Mencea

Entretien avec Vangelis Labrakis - le 26 mars 2012

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Winter

Une interview de




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Avec Pyrophoric, les death-metalleux de Mencea ont sorti un album qui permet de savourer une ambiance un peu atypique, à base de mélodies simples et inquiétantes, sans avoir à renier le moins du monde la musique qui nous est chère. Parmi ces musiciens grecs assez «citoyens européens», puisque résidant à Berlin, et ayant signé avec un label norvégien, c'est Vangelis Labrakis, l'un des deux guitaristes, qui s'est prêté au jeu des questions réponses. Il décrit de manière assez précise le manière de composer et le champ d'inspiration du groupe.

Winter : Salut, peux-tu présenter brièvement le groupe pour les gens qui ne vous connaissent pas ?

Vangelis : Nous avons émergé en 2008 avec notre premier album intitulé Dark Matter, Energy Noir sorti en Europe sur le label norvégien Indie Recordings (Enslaved, Kvelertak, Aura Noir). Après la sortie de l’album, nous avons eu la chance de partager la scène avec des groupes comme Gojira, Heaven and Hell, Sepultura et Enslaved, et nous avons été invités à jouer dans des festivals à plusieurs endroits en Europe, notamment à l’Inferno Metal Festival et au Hammerfest de Metal Hammer UK. Nous avons également fait la première partie dans un certain nombre de concerts en Norvège, en Allemagne, en Grèce et au Royaume Uni.
En 2009, nous avons accueilli deux nouveaux membres, le chanteur Vlasis Ziouvas et le batteur Bertrand Rothen. Après avoir sorti une démo avec de nouvelles compos l’année suivante, nous sommes entrés en studio en 2010, notre duo de guitaristes s’occupant de l’enregistrement et de la production. Une année plus tard, nous sommes prêts à présenter notre nouvel album intitulé Pyrophoric. Avec le soutien de Indie Recordings, Pyrophoric a été mis à la vente le 23 mars 2012.
  
Winter : Peux-tu définir votre musique en quelques mots ?

Vangelis : Le “death-metal progressif” est un terme que nous acceptons, mais nous avons tendance à eviter de trop penser aux genres et sous-genres. Le Heavy Metal est notre point de départ, et nous nous efforçons de l’imprégner de toutes sortes d’influences peu courantes et de palettes de son. Le rythme est notre élément de base et l’exploration d’éléments peu communs dans ce genre de musique est notre principal souci, au moins pour l’instant.

Winter : Dans le but de créer de la mélodie, certains groupes doivent utiliser un nombre important d’éléments symphoniques. Dans Pyrophoric, vous avez choisi une approche plutôt « minimaliste » de la mélodie avec des sons simples, presque « éthérés ». La méthode est assez efficace et apporte une touche unique à l’œuvre. Est-ce que vous allez essayer de maintenir ce minimalisme sur les prochains albums ou voulez-vous « enrichir » votre manière de créer les parties mélodiques des chansons ?

Vangelis : Arriver à un «minimalisme», au moins en ce qui concerne les mélodies, était quelque chose que nous avons essayé d’obtenir, même si cela supposait une certaine complexité. Comme l’album ne contient absolument aucun clavier, les guitaristes ont essayé de profiter au maximum des possibilités tonales de leur instrument, en utilisant trpes souvent des e-bows, sustainers et autres effets de modifications du son. C’est devenu notre moyen d’explorer les ambiances peu habituelles que nous proposons et cela nous a fourni un spectre de son plus large que celui offert traditionnellement par l’instrument. Même si c’était nettement moins apparent, une approche similaire a été utilisée pour notre premier album Dark Matter, Energy Noir, donc il est probable que ce soit un élément de notre musique que nous conservions dans le futur, si, bien entendu, nous considérons que c’est toujours opportun et en accord avec le but poursuivi.
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 Winter :  La musique de votre dernier album peut être comparée à Gojira ou, dans une moindre mesure, à Opeth (qui peut créer occasionnellement des atmosphères similaires aux votres), mais la section rythmique me rappelle un vieux groupe hollandais appelé Orphanage (et surtout l’album Driven). Connaissez-vous ce groupe et est-ce un accident, ou la similarité n’est-elle qu’une coïncidence ?

Vangelis : Récemment nos influences les plus significatives ont dû être Meshuggah, Decapitated, Strapping Young Lad et Gojira. Mais bon, Slayer, Sepultura et Morbid Angel nous ont fasciné quand nous étions jeunes et il n’y a aucun doute qu’ils sont grandement responsables de ce que nous faisons. Désolé de te décevoir, mais la similarité avec Orphanage doit être un simple accident ! Ceci dit nous allons les écouter attentivement !

