The Tangent

Entretien avec Andy Tillison (chant+claviers) - le 07 janvier 2010

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Cosmic Camel Clash

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Flower King

Une interview de




The_Tangent_20100107

La France, Andy Tillison la connaît bien. Celle de la campagne, des villages, où il a passé quelques années; et puis celle de Paris, théâtre de nuits embrumées et rocambolesques, comme il l’évoque dans le dernier album de The Tangent, Down And Out In Paris And London (chronique ici). C’est toutefois dans la chaleur d’un hôtel qu’Andy s’est entretenu avec les Éternels pour y discuter son actualité, son rapport à la musique française, et autres choses qui satisferont le progueux curieux qui sommeille en vous…


Cosmic Camel Clash : Le précédent album, Not As Good As The Book (chronique ici) faisait déjà reference à Paris et Londres, notamment dans les chansons “Lost in London 25 Years Later” ou “The Full Gamut”. De fait, est-ce que tu considères Down And Out In Paris And London comme une suite, une annexe du précédent ? Est-ce une partie de l’histoire que tu voulais développer plus avant ?


Andy : Je pense qu’il y a une part de vérité là-dedans. Ce n’est pas tant l’histoire de Not As Good As The Book que je voulais développer ; chaque album de The Tangent que nous avons fait raconte une histoire, et certaines se poursuivent une fois le disque terminé. Et j’ai repris pour celui-ci beaucoup de personnages des précédents. Il y a le financier de ‘The Winning Game’ sur le deuxième album ; mes enfants, que j’avais déjà mentionnés sur les disques d’avant ; Earnest, le pilote est également de retour. Et les choses ont changé depuis le temps : mes enfants ont grandi, Earnest est mort, et le monde du financier est également transformé. Les individus très riches à l’époque où j’ai écrit ‘The Winning Game’ sont aujourd’hui dans une situation périlleuse. Et donc, oui, j’ai continué ces chansons que j’avais écrites, et c’est ce que je fais dans The Tangent : parler de ma vie et de celles des gens que je connais, dans le monde actuel. Et ce monde change. C’est vrai que tu es parfois critiqué lorsque tu parles de ça, parce que les gens se disent « il se répète ». Mais je ne crois pas ; je pense que développer une idée est aussi bien qu’en avoir une nouvelle. Tu peux joliment la développer et l’emmener autre part, et c’est ce que nous voulons faire sur cet album : partir du standard ‘The Tangent’ habituel pour l’écriture et la composition des chansons, sauf que cette fois, j’ai utilisé d’anciennes idées pour leur apporter une nouvelle dimension.

Cosmic Camel Clash : Tu as utilisé à plusieurs reprises les mots « histoire », « personnages », et tu as également parlé du « monde actuel ». Est-ce à dire que chaque personnage que tu crées est une métaphore ?

Andy :Non, car pas mal de ces personnages existent réellement. J’écris sur moi, les gens que je connais, et il y a bien sûr des archétypes comme le Financier, un businessman qui n’a pas consacré du temps à ses proches, qui n’a pas réfléchi sur les conséquences de ses actions sur le monde… et sur le dernier album, sa vie est en ruines, du fait des institutions financières qui se sont effondré. Son point de vue a complètement changé, comme beaucoup d’autres de sa profession. L’idée, c’est de développer ces personnages. J’en ai inventé certains, parfois pour combler des vides, et d’autres sont inspirés de personnes réelles.

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Cosmic Camel Clash : C’est intéressant, parce que dans la scène progressive, beaucoup de groupes pratiquent le concept-album, qui raconte une seule et même histoire. Est-ce que pour toi, tous les albums de The Tangent font partie du même concept ; qu’il s’agit d’une concept-discographie ?

