passé c'est qu'après le concert évoqué tout à l'heure nous avons effectivement échangé avec ce pote d'Alex. C'était en novembre 2013 au Klub, pile au moment où Olivier quittait le groupe. Il faut d'ailleurs savoir qu'avec Olivier, ça reste l'amour et la joie : depuis qu'il n'est plus notre bassiste il est notre photographe, c'est toujours un pote, tout ça s'est passé de manière très cordiale et sympa et c'est encore le cas aujourd'hui. Bref le mec en question vient me voir et me dit (prend l'accent du bourré car le pote en question était fin saoul) un truc du genre « Eh les gars c'était vachement bien mais votre bassiste ne bouge pas beaucoup !  »...

Baptiste : ...En même temps au Klub, dès que tu es un peu grand et costaud - ce qui est le cas d'Olivier - ça devient très délicat de bouger ! Alors si en plus tu joues sur une six cordes fretless...

Aurélien : Bref j'ai indiqué au type en question que notre problème de bassiste statique allait se régler de lui-même puisque Olivier s'en allait et qu'il était vraiment là en dépannage ce soir-là. C'est là qu'il nous a parlé d'Alexandre, (reprenant l'accent bourré) « son pote frisé qui groove sa mère » !

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Dimebag : Merci de ces précisions. Maintenant sortons un petit peu de la musique avec une question d'ordre plus symbolique. Pourquoi ce nom de groupe ? Une passion pour l'électroménager ? Une capacité d'aspiration hors du commun ?

Aurélien:
Alors - et c'est tout ce que nous allons en dévoiler - sachez que ce nom a un sens. Ce nom est une référence culturelle précise, et pour le reste, vous allez vous démerder !

Baptiste : Je dirais juste ceci : ne comptez pas sur Google images pour trouver la véritable signification de ce nom, surtout pas (rires) ! Si vous voulez le faire, vous allez au-devant de grosses déconvenues, sachez ce à quoi vous vous exposez et pensez bien au filtre parental (rires) !

Aurélien: En tout cas ce qui me plaît énormément dans ce nom - et que je peux révéler - c'est son double sens. D'un côté Human Vacuum ça peut vouloir dire «  le vide humain  », et là d'un coup c'est très philosophique et introspectif : ce sentiment de vacuité qu'on peut ressentir face à l'univers moderne, son côté oppressant... Je te laisse remplir avec tout un tas de considérations philosophiques de haut niveau (rires) (NDLR : désolé messieurs, j’ai pas trouvé). Mais ça peut aussi vouloir dire «  l'aspirateur humain  », avec tout ce que cela peut avoir de réjouissant - ou d'atroce d'ailleurs - en termes d'images mentales provoquées ! Enfin, retenez juste que tout cela a un sens, et d'ailleurs celui ou celle qui trouve, on lui offrira un truc absolument incroyable comme une photo dédicacée ou un cheveu de la tête d'Alex.

Alexandre : Okay mais alors je veux du blé !

Baptiste : Si c'est une femme, je veux bien la niquer !

Aurélien: D'ailleurs je tiens à ce que tu écrives qu'à l'heure où tu écris ces lignes, Baptiste et moi-même sommes célibataires.

Dimebag : Maintenant parlons un peu de votre avenir immédiat si vous le voulez bien. Vous participez bientôt à la demi-finale du tremplin Headbang Contest avec à la clé une date au festival Motocultor, donc un prix plutôt alléchant ! J’ai aussi entendu parler d’une prise de contact récente avec un collectif potentiellement intéressé, vous pouvez nous dire quelques mots de tout ça ? (NDLR : le groupe s’est depuis brillamment qualifié pour la finale parisienne du tremplin, qui a eu lieu le 11 avril  au Petit Bain)

Baptiste : En ce qui concerne le tremplin, eh bien même si cela ne reste « qu’un » tremplin, il faut bien se rendre compte qu’il y a déjà un paquet de groupes de qualité ! Quand je vois ceux qui ont gagné l’an passé, Naïve, dont je suis très fan par ailleurs, je me dis que nous n’y sommes pas. Il y a du niveau. Mais au-delà de ça, c’est quand même une aventure sympa, ça permet de prendre de l’expérience, de faire des concerts dans des salles superbes ! La demi-finale aura lieu au Zèbre de Belleville, une salle que j’ai fréquenté en tant que spectateur, et c’est vraiment un superbe endroit, hyper plaisant. Cela va vraiment nous changer du Klub, qu’on apprécie au demeurant mais auquel on a déjà beaucoup joué. À Paris, les petits groupes comme le nôtre sont souvent cantonnés dans quelques salles comme le Klub, la Cantine de Belleville ou le Café de Paris, donc des endroits foncièrement sympas mais souvent étriqués. Notre style ne se prête pas forcément bien aux caves et tout ce qu’elles impliquent en termes de son, d’espace, etc...

