The ARRS

Entretien avec Nico (chant) et Francis Caste (producteur) - suite et fin - le 03 décembre 2008

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Cosmic Camel Clash

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Gazus

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Pablo

Une interview de




The_ARRS_20081203

Suite et fin de notre entretien avec le chanteur et le producteur de The ARRS, juste après une séance de pré-écoute du petit nouveau Héros Assassin (chronique bientôt) en décembre dernier. Après une premiere partie (cliquez ici) plus axée sur la gestation de l'album, cette deuxième moitié se penche sur le chant et le travail de production.


Cosmic Camel Clash : Depuis que Fear Factory a introduit la dualité chant clair / chant hurlé dans le métal, beaucoup de groupes sont tombés dans le piège d’en faire un gimmick et n’arrivent plus à faire une refrain autrement qu’en clair. Est-ce que c’est pour ça que sa présence n’est pas systématique sur l’album ?

Nico : Ah non, ça c’est juste fait comme ça, c’est spontané. Nous écoutons les chansons la tête entre les mains pour placer chaque syllabe du texte, et à un moment nous nous disons « ah, là du chant clair ça le ferait bien ». Ce n’est pas du tout calculé, et il y a des chansons où il n’y en a pas du tout parce qu’il n’y en avait pas du tout besoin. Il aurait fallu créer de toutes pièces une partie à la guitare ou une mélodie qui aurait pu servir pour en placer, et ça nous ne le faisons pas. Il y a aussi des trucs un peu d’ambiance, des voix aériennes derrière qu’on ne peut pas trop remarquer pour l’instant parce qu’elles ne sont pas encore traitées…

Cosmic Camel Clash : J’ai entendu des voix claires mixées en arrière, derrière des hurlements…

Nico : Voilà. Des backing avec des mélodies, toujours pour colorer un peu, donner de l’ouverture.

Francis Caste : C’est vrai que tu l’as bien relevé parce qu’on ne les entend pas forcément, mais assez fréquemment il y a des doublages avec des voix à la fois hurlées et chantées, un peu comme dans Gojira.

Nico : Oui enfin, ça n’a rien à voir avec Gojira…

Francis Caste : Juste que quand il crie y’a des notes en fait, c’est du clair-agressif. Y’a pas de rapport mais c’est le même type de chant.

Cosmic Camel Clash : Est-ce que tu as eu la même approche par rapport aux variations dans tes hurlements, le fait que tu hurles parfois dans les aigus et parfois dans les graves ? Ca t’est venu comme ça en lisant les textes ou tu avais envie d’expérimenter ?

Nico : Je me suis pas mal amusé à faire du yaourt depuis six mois, j’avais pas mal de textes d’avance et j’attendais d’avoir toutes les chansons de l’album pour savoir vraiment où j’allais aller au niveau des thèmes, pour placer le thème adéquat sur la bonne chanson. Je fais vraiment super gaffe à ça. Et au niveau de la modulation, j’ai plus de facilité à prendre des voix extrêmes black-metal en anglais alors qu’en français il y a certains mots qui bloquent. Il fallait donc trouver les phrases que je pouvais chanter de telle ou telle façon… tout n’est pas chantable ou criable en aigu ou en grave dans les textes. Il y a un choix des mots à faire.

Cosmic Camel Clash : Tu gardes ton style de hurlement habituel la plupart du temps, et tu fais quelques incursions dans le black aigu et le death grave de temps en temps. Est-ce parce que ce style principal te demande moins d’efforts ?

Nico : Ah non, le death-metal c’est beaucoup plus facile pour moi. Je me casse plus le crâne à faire comme d’habitude ! Le death c’est rigolo, je n’ai aucun effort à faire. C’est juste esthétique, c’est pour illustrer le côté plus sombre de la chanson et c’est pour ça que ça n’apparaît qu’à certains moments, pour aller avec certains thèmes.
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Pablo : Quand tu écris tes textes, as-tu déjà en tête le type de chant qui va correspondre à tel type de phrase ? Est-ce que tu calques tes lignes de chant sur les textes ou l’inverse ?