Andy : J’ai toujours considéré The Tangent comme un groupe qui, s’il venait à continuer, devait développer… (il hésite) je ne dirais pas « une » histoire, mais plutôt notre histoire. Je ne crois pas que tu puisses prendre un des nos albums et dire « c’est le bon », tu dois les prendre tous pour obtenir une vue d’ensemble. C’est ce que nous cherchons à faire, construire cette vue album après album, en espérant que celui-ci ne soit pas le dernier. On ne peut pas savoir ce qui va se passer avant que ça arrive, bien sûr (rires) et c’était le message du précédent album. Prenons un groupe comme les Flower Kings : quand ils ont sorti Adam & Eve, beaucoup de gens ont pensé que ce n’était pas aussi bon que le reste, qu’ils étaient sur la pente descendante. Mais ça ne marche pas comme ça ; tu ne peux pas dire ça, parce que tu ne connais pas le chemin qu’ils vont emprunter la chose. Je pense que Adam & Eve est un disque intéressant, si tu le compares à ceux qui l’entourent. Dans le même ordre d’idée, Fragile n’est probablement pas le meilleur album de Yes, mais il fait partie de leur histoire, et tu n’aurais pas eu Close To The Edge sans Fragile ! Avec le recul, tu peux estimer l’importance de Fragile pour parvenir à l’album suivant. Et personne à l’époque ne savait ce que feraient les Flower Kings après Adam & Eve. Lorsque le disque suivant sort, cela permet au précédent de prendre tout son sens.

PhotoCosmic Camel Clash : Ça voudrait dire qu’il est impossible de connaître donner un sens à un album avant la sortie de son successeur ?

Andy : Disons que ça dépend de la volonté du groupe à creuser les choses. Si on prend un groupe de metal standard, et que les gens n’attendent rien d’autre qu’un bon album metal, c’est assez facile. Mais si le groupe a un concept plus ambitieux – et je pense que c’est notre cas – s’il a envie de créer un microcosme de mondes imbriqués, ce sera plus difficile de juger avant que ça se termine (rires). C’est toujours plus facile de juger la carrière d’un groupe a posteriori. Si on prend la carrière de Gentle Giant, on en déduit qu’il s’agissait d’un grand groupe, et peu importe qu’ils aient fait un album qu’on n’aime pas. Peu de personnes aiment Giant For A Day, mais il fait partie de leur histoire. Et c’est une sacrée bonne histoire. Un jour, nous ferons un album que beaucoup de gens rejetteront, en disant « c’est la fin des haricots », mais ce n’est pas forcément le cas. Du tout. Ça veut juste dire que cet album était… différent.


Cosmic Camel Clash : Ok. J’aimerais revenir à ces deux villes, Paris et Londres. Quelle relation entretiens-tu avec elles ? Est-ce une relation de fascination/répulsion ?

Andy : Je connais très bien ces deux villes. J’ai vécu longtemps en France, et à l’inverse de beaucoup de mes concitoyens anglais, j’essaie de me considérer comme un Européen. Je vis en Europe. Je vis ici, même si mon chez-moi est probablement 1200 km plus au Nord, mais ça reste le même endroit. Même si nous parlons des langages différents, l’Europe est un endroit merveilleux. Les plus grands musiciens et artistes, les plus grandes idées viennent d’ici, de cet espace dans lequel nous vivons. Je me sens fier d’en faire partie. Le fait d’avoir vécu quelques temps en France a fait de Paris une ville très chère à mes yeux. Si j’ai appelé cet album ainsi, et si j’ai écrit la chanson ‘Perdu dans Paris’, c’est parce que j’ai passé de mauvais moments dans ces deux villes. J’ai passé des nuits où je ne savais pas où j’allais dormir, sans argent, ce genre de situations… et probablement que ça m’arrivera encore, qui sait ? La dernière fois que je suis venu ici, pour des interviews, j’ai vu beaucoup de sans-abri qui dormaient dans la rue, à quelques minutes des plus grands monuments. Des gens qui dormaient à l’extérieur de la Gare du Nord, ou au Sacré Cœur, ces lieux où Van Gogh et d’autres artistes venaient peindre. Tu es frappé par cette misère. Et je me suis rappelé avoir dormi à Paris sans toit au-dessus de ma tête, et je me suis dit « ça pourrait être moi la prochaine fois ». C’est très facile de franchir cette frontière entre richesse et pauvreté. En anglais, « down and out » signifie « sur la paille (en français dans le texte), et j’ai emprunté le nom de l’album au livre de George Orwell, pour donner mon sentiment sur le fait d’être seul, sans argent, dans ces deux villes.

Cosmic Camel Clash : Ce thème que tu évoques, assez négatif, de la solitude et de l’incertitude, contraste avec la musique que tu proposes, plutôt tranquille, parfois propice à la rêverie. Dans ‘Perdu dans Paris’, le narrateur paraît certes perdu, confus, mais également heureux de son état. Était-ce que tu cherchais à transmettre ?