Aurélien : ...Sauf si on était dans les années 90 ! Là ça passerait (rires). D’ailleurs il paraît qu’il y a un revival 90’s aux USA en ce moment...Eh bien ils sont en retard sur nous, comme d’habitude.

Baptiste : Au passage, je ne veux pas créer la polémique mais sur "Tout s’efface", il y a des spoken words... Et un an après que l’on ait composé ce morceau, comme ça par hasard, débarque un certain Fauve (rires) ! Coïncidence ou pas ? Moi je ne sais pas, mais je dis que ce sont des voleurs et des enculés (rires) !

Aurélien : Je pense également que Fauve nous a clairement tout piqué. Et à ce titre je souhaiterais que nous bénéficions automatiquement de la moitié de leur fanbase (rires). Fans de Fauve si vous nous lisez, vous êtes également fans de nous ! Vous ne le savez juste pas encore.

Dimebag : les fans de Fauve ne lisent pas les Éternels, ils n'ont pas ce goût prononcé pour les véritablement belles choses de la vie.

Baptiste
 : Plus sérieusement, ce tremplin reste une belle opportunité, mais il s’agit bien évidemment de continuer à faire des concerts, et idéalement hors des limites du périphérique, ça nous plairait beaucoup.

Aurélien : Pour l’instant nous avons réussi à aller jusqu’à Nanterre !... Et à côté de Rome aussi, tout de même (NDLR : un petit festival à Bracciano en 2012).

Baptiste : Ouais c’est vrai que c’était sympa ! Et au-delà de tout ça, c’est important de se remettre à composer également, d’autant que pour nous c’est vraiment un réel plaisir que de se retrouver tous ensemble en répète. Ça nous est assez peu arrivé pendant toute la période d’enregistrement de l’album, donc ça me manque un peu. En général j’arrive avec un bout de morceau ou quelques plans de 1 minute à 1 minute 30, et à partir de ces quelques séquences les choses se font naturellement. La quasi-totalité des morceaux d’Enter The Playground ont d’ailleurs été composés comme ça, parfois même en une seule répète, comme "Néo" et la plupart ont été finalisés en deux répètes.

Aurélien : Après il est évident que certaines nous ont donné beaucoup plus de fil à retordre. "Enter The Playground" par exemple, a nécessité quelques séances de travail. "The Void Ahead" également, car elle datait de l’époque d’Alexandra, notre toute première bassiste. Du coup il a fallu qu’Olivier se réapproprie ses parties, ce qui rallonge déjà bien le processus, et ensuite le moment de l’enregistrer a hélas coïncidé avec le moment où il a du lever le pied.

Baptiste : ...Heureusement Aurélien est lui-même bassiste, il a donc pu prendre le relais pour l’enregistrement et c’est lui qui a enregistré presque toutes les parties de basse de l’album, à l’exception des parties fretless d’Olivier.

 
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Aurélien : Et sur ce point je dois dire que je ne suis pas hyper satisfait du résultat final, dans la mesure où comme tout cela s’est un peu décidé au dernier moment, je n’ai tout simplement pas eu le temps de me réapproprier les parties de basse et de les jouer comme je l’aurais voulu. Je suis arrivé en studio et je les ai jouées exactement comme en répète. Du coup au final, les seules lignes de basse qui sonnent vraiment bien sur l’album et qui possèdent une réelle identité sont celles jouées par Olivier. Il les a enregistrées en fretless, avec son toucher et sa finesse que je n’aurais pu reproduire. C’est d’ailleurs pour ça qu’il joue tout de même environ 30 % des parties de basse de l’album. Dans le même esprit, si Alexandre nous avait rejoint plus tôt nous lui aurions confié toutes les parties de basse pour qu’il les interprète à sa sauce... Cela aurait donné un résultat différent et sûrement très intéressant.