Nico : Sur cet album ça s’est passé d’une manière complètement différente des deux autres dans le sens où j’avais écrit tous mes textes avant et que je les ai posés sur la musique. Donc j’avais beau faire du yaourt avant et d’explorer des trucs au niveau de ma voix, ça n’a pas eu trop d’influence sur le flow… bon quelque part si, mais je ne me suis jamais pris la tête à compter les syllabes et à me dire « il me faut une phrase qui fait ta-ta-ta-ta-taaaaa-ta-ta ». Ca n’a pas trop marché comme ça, j’ai vraiment fait plus attention à la prose que d’habitude. Ce sont plus des histoires, c’est moins biblique. On peut d’ailleurs parler des thèmes si vous voulez…

Cosmic Camel Clash : Justement, j’allais y venir. Tu ne donnes pas l’impression d’être un garçon particulièrement malheureux dans la vie, et pourtant on retrouve toujours une noirceur profonde dans tes textes. C’est quelque chose que tu puises en toi ou plutôt dans tes lectures, les choses que tu écoutes… ?

Nico : Il y a de tout, c’est très personnel… on en a parlé et Francis m’a un peu ouvert les yeux sur mes textes. Il s’agit surtout des textes d’un gars d’aujourd’hui qui a des rêves et des fantasmes où tout est mêlé, réel et irréel, avec des sentiments cachés qui s’expriment plus dans les paroles. Après je n’ai pas fait ou voulu tout ce qu’il y a marqué mais ça a pu passer par ma tête, j’ai pu le voir, j’ai pu le ressentir et du coup j’en ai fait des histoires.

Pablo : Tu n’as jamais voulu manger quelqu’un ?

Nico : Ca c’est une métaphore ! Vouloir forcer quelqu’un à aimer quelqu’un d’autre, avoir une boule au ventre parce qu’une personne n’a pas les mêmes sentiments… on le digère, ça. C’est en ça qu’il y a un lien avec le cannibalisme… sinon non, bien sûr que non, ce sont des histoires. C’est du métal, ça restera toujours théâtral… à part deux-trois Suédois qui foutent le feu à des églises, deux-trois mecs qui veulent enculer le monde entier et qui tapent des vigiles… ça reste que du métal, et je ne pense pas qu’il y ait plus de gens fous dans le métal.

PhotoGazus : Francis, il y a un interlude instrumental avec des cordes au milieu de l’album, comment est-ce que ça s’est passé pour l’enregistrement ?

Francis Caste : (rires) Très bon, ça ! Bon, ce n’est pas moi qui l’ai enregistré. Je n’étais pas là ce jour-là donc j’ai mis quelqu’un sur l’affaire, je me fais seconder de temps en temps, surtout quand on est en retard. J’ai mis quelqu’un du studio pour enregistrer l’interlude vu que je n’étais pas là, mais de toutes façons tout était écrit de A à Z, les violons, tout avait été fait sur… (à Nico) de toutes façons Rosie avait tout fait, non ? (à nous) Oui parce que le bassiste Jérôme nous l’appelons Rosie dans l’intimité, en référence à Roswell. Bref ils avaient tout maquetté déjà, au niveau des claviers, du synthé, des violons de synthèse et compagnie sur ordinateur, et Camille (la copine de Nico) est venue enregistrer les violons. C’est une professionnelle donc c’est allé vite, c’est l’avantage du classique.

Nico : C’est Jérôme qui a fait la mélodie au violon.


Gazus : Donc finalement, qu’est-ce que tu apportes sur le plan musical, au niveau des arrangements ?

Francis Caste : J’apporte déjà une vision extérieure, j’essaie de les pousser à innover, à aller un peu plus loin que ce qu’ils pourraient faire mécaniquement, par habitude.

Gazus : Un peu à la Ross Robinson ?

Francis Caste : En moins violent !