Andy : Oui. J’essaie toujours de faire du progressif symphonique, comme nous le faisons depuis le début, mais quelques fois je cherche à évoquer une autre atmosphère. Pour cet album, j’ai voulu approcher une ambiance plus nocturne, traduire la chaleur embuée des villes de nuit. Les Américains montrent souvent les villes sous cet aspect dans leurs films, ils te montrent le trafic et les lumières scintillantes avec une musique superbe en arrière-plan. Tu vois la fumée sortir des plaques d’égout new-yorkaises. Je pense que Paris est une ville superbe la nuit. Et je voulais écrire quelque chose ayant une ambiance plus crépusculaire. Je crois l’avoir fait. Mais il y a aussi une dimension plus sombre, à propos de la solitude, et je l’avais déjà exprimée dans ‘Lost in London’ où je disais qu’il y a plus de gens qui vivent à Londres qu’en Suède, et c’est pourtant l’endroit le plus solitaire au monde. Quand tu es seul à Londres, il y a 10 millions de personnes autour de toi, mais aucun n’est un ami. Tu ne connais pas le nom d’un seul d’entre eux. Je suppose que c’est la même chose à Paris. Quand tu vas dans un petit village de 12 habitants, tout le monde connaît tout le monde ; mais pas ici.
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Cosmic Camel Clash : Où as-tu trouvé ces jingles sonores qu’on entend à la fin de ‘Perdu dans Paris’ ? On entend notamment une annonce du parc de la Cité des Sciences (il confirme) et un autre que je n’ai pas su identifier… comment les as-tu enregistré ?

Andy : J’étais sur les lieux, en tournée avec The Tangent, Beardfish et Ritual ; curieusement, alors que nous n’avions pas de date en France, le tour bus s’est arrêté à Paris et nous devions passer la nuit là-bas. Il était arrêté sur le parking de la Cité des Sciences, où il y avait ce superbe jingle qui passait en boucle. Donc je l’ai enregistré, et on peut entendre les membres de Beardfish parler en arrière-plan. Il y a aussi une annonce de la Gare du Nord que j’ai enregistré la dernière fois que je suis venu pour des interviews.

Cosmic Camel Clash : Tu ne savais pas encore que tu allais les utiliser quand tu les as enregistrés ?

Andy : Si si ! J’avais déjà commencé à écrire cette chanson.

PhotoCosmic Camel Clash : Il semble que tu aies été fortement influencé par le travail de Peter Hammill (ndCCC : chanteur de Van der Graaf Generator), surtout au niveau de ton chant (Andy acquiesce). Dans les parties les plus sombres de l'album, tu sembles même être à la limite de l'imitation. C'est exprès ?

Andy : Non... comme je le disais à un autre journaliste plus tôt dans la journée, j'ai acheté mon premier album des Van der Graaf Generator quand j'avais douze ans. Ça veut dire que ça fait 38 ans que je les écoute... ce type est mon mentor ! Il n'est pas au courant mais... bon, okay, il est au courant aujourd'hui... mais il ne m'a jamais donné de cours. Le fait est qu'après toutes ces années passées à l'écouter il était inévitable que ma voix commence à sonner comme la sienne vu qu'il m'a indirectement appris à chanter. Je ne voulais pas consciemment sonner comme lui, c'est juste qu'à force c'est devenu naturel pour moi. J'imagine que le fait que nous n'ayons ni lui ni moi des voix conventionnelles, couplé au fait que nous articulons tous les deux avec beaucoup de soin afin que chacun des mots prononcés soit compris par des anglophones... notre façon de prononcer les mots est similaire. Bref c'était inévitable, et oui, je chante un peu comme lui... mais il y a des choses que je fais alors que lui, non. Je pense que j'ai une personnalité suffisamment affirmée dans ma musique, et j'admets complètement la ressemblance. En plus il est également claviériste, et c'est une de mes influences principales. Je ne serais pas le même sans lui.


Cosmic Camel Clash : Quand votre premier album est sorti, je me rappelle qu'une partie de la presse a considéré The Tangent comme un genre de side-project des Flower Kings, même si tu étais le compositeur principal. C'était il y a six ans, aujourd'hui le groupe a largement prouvé qu'il est une entité à part... mais doit-on prendre les départs successifs de Jaime Salazar (batterie, ex-Flower Kings) et Jonas Reingold (basse, Flower Kings) comme une étape supplémentaire dans ce processus de distanciation ?