Baptiste : ...D’autant qu’il aurait pu les enquiller tout aussi vite, parce qu’il a vraiment très rapidement maîtrisé les compos.

Aurélien : ...Maintenant pour en revenir au Headbang Contest, contrairement à Baptiste je ne suis pas humble (rires) ! J’ai un fort esprit de compétition, ce concours je veux le gagner, je veux aller jouer au Motocultor et que la foule nous acclame (rires) ! Plus sérieusement j’ai un attachement un peu personnel à ce concours parce que nous sommes notamment en concurrence avec un groupe de potes, dans lequel j’ai été bassiste et qui s’appelle One Last Shot. C’est vraiment cool ce qu’ils font, dans le genre stoner/hard rock à grosses guitares, si vous aimez le rock de bikers n’hésitez pas. Et honnêtement, quel que soit le moment où nous serons sortis de ce concours, tant que nous finissons devant One Last Shot, ça me va (rires). Et il y a également nos potes de Shinray qui sont dans la course (heavy metal, Grenoble), avec lesquels nous avons récemment joué au Festival des Éternels (au Klub également). Bref si ce n’est pas nous qui gagnons, j’aimerais bien que ça soit Shinray ou One last Shot (NDLR – One Last Shot a depuis rejoint la finale nationale du HBC). Mais ce serait quand même bien mieux que ce soit nous ! Enfin pour te répondre sur la prise de contact avec un label, à ce stade il n’y a rien de sérieux ni de concret, mais il y effectivement eu une prise de contact vraiment cool avec un collectif qui n’est pas basé sur Paris. Ce qui est intéressant pour nous comme pour eux, car cela permettrait à chacun d’aller faire des concerts hors de ses bases. Il y a un vrai intérêt mutuel je pense, mais dans la mesure où il n’y a rien de concret pour le moment, je préfère ne pas m’étendre sur le sujet pour ne pas nous porter la poisse ! (NDLR : le groupe a depuis rejoint le collectif La Voix Des Hères)

Dimebag : On peut donc s’attendre à une année 2015 plutôt cool pour Human Vacuum ? Nouvel opus en vue sinon, nouveaux morceaux ?

Aurélien
 : Oh moi tu sais, en 2014 j’étais déjà à fond, en 2016 je serai à fond, et donc forcément en 2015 aussi. Pour ce qui est des nouveaux morceaux, déjà tu vas venir à la demi-finale du Headbang Contest et tu en auras deux (NDLR : vérifié sur pièces et sur place quelques jours plus tard) ! Ensuite, il y a effectivement un nouveau morceau en cours de composition, mais qui est encore assez peu avancé dans la mesure où les dernières répètes ont été quasi-entièrement consacrées à préparer un set de fou pour la demi-finale du tremplin, comme nous le disions il y a du niveau, il faut donc que nous soyons à 150 % pour espérer atteindre la finale.

Dimebag : ...D’autres choses un peu marquantes pour vous dans cette aventure de Human Vacuum et que vous voudriez partager avec nos lecteurs ?

Aurélien
 : Eh bien je dirais ce que qui me fait le plus plaisir avec ce groupe, c’est que l’on se retrouve tous les quatre sur une musique qui nous est commune. C’est qu’il a permis de rapprocher des gens qui ont des influences différentes voire éloignées, voire qui n’ont carrément pas le même rapport au concept de groupe, ou à la musique au sens large. Si je prends la « team » de composition principale, composée de Baptiste et moi-même – sachant encore une fois qu’Alex et Wojtek ont un droit de veto total sur n’importe laquelle de nos idées - c’est assez flagrant : Baptiste écrit ce qui lui sort des tripes, c’est un mec très instinctif, il est dans l’exutoire. Moi au contraire je suis dans un processus de composition très cérébral, j’aime les exercices de style. J’aime prendre un style musical bien à la con et essayer de le faire rentrer dans l’univers Human Vacuum.

Dimebag : C’est complètement le cas sur un morceau comme « Unicorns Represent » par exemple...

