The Ocean

Entretien avec Loïc Rossetti (chant) - le 03 novembre 2013

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Silverbard

Une interview de




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Alors que nous avons rendez-vous à l'ouverture des portes du Divan du Monde à 18h pour rencontrer The Ocean, on ne peut à ce moment là pas prévoir les maintes péripéties qui nous attendent. Pourtant, les choses se présentaient bien car c'est Jona le guitariste qui nous accueille à l'entrée. Sauf que voilà, il faut trouver le tour manager avant tout... Suite à un jeu de cache-cache en backstage de la salle, voici le tour manager qui nous apprend que l'interview se réalisera avec Robin Staps, le leader du « collectif »... Débute alors un nouveau jeu de cache-cache puisque le guitariste est à son tour introuvable... C'est finalement dans la loge du groupe que ce fera cet entretien, en français avec le chanteur Loïc Rossetti, qui nous gratifiera au passage de son charmant accent suisse !

Silverbard : La première question est au sujet du nouvel album, Pelagial. Comment t'expliquerais-tu le concept pour les lecteurs qui n'auraient pas encore écouté l'album ?

Loïc : Au niveau du concept, le but était de faire une progression au niveau de l'océan, de ses différentes zones en profondeur. On commence au niveau de l'océan calme, la mer paradisiaque avec le sable blanc. Et puis on plonge de plus en plus loin dans les profondeurs, avec une évolution de plus en plus sombre et brutale. C'est comme ça qu'a été composé cet album.

Silverbard : Ma question suivante est à ton sujet. A ton arrivée après Precambrian, mon avis est que…

Loïc : (m'interrompt) Les gens ont détesté ! (rires)

Silverbard : On y reviendra, mais que ta voix a apporté quelque chose de spécial à la musique de The Ocean, qui est devenue une caractéristique majeure de votre nouveau son. A partir de là, pourquoi Pelagial a été pensé comme un album instrumental au départ et pourquoi a-t-il été reconverti ensuite en album avec du chant dessus ?

Loïc : En fait, c'est parce que j'ai eu des problèmes de voix au départ. J'ai eu un nodule, c'était le bordel car on a beaucoup tourné et j'ai eu la voix détruite. Et je me voyais mal repartir sur ce rythme intense de tournées. Robin (Staps, guitariste-leader de The Ocean) a donc d'abord composé cet album instrumentalement. Et puis finalement, quatre mois après la fin de tournée, ma voix est revenue, je suis parti début décembre 2012 à Berlin, on a essayé de mettre des voix dessus et en dix jours l'album a été enregistré. Sachant qu'il devait être mixé début janvier, il y a eu pas mal de stress mais ça s'est bien passé au final.

Silverbard : Pour revenir sur ce que tu disais, les fans de la période Precambrian de The Ocean ont en effet pas mal détesté le diptyque Heliocentric/Anthropocentric

Loïc : (m'interrompt) C'est parce qu'ils n'ont pas d'oreilles et qu'ils ne mangent que de la merde… (se retient puis explose de rire) Attend, ça tu ne le mettras pas ! (NdSilverbard : je vais me gêner !)

Silverbard : Et donc ces mêmes personnes ont souvent mieux aimé Pelagial au niveau du son et du concept qui sont plus "retour aux racines".

Loïc : C'est ce que tu penses ?

Silverbard : Alors non justement, personnellement je vois plus dans Pelagial une évolution logique et une synthèse de tout ce qui a été fait avant, tant les vieilles racines sludge que dans les nouveaux aspects mélodiques.

Loïc : Oui carrément, je suis tout à fait d'accord avec toi.

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Silverbard : Et donc, je trouve que c'est l'album qui sonne le plus naturel, qu'en dis-tu ?

Loïc : Oui, c'est celui qui sonne le mieux aussi parce qu'on a été le mixer dans un bon studio, le Fascination Street avec Jens Bogren. Forcément, quand tu vas voir un meilleur ingénieur du son, il mettra mieux les choses en valeur. C'est marrant parce que quand j'ai joins le groupe, on m'a réservé un billet d'avion et je suis allé rencontrer Robin qui avait déjà tous les textes, en fait quasiment tout Heliocentric avait été écrit. Et on a enregistré dans la foulée. Au final, cet album n'est pas mon préféré non plus parce que tout a été fait en vitesse alors que je venais d'arriver et je ne parlais même pas anglais. Il y a pas mal de choses au chant que je referais différemment aujourd'hui, mais bon voilà. Anthopocentric est beaucoup plus abouti à mon avis, d'ailleurs Luc (Hess, batterie) et Jona (Nido, guitare) ont écrit des morceaux sur cet album. Je le préfère à Heliocentric même si Pelagial est d'après moi notre meilleur.

Silverbard : De quelle scène metal vous sentez-vous le plus proche ? Je m'explique : au début vous aviez de grosses influences post-hardcore style Cult Of Luna ou Isis et finalement en regardant l'affiche d'aujourd'hui, vous jouez aux côtés de Hacride et Shining, des groupes étiquetés prog extrême, post-metal voire avant-garde… Et par ailleurs, si je regarde il y a deux ans, vous aviez joué à Paris avec Textures, avec qui vous avez rejoué le mois dernier au festival djent Euroblast à Cologne… Finalement, tu te situerais où ?