Andy : Oui. Il fallait que ça arrive, et ça a été mon choix. Ça a été un gros risque à prendre mais je pense qu'au final il m'était nécessaire d'affirmer « Voilà ce qu'est The Tangent sans tous ces musiciens célèbres. ». Je ne voulais plus qu'ils soient un argument de vente, je voulais que les gens s'intéressent réellement à ce que The Tangent fait, pas à ce que trois membres des Flower Kings faisaient. Ça ne fait que deux mois que l'album est sorti donc il est trop tôt pour avoir des certitudes, mais pour le moment on dirait bien que les gens continuent à écouter The Tangent et à apprécier la musique. Avoir l'occasion de travailler avec ces gens a été une occasion fabuleuse de me faire connaître : ce sont des musiciens fantastiques et j'étais totalement inconnu avant de commencer The Tangent. Ils m'ont vraiment aidé à faire ma place, mais maintenant je dois occuper cette place, m'y tenir debout seul et continuer à sortir de bons albums. Et c'est à toi ainsi qu'à tous ceux qui écouteront le disque de décider s'il est aussi bon, meilleur ou moins bon que quand ils étaient là. Bien entendu, il y a beaucoup de fans des Flower Kings dans mon public qui sont très déçus que Jonas ne soit plus là. Mais bon, il y a un excellent bassiste sur cet album, et n'est-il pas cool qu'aujourd'hui il y ait deux excellents bassistes dans la scène plutôt qu'un (rires) ? Si les gens ont vraiment apprécié la musique que nous avons sorti par le passé j'imagine qu'ils donneront sa chance au nouveau disque, et qu'ils comprendront que l'important n'est pas de savoir qui joue dessus mais que tout est dans le cœur et l'âme de l'album lui-même. Je voulais écrire de la musique différemment, dans un esprit moins perfectionniste, en y mettant plus d'âme et où les personnes impliquées dans le projets seraient plus immergées dans la musique même si elles n'étaient pas aussi précises techniquement parlant. Je pense que Paul Burgess (batterie) et Jonathan Barrett (basse) ont joué un rôle très important sur l'album, et pour moi la section rythmique sonne différemment, elle fait preuve de plus de feeling et swingue plus qu'avant. Je pense que ça a fonctionné.

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Cosmic Camel Clash : Quels sont tes groupes et chanteurs français préférés ?

Andy : Mmh... la musique française n'a jamais eu un gros impact en Angleterre mais j'en connais un peu.

Cosmic Camel Clash : Tu as vécu ici...

Andy : Oui, mais par exemple je ne supporte pas Serge Gainsbourg. Ici c'est un genre de héros national, mais il faut que tu saches que personne n'a jamais entendu parler de lui en Angleterre. Absolument personne ne sait qui il est. Quand je suis arrivé ici on m'a dit qu'il était aussi important en France que les Beatles peuvent l'être en Angleterre... mais Gainsbourg n'est célèbre qu'en France et dans les pays francophones. J'ai toujours beaucoup aimé la musique d'Atoll, je les écoute depuis que j'ai 17 ans. J'aime particulièrement leurs albums Tertio, Musiciens - Magiciens et L'Araignée-Mal, ils sont très bons. J'ai toujours beaucoup aimé Pulsar, je ne connais pas vraiment Ange... je suis tombé sur quelques extraits qui ne m'ont pas tellement plu... En ce moment j'aime vraiment Taal, je les trouve fantastiques. Bien évidemment je possède un exemplaire de Mekanïk Destruktïw Kommandoh (ndCCC : célèbre album de Magma sorti en 1973). Et j'ai toujours apprécié la connexion entre la scène française et celle de Canterbury avec des groupes comme Gong et toutes ces collaborations avec des musiciens français durant les années 70. Donc au niveau de rock progressif je trouve que les Français ont sorti beaucoup de bonnes choses. Mais même en ayant vécu en France... tiens, quand je vivais ici il m'arrivait d'allumer la radio et en général ils jouaient trois titres anglais, puis arrivait le titre français qu'ils étaient obligés de jouer, je crois qu'il y a une loi...

Cosmic Camel Clash : Oui, il existe des quotas.

PhotoAndy : Donc je mets la radio, j'entends trois chansons connues, une d'Oasis, une de Coldplay, une de Radiohead... et d'un seul coup débarque un type dont je n'ai jamais entendu parler avant (rires). Et ensuite c'est reparti avec du Police et d'autres groupes britanniques. J'imagine bien que ces trucs qu'on entend pris en sandwich entre deux groupes anglais ne représentent pas ce qu'il y a de mieux dans la scène française, si ?