Aurélien
 : Absolument, ce morceau c’est vraiment la rencontre d’un refrain gay-metal épique avec des couplets à mi-chemin entre gangsta rap et surf rock (rires), ainsi que d’une ligne de basse inspirée de « The Black Light » de Calexico, et là bon courage pour trouver la référence tout seul ! A posteriori c’est pas évident. Mais pour revenir sur ce que je disais, c’est vraiment un plaisir et un enrichissement permanent de voir des processus créatifs si différents aboutir à des choses qui nous plaisent à tous les quatre. J’ajouterais simplement pour en terminer que, dans Human Vacuum, j’essaie avant tout de jouer ce que j’aurais envie d’entendre. Et c’est pour cela que, en plus d’être le chanteur et le co-compositeur de Human Vacuum, j’en suis avant tout le fan n°1 ! Écoutez HV, c’est bon pour vous.

Baptiste : Moi je voudrais juste revenir sur deux-trois éléments que nous n’avons que peu ou pas évoqués jusqu’ici, sur de l’enregistrement de l’album. Je pense notamment à la présence et à l’aide précieuses d’Asphodel (NDLR : ex-chanteuse de Pin Up Went Down, groupe aussi inclassable que marquant).

Aurélien : (le coupant) ...Nous étions fans d’elle, et maintenant elle est fan de nous, t’as une idée de ce que ça fait à un musicien ça (rires) ? Baptiste bosse même avec elle maintenant (NDLR : le nouveau projet de Baptiste et Asphodel, öOoOoOoOo – prononcez Chenille sinon on vous prendra pour un(e) taré(e) – est sur les rails et on suit cela de près chez les Éternels !) ! Je te le demande à nouveau , as-tu-seulement une idée de ce que ça fait, cela, ma gueule (rires) ?

Baptiste : (reprenant) …Pour en revenir à l’enregistrement, tu sais qu’il y a toujours quelques clichés qui tournent un peu autour de ce moment-là : tensions, urgence, galères improbables, etc. Eh bien nous avons été un peu en plein dans ces clichés-là par certains aspects : le départ d’Olivier, l’urgence pour Aurélien de devoir apprendre et jouer les trois-quarts des parties de basse de l’album, tout cela a été très négatif et pas facile à encaisser quand tu es un peu en mode « youhou on va enregistrer notre premier album avec le groupe ! ». Je pense également aux galères sur le son de batterie, sur lequel nous nous sommes beaucoup fait chier. La batterie sonnait très triggée et produite et ça ne convenait pas à Wojtek, qui avait le dernier mot sur cette question et c'est bien normal. C’est quand même lui qui tape sur les fûts à la base, je veux dire il tape pas sur des bambous, il joue pas les requins quoi ! (NDLR : référence audacieuse à l’œuvre du cocasse Philippe Lavil). Heureusement nous avons pu arranger tout cela car, je ne le redirais jamais assez, enregistrer aux studios de Zoé a été un vrai bonheur et un confort. Il est gentil comme tout, il est patient, il sait s’adapter aux différents types de musiciens et il ne te met jamais la pression. Il y va franchement au niveau de son avis et c’est très appréciable, d’autant qu’il sait très bien faire avec si tu ne veux pas en tenir compte.

Aurélien : Bref si vous êtes un groupe en région parisienne, que vous voulez un plan avec un son professionnel et avec un mec qui est véritablement un bonheur en termes de relations de travail, Zoé Von H, point barre. Par contre planquez vos meufs, parce qu’en plus de tout ça, il est très beau (rires).

NDLR : s’ensuit un court débat sur le niveau objectif de beauté de Zoé Von H et sur ses éventuels sosies célèbres, dont nous vous feront grâce. Sachez seulement que les expressions « Brian Molko viril », « super saiyan », « un peu petit mais toujours plus grand qu’Aurélien », et « quand même une coiffure chelou » ont été utilisées.

Baptiste : Enfin et vraiment, au rang des gros points positifs de cet enregistrement, il faut rappeler l‘importance de l’apport d’Asphodel. 

Dimebag : ...D’autant qu’elle était déjà une musicienne très accomplie non ?

Baptiste 
: Ah mais totalement ! C’est assez incroyable le nombre de qualités que possède Aspho, en tant que musicienne, mais aussi en tant que personne. C’est vraiment devenu une amie proche pour Aurélien et moi. Quand je vois comment elle a coaché Aurélien, ce qu’elle a réussi à lui sortir des cordes vocales pendant l’enregistrement...