Nico : En plus connard, ouais. (rires)

Francis Caste : J’apporte des idées de breaks ou de trucs comme ça… je joue de plusieurs instruments donc pour la batterie je peux suggérer quelques plans. Je peux suggérer d’ajouter des parties dans des morceaux ou d’en enlever d’autres, de modifier un riff, des idées harmoniques dans les guitares aussi car je joue un peu de guitare donc…

Nico : Comment il se la raconte. (rires)

Francis Caste : Dans les voix aussi, les mélodies, les chœurs...

Nico : Il a les bons mots pour faire ressortir ce que nous sommes capables de faire.

Francis Caste : C’est sûr qu’un groupe qui est dans une routine, une habitude, il faut aller chercher autre chose. Ca fait du bien d’explorer des choses, d’aller chercher. C’est le troisième album, sûrement pas le dernier, le prochain sera sûrement différent… ça reste dans une continuité. Après concernant ce que je peux apporter, c’est surtout à eux d’y répondre.

Nico : Sûrement pas le goût des fringues (rire général). Bref, il a un rôle de directeur artistique qu’il ne joue pas forcément avec d’autres groupes, car c’est peut-être le mec qui nous connaît le plus individuellement et musicalement. Pour nous c’est important, il fait partie de la famille.

Francis Caste : C’est marrant que tu parles de Ross Robinson : quand nous avons fini le deuxième album nous pensions que pour le troisième ce serait quelque chose d’encore plus live, organique, partir plus dans le Robinson. Et finalement en discutant nous sommes plus allés dans un esprit Colin Richardson (toutes proportions gardées, bien sûr), à savoir l’opposé complet. Il y en a un qui est complètement dans le côté carré, la mise en place, et l’autre qui est plus dans le laisser vivre, l’expérimentation. Nous sommes plus allés dans le Richardson pour celui-là, et le prochain sera peut-être… nous parlons de faire des choses en live. Enregistrer un album complet de The ARRS en live est quelque chose qui me tient à cœur depuis longtemps. Quand nous faisons des maquettes en live il se passe des choses différentes ; évidemment c’est bien produit mais il y a une énergie… The ARRS est avant tout un groupe de live, c’est un groupe qu’il faut voir sur scène avant tout. J’aimerais bien retranscrire ça sur un disque à travers des prises de son live. Ca pourrait faire un projet pour un nouveau disque plus tard, on y pense. Comme l’idée de faire quelque chose complètement en anglais. Le disque sort chez Season of Mist en international, donc il y a peut-être moyen de faire des choses. Ce serait une belle aventure.

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Gazus : En tant que producteur, quels sont les producteurs qui sont des références pour toi ? Tant au niveau du son que dans la manière de bosser…

Francis Caste : Un peu comme tout le monde ! Je suis fan du boulot de Terry Date, Andy Wallace. Ce sont vraiment les principaux… Robinson je me sens assez proche de sa conception du truc mais souvent les groupes ne sont pas prêts à aller dans cette direction-là, ils préfèrent les trucs un peu plus carrés. Moi j’aime bien faire le caméléon, proposer des sons différents à chacun, m’adapter à tout le monde, donc au niveau des producteurs il n’y a pas un son qui me… J’aime bien certaines productions de Richardson, et à chaque fois que je fais des disques ça revient, les groupes me parlent du son de Machine Head et compagnie. C’est imparable, ce sont des trucs établis. J’aime bien les sons assez purs et naturels.

Cosmic Camel Clash : D’où le fait que tu ne cites aucun Scandinave ?

Francis Caste : Mmmh... ah ouais, si, j’aime bien Bergstrand. Mais il a tellement un son à lui, c’est totalement son truc. J’aime bien ce côté glacial et surpuissant. Après il y a Tue Madsen qui est pas mal en vogue en ce moment, mais pour les Scandinaves j’aime surtout Bergstrand. J’aimais aussi le mec de Nasum qui est mort, Mieszko… (ndCCC : Talarczyk, tué lors du tsunami de 2004), il avait un studio et j’aimais bien ce qu’il faisait.



transcription : CCC



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