Loïc : Mmh, ce qui est marrant c'est que dans le groupe, il n'y a personne qui écoute tellement de metal. Moi, je deviens vieux, j'ai 31 ans et j'ai déjà écouté beaucoup de metal. Du coup, j'écoute vraiment autre chose, surtout que je travaille dans un studio où j'enregistre pas mal de groupes de metal… mauvais (rires) Ca aussi il ne faudra pas le mettre ! (NdSilverbard : je vais me gêner bis !) Non mais je déconne, ce sont des groupes suisses, de petits groupes. Mais quand tu bosses six heures par jour dans un studio à faire du metal, tu n'as pas envie de rentrer à la maison écouter du metal. Tu as envie d'écouter autre chose. Mais je me suis éloigné du sujet, c'était quoi déjà la question ? (rires)

Silverbard : De quelle scène metal tu te sentirais le plus proche, à partir de vos débuts sludge…

Loïc : Ah oui, ben tu parlais de Cult Of Luna, je suis un grand fan. C'est vraiment un groupe que j'apprécie encore beaucoup dans le metal, on a tourné avec eux et ce sont des mecs supers. J'aime bien la scène "post", ça me parle beaucoup tous les groupes comme Neurosis… Après tout ce qui est metalcore me saoûle beaucoup.

Silverbard : Même Textures ?

Loïc : Oui, Textures ça me saoûle aussi. Ce sont des bons types mais après tu ne peux pas tout aimer. Le problème c'est que maintenant en 2013, tout le monde devient extrêmement "raciste" dans le metal, chacun a sa petite famille. Tu as un gars qui écoute du black et qui chie sur le reste, tu en as un autre qui écoute du néo et qui fait pareil… C'est devenu très extrême et compartimenté. J'écoute du stoner, mais pleins d'autres choses comme de la trip-hop…

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Silverbard : Pour revenir au nouvel album, j'ai noté des références assez « évidentes » à des groupes comme Mastodon ou Messhuggah dans certains riffs. Je ne critique pas parce que j'aime bien et je trouve que ce sont des gimmicks assez marrants au final. Mais était-ce voulu ou c'est venu comme ça ?

Loïc : Je ne pense pas que c'était voulu, que Robin a pensé à ça quand il a écrit ces morceaux même si je vois très bien auxquels tu fais référence quand tu parles de Mastodon et Messhuggah. C'est dommage que Robin ne soit pas là, parce qu'il aurait pu mieux te répondre, c'est lui qui a tout composé, moi je ne me suis occupé que des paroles. Mais je pense que ça l'a forcément influencé et qu'il doit être conscient de ça parce que ce sont des groupes qu'il aime beaucoup et qu'il écoute.

Silverbard : Au niveau du nom du groupe : The Ocean Collective. Est-ce que tu penses que c'est toujours un collectif ou que c'est devenu un groupe ?

Loïc : Eh bien, c'est devenu un groupe mais je pense que ça va redevenir un collectif d'une manière ou d'une autre vu que Luc et Jona vont quitter le groupe après la tournée. Je pense qu'on a un peu perdu le line-up stable maintenant. Je ne sais pas comment Robin voit les choses de son côté, là aussi, c'est à lui qu'il aurait fallu pouvoir poser cette question… Le nom "collectif" venait du fait qu'il y avait beaucoup de musiciens au début, mais avec Heliocentric/Anthropocentric/Pelagial, le line-up s'était stabilisé… C'est difficile de dire ce qui va se passer dans le futur car tout n'est pas clair en ce moment.

Silverbard : Est-ce que vous aimez bien venir jouer en France ?

Loïc : Oui, la France c'est cool, ça marche bien pour nous. Surtout Paris parce qu'il y a de super salles, de super gens et on a pas mal d'amis ici. A Nantes aussi.

Silverbard : Et par rapport en Allemangne ou l'Angleterre, comment se situe votre public ?

Loïc : En Europe, ça marche assez bien partout. Même dans les pays de l'Est. En Angleterre, ça marche bien, notre concert à Londres était très bien, il y avait beaucoup de monde. En Espagne et au Portugal aussi même si ça fait un moment qu'on n'a pas joué là-bas et les gens nous y attendent. Mais sinon, on a un bon public en France. Et puis on aime la France parce qu'il y a du bon vin, tu manges très bien et puis il y a de jolies femmes !

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Silverbard : Est-ce que tu peux faire partager des groupes avec lesquels vous avez tourné, des groupes que tu ne connaissais pas et où tu as fait de bonnes découvertes ? Des groupes qui sont devenus de bons potes ou que tu apprécies beaucoup ?

Loïc : En tant que fan de Cult Of Luna, quand on a tournée avec eux,  je les regardais jouer tous les soirs et je prenais ma claque chaque soir ! Sinon on a tourné avec The Dillinger Escape Plan et j'ai aussi pris une grosse claque parce que les gars sont tellement forts et c'est tellement intense en live que tu ne peux être qu'un peu estomaqué ! Sinon… Shining, on joue avec eux là ! Les mecs envoient sérieusement le boulet ! Et… il y en a tellement en fait ! Il y a souvent des groupes supports locaux qui sont super forts et c'est super agréable parce que ça te remet un peu les pieds sur terre. Tu te dis que tu as eu la chance d'être au bon endroit au bon moment… Et autant avant-gardiste que tu puisses paraître et que les gens veulent te faire paraître, il y a des mecs tous aussi doués partout, dans le moindre bled pourri où tu peux jouer ! Mais ils n'ont pas eu les opportunités d'être exposés ou de faire ça à temps plein… Tiens tu as les Anglais d'Humanfly…. Et Coilguns ! Des petits mecs de Suisse, ils balancent pas mal ! Et Abraham encore ! C'est un groupe que Robin a signé dans le style Cult Of Luna / Neurosis et ils sont vraiment doués !

Silverbard : Super ! Je te laisse conclure, si tu veux rajouter quelque chose…

Loïc : Merci à toi pour l'interview !


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