Winter : J’imagine qu’avec la musique que vous produisez, vos influences s’étendent du prog à l’indus (en passant bien sûr par le death-metal, bien sûr). Est-ce ainsi ?

Vangelis : Si l’on excepte nos influences de jeunesse, nous avons tous été éblouis par la scène prog et les premiers Dream Theater, ainsi que la musique de King Crimson, Allan Holdsworth, Tribal Tech etc. En plus de cela, les œuvres de Trent Reznor, Brian Eno et David Botrill dans le domaine du son influent beaucoup sur notre manière de faire de la musique. Malgré tout, le Heavy Metal reste notre principale source d’inspiration. Nous nous efforçons de l’honorer en gardant un esprit ouvert.

Photo_MENCEA_2_338h_300w Winter : Trouvez-vous votre inspiration dans l’exceptionnel creuset culturel, mythologique et mystique qu’offre la Grèce, ou cherchez-vous des sujets plus « universels » ?

Vangelis : Le Mythe est quelque chose d’universel. Il est clair que la mythologie qui existait il y a 200 ans paraît très lointaine, mais le Mythe est en perpétuel changement, en perpétuelle évolution, il est universel et le fruit d’un processus collectif. Notre tradition n’est absolument pas différente de n’importe quelle autre. Donc le Mythe, les symboles et les archétypes sont bien sûr de magnifiques outils pour nous. Ce que nous « abritons » quand nous faisons de la musique est très certainement mieux décrit, exploré de manière détaillée et la plupart du temps documenté de façon exhaustive par la mythologie, l’alchimie, la science et l’occultisme.



Winter :  Considérez-vous les paroles comme una partie importante d’une chanson ? Quels sujets essayez-vous de traiter dans vos chansons ?

Vangelis : Les paroles sont bien sûr un élément important de chaque chanson. Nous essayons tous de « parler » de la même chose que ce que nos prestations musicales transmettent. En général, nous écrivons les paroles de manière collective, comme un groupe, de la même manière que nous composons la musique. Certaines scènes ou mots nous viennent lorsque nos composons les chansons et nous essayons d’utiliser cette information de telle façon que le morceau soit enrichi sans les transcrire forcément à la lettre. Les sujets varient fortement, mais l’utilisation des symboles et des archétypes comme moyen d’expression est une constante de notre musique. Bien entendu, les explosions féroces de Vlasis (le chanteur) sont également une partie très importante de notre son, et le rythme de ses lignes de chant fait partie intégrante de la section rythmique.

Winter : Quelques « grands» groupes qui t’aient marqué quand tu étais jeune ?

Vangelis : Nous avons tous été d’énormes fans d'Iron Maiden quand nous étions jeunes, et, bien sûr, nous le sommes encore ! Et comme je l’ai mentionné précédemment : Slayer, Sepultura, Morbid Angel, etc. Megadeth avec le line-up Mustaine/Ellefson/Friedman/Menza c’était aussi quelque chose qui déchirait bien !

Winter :  Comment défnirais-tu la scène métal grecque d’aujourd’hui ?

Vangelis : Etant donné que la plupart d’entre nous vivons à Berlin depuis pas mal de temps maintenant, nous ne connaissons pas la scène depuis l’intérieur, mais elle est en pleine éclosion, malgré ce qu’on aurait pu penser vu les circonstances. Il y a tellement de groupes, et la plupart d’entre eux valent la peine d’être écoutés. Beaucoup de travail, d’efforts et de gens faisant ce qu’ils aiment faire le pluse au monde. Beaucoup de groupes ont vraiment réussi à percer et, tu le sais bien, Gus G de Firewind est le guitariste d'Ozzy Osbourne ! (NdW: oh oui oui, je le savais, bien sûr que je le savais.......)

Winter : La difficile situation économique que la Grèce (et les autres pays) vit vous affecte-t-elle au quotidien ? Voyez-vous la musique comme une manière d’évacuer la frustration ou la colère qu’une telle situation engendre ?

Vangelis : La monnaie a un rôle très spécifique dans notre société, indépendamment du fait qu’il y en ait beaucoup ou peu.
Nous valeurs collectives sont vraiment affectées. Ce qui nous frustre le plus comme individus est le fait d’être « cultivé », « élevé » vraiment comme du bétail et mis constamment sous sédatif par une pléthore de moyens, à n’importe quelle occasion. La musique, et les arts an général, nous rappellent bien à quoi « tout cela » rhyme.
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