Mass Hysteria

Entretien avec Mouss (chant) - le 25 janvier 2010

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Cosmic Camel Clash

Une interview de




Mass_Hysteria_20100125

Suite et fin de l'immense entretien avec Mouss de Mass Hysteria. Après un début de conversation dédié au groupe lui-même (première partie ici), l'échange s'est orienté sur l'histoire de la scène en général et celle de la Team Nowhere en particulier. Bonne lecture...


Cosmic Camel Clash : Dans les jours qui arrivent, vous allez bientôt rejouer avec AqME (le concert a eu lieu depuis : live-report ici). C’est un groupe avec lequel vous avez partagé la scène je ne sais plus combien de fois par le passé, et Yann a monté le projet Vicki Vale avec Thomas (chanteur d’AqME) Qu’est-ce qui vous relie ? Est-ce le fait d’avoir commencé en même temps ? Ce sont les affinités humaines ? Quel est le lien ?

Mouss : Tout ça. Tout ça en même temps. Quand AqMe est arrivé, qu’ils ont sortis leur premier album et leur première tournée, moi, je ne ne les connaissais pas. C’est Yann qui les connaissait un peu, de par toute la bande Pleymo, Enhancer etc.

Cosmic Camel Clash : (le coupe) la Team Nowhere…

Mouss : Ouais, la Team Nowhere. Mais bon, AqMe s’en est écarté très, très vite.

Cosmic Camel Clash : Ils ont bien fait.

Mouss : Oui tout à fait. Enfin, les deux sont bien. Ceux qui sont restés dans ce collectif en sont contents. Ceux qui l’ont quitté avant que cela devienne ce que c’est devenu voulaient une certaine indépendance et pas avoir une étiquette forcément, ce que je comprends. Et donc AqME sont arrivés. Nous les avons pris en première partie. Ca n'a pas duré longtemps car ils ont commencé à tourner de leur propre chef très vite. C’est un bon groupe de scène, ils ont un public qui est là. Nous les connaissons depuis leurs débuts... ils ont grandi, nous avons grandi ensemble et maintenant quand nous nous voyons nous avons de super relations. Même sur Paris, il arrive qu’on se voie dans certains soirées, dans certains lieux de beuverie pour être clair. On se connaît bien. Maintenant, on a le même tourneur, le même label et le même éditeur.
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Cosmic Camel Clash : Forcément, ça rapproche...

Mouss : Depuis tout le temps, on avait le même éditeur, mais pas le même tourneur et pas le même label. Ensuite on a eu le même label depuis, At(h)ome). Ils étaient chez eux depuis longtemps, nous nous les avons pris en route. Et maintenant ils ont rejoint notre écurie de tourneur qui s’appelle New Track qui est basé à Toulouse. Voilà. Donc nous allons nous voir de plus en plus souvent je pense, et avec plaisir.

Cosmic Camel Clash : Est-ce que tu as écouté Vicki Vale quand c’est sorti ?

Mouss : Bien sûr, même avant que ce soit sorti.

Cosmic Camel Clash : Et qu’est-ce que tu en as pensé ?

Mouss : J’en suis pas un grand fan mais c’est quelque chose, c’est bien. Ca m’a surpris que Yann que fasse un truc comme ça. Que lui, Yann, qui est le guitariste de base, le plus tatoué, le plus extrême dans la musique, ses goûts et ses couleurs. C’est presque un album à contre-emploi pour lui. C’est guitare sèche et Thomas qui fait une voix un peu suave. J’ai bien aimé d’ailleurs son registre de voix et Yann m’a beaucoup surpris. Maintenant ce n’est pas quelque chose que je vais écouter tous les jours dans mon mp3... c’est un projet qui leur a fait du bien en tout cas. J’étais content du projet même si ça a pas trop suivi derrière avec le label et qu’il n'y a pas eu de concerts. Faudra leur poser la question pour savoir pourquoi mais c’est dommage : ça aurait mérité de donner lieu à quelques concerts. Je les ai enviés à un moment d’avoir un projet... mais je n’arrive pas à me diviser en deux. Quand je suis dans un projet , je ne peux pas aller voir ailleurs, c’est typiquement moi. Mais ça m’empêche pas d’un côté d’emmagasiner un paquet de chansons qui n’ont rien à voir avec le registre de Mass. Donc à un moment donné, je pense que je ferai un truc de mon côté afin d'enlever cette frustration de ne pas avoir fait quelque chose de tout ça. Ca sortira à un moment donné, juste pour enlever cette frustration. Ca ne sera pas dans une envie de refaire un grand projet, une grande tournée. En plus, ça ne dépend pas que de moi que mon side-project réussisse. Donc je me lancerai va y aller avec peu de prétentions, avec beaucoup d’humilité, mais je ne m’interdis pas le fait de sortir quelque chose avec des textes et une musique à contre-emploi de Mass Hysteria.

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Cosmic Camel Clash : On parlait de la Team Nowhere il y a deux secondes : à l’époque c’était le premier gros collectif de groupes français. Il y avait toute cette scène française qui faisait les couvertures avec les Pleymo et autres Enhancer qu’on présentait déjà comme les fers de lance de la scène et comme ceux qui auraient le plus de chances de s’exporter à l’étranger. Aujourd’hui, on se rend compte que le seul groupe qui s’en est sorti, c’est AqME, c’est celui qui s’en est taillé (Mouss acquiesce). Toi, qui étais là à l’époque et qui a vu comment les choses s’étaient passées, comment expliques-tu le fait que le Team Nowhere se soit cassé la gueule comme ça ?