Cosmic Camel Clash : Bien sûr que non... ce qui passe à la radio ne représente jamais la meilleure part de la musique d'un pays...

Andy : Correct. Du coup je n'aime pas beaucoup de groupes français, et je regrette de tenir ces propos... comment dire ça à un Français sans le vexer ?


Cosmic Camel Clash : Oh, tu ne me vexes pas. Je n'ai jamais prétendu être un fan de musique française moi-même !

Andy : J'ai l'impression que les Français n'ont jamais produit une très bonne musique populaire. Mais d'un autre côté... Debussy, était un génie ! Stravinsky est venu travailler ici car il admirait la musique française. Du coup mes morceaux préférés de tous les temps viennent de ce pays... mais ce ne sont pas des morceaux de rock. De plus je ne pense pas que la langue française ait jamais fonctionné dans le rock de la même manière que l'anglais ou même l'italien peuvent fonctionner. Pour moi la musique populaire française n'a jamais vraiment... par exemple je n'aime pas du tout le rap français... (me voyant lever le sourcil) toi oui ?

Cosmic Camel Clash : Oui... personnellement je trouve la variété française très mauvaise mais le rap français a été très bon à une époque, il était même reconnu par des groupes américains avec de gros noms qui venaient taper le guest sur des disques français, comme le Wu-Tang Clan. Et je pense que nous avons de très, très bons groupes de métal. Mais le débat sur la qualité (ou le manque de qualité) de la musique populaire française existe ici, et en général on s'accorde bien à dire qu'elle est nulle.

Andy : Vous avez de très bons groupes de jazz, je pense à Saint-Germain... il y a également une bonne scène dub... Quand je vivais ici, la musique que j'écoutais le plus était le jazz. Je suis allé au festival de Marseille et je ne suis pas allé sous les gros chapiteaux voir jouer les gros groupes américains. Je suis allé dans les pubs voir jouer les groupes locaux... et c'était énorme ! Les groupes que j'ai vu jouer étaient fantastiques, et je me suis dit que c'était dommage que les grosses tentes soient pleines de groupes US alors que la ville est pleine de groupes français ? Du coup je suis allé voir les Français, eux jouaient gratuitement et ils sont très bons (rires) ! J'ai passé un très bon moment. Après, ma connaissance de la culture française n'est pas aussi étendue qu'elle le devrait. J'ai vécu ici quatre ans, mais j'étais dans une petite... j'ai vécu avec une anglaise et nous écoutions la musique de notre pays.

Cosmic Camel Clash : Tu vivais dans une bulle anglophone...

Andy : Voilà. Mais j'ai ensuite emménagé avec une Française et je suis resté avec elle pas mal de temps... elle a essayé de me faire connaître beaucoup de musique française, et il y en a peu qui m'a marqué. D'un autre côté j'écouterai Debussy jusqu'à la fin de ma vie... bien après avoir oublié beaucoup des choses que j'ai évoquées aujourd'hui, j'écouterai toujours Debussy ! Certaines des plus grandes œuvres d'art de tous les temps viennent d'ici. Je ne pense pas qu'il soit si important de se demander si les groupes pop actuels sont bons ou pas quand on considère la quantité de choses fabuleuses qui ont été créées ici par le passé. Quand on les compare à certains artistes originaires de ce pays, ceux qu'on peut trouver en Angleterre ne tiennent pas vraiment la comparaison (rires).

Cosmic Camel Clash : On arrive à la fin de l'interview, et c'est toujours pareil avec moi : soit on s'arrête à ce que tu viens de dire, soit tu rajoutes quelque chose si tu le souhaites.

Andy : Je finis toujours mes interviews en remerciant la personne qui l'a menée d'avoir pris le temps de le faire, et d'écrire au sujet du rock progressif. Et je remercie aussi les lecteurs de s'y intéresser et de maintenir ainsi la musique en vie. C'est important. La musique et en particulier le rock progressif est un processus réciproque : nous pouvons écrire de la musique, mais ça ne sert à rien si personne n'en parle et si personne ne l'écoute. De ce fait, le rôle de chacun est important.

Crédits photos: Inside Out & LA Music Blog

Questions : Flower King

Traduction & Transcription : Flower King & CCC


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