Aurélien : (poursuivant) ...Elle était avec moi pendant tout l’enregistrement de Enter The Playground. Elle est montée sur Paris, elle a dormi à la maison, elle était avec moi en cabine d’enregistrement à chaque étape du processus, à chaque prise. Elle me coachait, me faisait refaire des prises encore, et encore... et encore !

Baptiste : (coupant) ...Et nous pendant ce temps-là avec Zoé, nous crisions un peu derrière le Protools (rires) ! Enfin surtout Zoé ! (le mimant) « putain mais ils en prennent du temps quand même un peu là non ? Une demi-journée de boulot et ils en sont toujours au premier refrain du premier morceau ! ». Mais au final, si le démarrage a été un peu difficile, cela a permis au reste de super bien rouler, et nous avons pu enquiller toutes les voix en moins d’une semaine.

Aurélien : Tiens par exemple l’accent ricain sur « Unicorns Represent », c’est vraiment elle. Elle m’a quand même fait réécrire le texte de la chanson en phonétique pour oublier les mots et me forcer à me concentrer uniquement sur les syllabes ! ...Maintenant du coup les gens me disent que je sonne comme Eminem (rires) ! Autre exemple, elle m’a fait acquérir le cri suraigu saturé pendant l’enregistrement. Avant, je le faisais sans trop savoir ce que je faisais ou comment, depuis je le fais parce que je veux le faire.

Baptiste : Dans le même ordre d’idées, pour son apparition en guest sur "Tout S’Efface", nous avions juste bossé le morceau une fois la veille de l’enregistrement chez Aurélien, avec une guitare, leurs deux voix et c’est tout. Et le lendemain en studio, elle a enquillé le morceau à une vitesse folle, une prise pour se chauffer la voix, et ensuite en 2-3 prises grand maximum c’était fait. C’était impressionnant, elle a un des chants les plus justes que je connaisse (Aurélien approuve avec force entrain)

 
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Dimebag : Donc si je résume, des rencontres riches dans le groupe, autour du groupe, et finalement, un peu grâce au groupe ?

Baptiste
 : C’est clair. En plus tu as toujours ce petit côté agréable quand tu es musicien, ces rencontres fréquentes avec des Jean-Michel Sympa anonymes ici ou là, à l’occasion d’un concert ou d’un autre événement. Tu gardes le contact, tu organises des petits concerts, tu es invité à passer jouer les uns chez les autres, te faire un petit plateau... Pas un plateau de fromages hein, un plateau de groupes ! Enfin voilà c’est un peu le Human dans le Vacuum si je puis dire et cela nous plaît beaucoup (rire général) !

Dimebag : Ah non mais là je me sentirais mal de continuer après un tel mot de la fin, coupez tout ! Sauf si Wojtek et Alex veulent ajouter un dernier truc ?

Wojtek 
: Simplement profiter de l’occasion pour, à nouveau, souhaiter la bienvenue à Alex, c’est un vrai plaisir de l’avoir avec nous même si nous sommes parfois un peu dur avec sa permanente (NDLR : Alex arbore effectivement une belle touffe proto-afro que n’aurait pas renié un jeune RZA) !

Aurélien : J’avoue qu’à la base nous voulions un renoi pour tenir la basse, mais comme il n’y en avait plus au magasin de musiciens, nous avons eu la « next best thing » de la collection (rires) !

Baptiste : Ouais c’est un peu comme si une sorte de jeune Yannick Noah séfarade jouait dans Europe en somme (rire général) !

Wojtek (pendant que Baptiste meurt de rire) : Non mais vraiment, je suis ravi de l’avoir comme partenaire dans la section rythmique, il a un bon groove, une belle ondulation sur scène, et très franchement je pense que c’est peut-être le bassiste qui « colle » le mieux au style Human Vacuum, parmi celles et ceux avec lesquels nous avons eu le plaisir de jouer. 

Alexandre : Merci beaucoup ! Pour moi c’est juste du bonheur, des bonnes vibrations, du plaisir de jouer. Que dire d’autre ? Vive Human Vacuum, on va tout niquer !

Dimebag : Merci beaucoup les gars et bon courage pour la suite de l’aventure !

Propos enregistrés à Malakoff le 21/03/2015... à peu près sobres.


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