Mouss : Je ne sais pas. Franchement, je ne sais pas. Ce qui pouvait être attachant, c’était ce côté collectif genre «l’union fait la force», mais de ma fenêtre y’avait trop un petit côté branleur. C’est pas péjoratif, je ne dis pas petit con, hein. Branleur dans le côté colonie de vacances, genre «on y va, ouais», un peu freestyle. Mais la musique, ce n’est pas que freestyle. Ca demande de la rigueur, et demander de la rigueur à un grand collectif… Pleymo a réussi à un moment donné à s’imposer cette rigueur et à faire son chemin bon an, mal an, avec le collectif. Enhancer pareil. Mais après, derrière, y avait tout. Wünjo, tout ça, ça faisait partie de ce collectif. Même au début Kyo faisait partie de ce collectif, je crois. Donc tu vois, à la limite, c’est sans doute eux qu’ils s’en sont le mieux sortis.

Cosmic Camel Clash : Kyo faisait partie de la Team Nowhere ?

Mouss : Ouais, je crois.

PhotoCosmic Camel Clash : Faudrait que je vérifie ça... (ndCCC : renseignement pris ce n'était pas le cas)

Mouss : Enfin, au tout début, ils répétaient dans les mêmes lieux, quelque chose comme ça. En tout cas, ils sont potes depuis toute cette époque. Je n’ai pas d’explication après. Par exemple, dans le collectif Sriracha où y avait Lofo, One-Eyed Jack, qu’es-ce qu’il y avait encore ? Je ne sais plus... ben voilà, quoi : il reste Lofo. Et pourtant, eux, ils faisaient partie d’un collectif. Je ne pense pas qu’il existe des recettes, que tu fasses partie d’un collectif ou pas. Enfin je ne sais pas si c’est le fait que AqME ait quitté la Team Nowhere que ça leur ait porté un avantage ou qu’ils soient encore là aujourd’hui. Ca, je n’arrive pas à analyser.


Cosmic Camel Clash : D’accord.

Mouss : Mais avec Mass Hysteria, nous n'avons jamais voulu faire partie d’un collectif. Ca fonctionnait bien comme on était. Nous préférerions être indépendants et pas avoir d'étiquette parce qu’un collectif c’est forcément plein de groupes, et tu ne peux pas valider tous les groupes. Quand tu n’es pas fan musicalement d'un groupe, que tu n’as pas d’affinités humaines avec ses membres, que se passe-t-il ? Si tu as un groupe dans le collectif qui racontes des trucs ambigus dans leurs chansons, si tu fais partie du même collectif, on va forcément te poser des questions. «Ouais, c’est bizarre, vous faites partie de ce collectif, y a tel groupe et c’est un peu limite ce qu’il raconte»... et toi, tu ne peux pas gérer tout ça. Il faut éviter toute ambiguïté ou mauvais amalgam : ça peut aussi concerner le comportement dans les salles ou sur la route etc... ça te revient en pleine gueule. Tu ne peux pas être responsable de chaque groupe qui compose le collectif. Pour éviter tout ça, nous n’avons jamais voulu en intégrer un.

Cosmic Camel Clash : Petit retour sur l’évolution de la société et les injustices sociales que tu as évoquées un peu plus tôt, ce soir, notre président s’exprime à la télé (ndCCC : TFI diffusait en prime-time le 25 janvier un débat de deux heures mettant face-à-face Nicolas Sarkozy et onze Français lambda­). Tu vas regarder ?

Mouss : Franchement, non. Je ne savais qu’à moitié que c’était aujourd’hui, tu me le confirmes. Je ne sais pas, peut-être, si je tombe dessus par hasard tout à l’heure. Ca dépend si j’allume ma télé, ce qui n'est pas un réflexe que j’ai tous les soirs. Peut-être.... je suis plus branché presse écrite, et je sais que demain matin j’aurai un condensé dans les différents journaux que j’achète. Donc en plus ce sera décrypté. Mais je ne m’interdis pas de le regarder, mais je ne m’oblige pas non plus.
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Cosmic Camel Clash : On arrive à la fin, je finis toujours mes interviews pareil : si jamais tu n’as plus rien à dire et bien la dernière phrase que tu viens de prononcer sera la dernière qui sera publiée. Mais si jamais pour une raison ou pour une autre, tu veux ajouter quelque chose, sachant que tu n’es pas obligé, tu peux. Tu as le choix.

Mouss : Pour finir, on va parler un peu culture, surtout musicale et le métier qui en découle, à savoir le statut du musicien aujourd’hui en France dans la musique actuelle et dans la musique amplifiée comme le rock, le métal et autres. La crise du disque a considérablement handicapé la scène française, la scène rock française dont quelques groupes ont mis la clef sous la porte. Je ne les citerai pas tous, mais il y en a pas mal. Donc j’en viens au téléchargement illégal. Ca peut paraître réactionnaire ou vieux con mais si en parler, c’est être réactionnaire et vieux con, alors je suis réactionnaire et vieux con. C’st juste pour exprimer mon sentiment et dire aux jeunes et aux moins jeunes qui téléchargent illégalement de ne pas télécharger au moins la scène française. Ca fait un peu facho de dire ça, alors ne téléchargez pas du tout illégalement. Au moins pour les groupes français, achetez leurs morceaux 99 centimes, ou leurs albums. 99 centimes, c’est le prix d’un croissant ou d’un pain au chocolat ou même d’un café dans un bar. Et c’est quelque chose que tu gardes toute ta vie. Une chanson à 99 centimes. C’est juste rappeler la vertu ou plutôt amplifier les vertus de chacun à ne pas télécharger illégalement et à soutenir la scène française.




Crédits photo : Cosmic Camel Pics




Questions : CCC

Transcription : Sebrouxx & CCC



Merci à Pierre d'At(h)ome d'avoir ramé comme un galérien pour que cette interview ait lieu.




 


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